Combien de temps va encore durer l'opération de sécurisation des villes du Nord-Mali libérées par les forces armées françaises venues au secours de l'armée malienne ? Sur le terrain, les derniers développements ne poussent guère à prévoir un retrait aussi rapide des forces alliées de cette région. Tout porte à croire que la guerre risque d'être longue, encore très longue. A Gao et à Kidal, pour ne parler que des localités les plus difficiles à soustraire définitivement de la menace djihadiste, les groupes islamistes armés ne s'avouent pas vaincus.
L'explosion d'un kamikaze ce jeudi dans un quartier de Kidal et la poursuite des combats à l'arme lourde à Gao où des djihadistes auraient été délogés de la mairie de cette ville, sont bien la preuve que la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) et l'armée tricolore ont encore du pain sur la planche. L'ennemie s'est probablement dissimulée, mais elle n'est pas partie et demeure encore très nuisible. Il faut donc développer de nouvelles stratégies pour prévenir les attentats suicides et autres guérillas urbaines auxquels les djihadistes s'adonnent désormais, à cœur joie.
Mais avec le casse-tête chinois qu'est devenue la question des otages, Paris a-t-elle encore le moral pour sécuriser le Nord-Mali ? Rien n'est moins sûr. Déjà que l'opinion française a été surprise par cette guerre qui n'en finit pas, il faut craindre que l'élargissement du kidnapping de ressortissants français au-delà des frontières du Sahel ne joue négativement sur l'engagement de la France. Surtout que le président François Hollande n'était pas vu comme un foudre de guerre, il reste à espérer qu'il aura les épaules suffisamment solides pour porter le poids de sa responsabilité désormais grande face à la menace djihadiste au-delà du Mali.
Bark Biiga
Fasozine