Resté discret depuis son élection à la Présidence du Parlement, Soungalo Ouattara se signale timidement sur le terrain de la communication qu'il affectionne tant. Mais on le devine assez aisément, entre une institution et un ministère, les contraintes sont loin d'être identiques. Encore moins les marges de manœuvre.
Elu récemment à la tête de l'Assemblée nationale, le ‘'Président humble'' cherche toujours ses marques en matière de communication. Un domaine qu'il affectionne pourtant et qui lui a donné l'occasion de se faire une belle notoriété auprès de l'opinion nationale.
Seulement voilà, depuis que l'homo communicator a été hissé au perchoir, son dynamisme a nettement baissé en intensité.
Contraintes protocolaires
Elle semble révolue l'époque où l'ex-ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité Sociale pouvait se passer de toute contrainte protocolaire pour aller en personne à la rencontre de visiteurs ou d'agents de son département.
Toute aussi loin, cette période ou Soungalo Ouattara , tout sourire, se permettait de donner son numéro de téléphone portable privéà n'importe quel visiteur qui en faisait la demande.
Désormais les règles d'engagement sont très strictes ; une situation qui a pris effet dès que l'élection à la présidence de l'Assemblée nationale a été officielle.
En outre, personne n'ignore que tous les déplacements de ce ‘'petit'' président au sens constitutionnel du terme, sont désormais très encadrés. Ce qui ne laisse pas forcément une marge de manœuvre importante à l'intéressé pour se mouvoir comme il le voudrait.
On peut d'ailleurs le dire, cette situation assez inconfortable s'apparente au revers du succès ! Surtout pour une personnalitéà qui tout semblait réussir jusque-là. En particulier dans ses rapports avec les populations et les administrés.
Influence nécessairement réduite
En mettant une barrière même involontaire entre lui et la masse du fait de ses nouvelles responsabilités, Soungalo Ouattara voit son influence réduite par rapport à ce qu'elle était par le passé.
Du reste, en politique, personne n'ignore que les rendez-vous réguliers avec les citoyens, sous les feux des projecteurs médiatiques, constituent des enjeux importants en termes de crédits. Qui peuvent parfois constituer de véritables tremplins pour les intéressés.
Surtout lorsque les résultats se font sentir et que la considération est présente.
Pour avoir vu l'actuel Président de l'Assemblée nationale à l'œuvre sur l'avenue Kwame N'krumah, je peux me permettre de dire que la chaleur communicative du building de la Fonction publique lui fait défaut. Mais il devra s'y faire.
Seule consolation à mon avis, c'est que jusque-là, aucun autre ministre du gouvernement Tiao n'est parvenu à sortir du lot, comme le faisait Soungalo Ouattara.
Juvénal SOME
Lefaso.net