C'est une fin de mandat assez problématique pour le conseil municipal sortant de la ville de Ouagadougou, que celle qui se déroule actuellement. Contestée dans ses décisions, l'autorité assiste impuissante à l'effritement de son pouvoir.
Les autorités communales ont bien du mal à se faire respecter en ce moment à Ouagadougou. En seulement quelques semaines, et alors même que le maire sortant est en fin de mandat, certaines catégories d'acteurs ont décidé de lui en faire voir de toutes les couleurs.
C'est le cas des gérants d'aires de stationnement communément appelées ‘'parkeurs''. En effet, ces derniers ont décidé depuis quelques temps, d'appliquer de manière unilatérale, une hausse de 100% sur leurs tarifs habituels. Passant ainsi de 50 à 100 FCFA les jours ordinaires. Malgré les rappels à l'ordre de la commune et du maire (sortant) Simon Compaoré, les responsables sont restés dans leur grande majorité, intraitables sur le sujet. Les concertations engagées sur le sujet n'ont rien apporté de nouveau non plus.
« S'il vous plaît, écrivez dessus, on est fatigués ! »
Durant ce 23e Fespaco, le prix du parking est passéà 200 FCFA pour les engins à deux roues et 500FCFA pour les véhicules. Soit une nouvelle hausse de 100%.
Bref, ça continue de grimper. Une personne ressource à qui nous demandons pourquoi cette attitude de défiance n'a pas eu d'autre réponse que de dire « c'est le Fespaco ! ». Comme pour montrer que c'est le moment d'en profiter.
C'est dans cette ambiance assez délétère pour le porte-monnaie du citoyen, que nous faisons la rencontre d' une exposante très en colère au Fespaco. « Excusez-moi, monsieur, vous êtes journalistes ? » Nous demande-t-elle… Et sans attendre une réponse, elle ajoute. « S'il vous plaît écrivez quelques chose sur les parkings. Sincèrement on est fatigués ».
Puis elle nous explique qu'en moins de deux jours, les prix sont passés du simple au double. Ce matin nous dit-elle, « il y a eu au moins trois bagarres autour de cette affaire de parking. Sans compter les nôtres. »
Affiches de campagne
Comment combattre l'incivisme lorsque les partis politiques eux-mêmes en tant que garants de l'éducation des populations sont les premiers à fouler aux pieds les décisions de l'autorité ? Violente question qui mérite que l'on se penche sur le sujet.
Car à la faveur de la récente conférence de presse de l'UPC tenue après les élections municipales complémentaire du 17 février 2013, il est ressorti que la mairie de Ouagadougou a pris un arrêté qui interdisait la pose des affiches de campagne dans les lieux publics de la capitale. Mais assez curieusement d'ailleurs, certains partis ont pu se soustraire à cette disposition. Il n'y a qu'à jeter un regard autour de soir dans la capitale pour le constater.
Alors que se passe-t-il donc ? Le désordre serait-il en train de devenir à ce point un mode gouvernance ? Il faut espérer que non…
Juvénal SOME
Lefaso.net