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Justin Zongo : Deux ans après, les scolaires de Ouaga l'ont oublié

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20 février 2011-20 février 2013, voilà deux que l'élève Justin Zongo est décédé, des suites de sévices corporels dont se sont rendus coupables des agents de la police nationale. Depuis, le mois d'aout de la même année, eux, croupissent à la MACO. Dans plusieurs établissements de l'intérieur du pays, les élèves ont déserté les classes ce 20 février, pour rendre hommage à leur camarade. Sauf à Ouagadougou où ils sont très peu à se souvenir de cette date.

Que vous rappelle la date du 20 février 2011 ? A cette question posée à une dizaine d'élèves de différents établissements scolaires de Ouagadougou, un seul a trouvé la réponse que nous attendions, à savoir le décès de Justin Zongo, alors élève en classe de 3e dans un établissement à Koudougou des suites de sévices corporels.

Deux ans après les faits, les camarades de l'élève se souviennent encore. Ainsi, à Dédougou et plusieurs autres villes du Burkina, les élèves ont boudé les classes pour rendre hommage à Justin.

L'on se souvient, ce décès fut le début des multiples troubles au pays des hommes intègres. Des troubles ayant impliquéélèves, étudiants, commerçants mais aussi et surtout les hommes en tenues (militaires).

Incendies d'édifices publics et privés

Les élèves et étudiants sont sortis dans les rues de Koudougou dès le 22 février pour protester, puisque le médecin aurait affirmé que Justin est décédé de Méningite. Que nenni ! Crient les habitants de la cité du cavalier rouge. Des édifices publics et des domiciles privés sont incendiés.

Très rapidement, le désordre gagne d'autres villes comme Ouahigouya, Fada, Dori, Tenkodogo… Avec les mêmes excès. Ci-tôt, trois agents de la police nationale sont mis aux arrêts et déférés à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). A la suite d'un procès qui aura convaincu très peu de personnes sur la culpabilité de ces policiers, ils écopent de lourdes peines. Les assistants de police Belibi Nébié et Bema Fayama reconnus coupables d'avoir exercé des coups mortels sur la personne de Justin Zongo sont condamnés à 10 ans d'emprisonnement ferme. L'officier Narcisse Roger, lui, a écopé de 8 ans fermes pour complicités de coups mortels.

Commémoration modérée

Deux ans après les évènements, on se rappelle encore cette date. Les élèves commémorent ce triste anniversaire. Mais de diverses manières. A Dédougou par exemple, la plupart des salles de classe sont restées fermées en cette journée du 20 février 2013. C'est d'ailleurs le cas dans d'autres villes du Burkina.

Mais à Ouagadougou, on souvient à peine que le 20 février fut le déclenchement d'une crise sans précédent, vécue en cette période du printemps arabe. Les cours se sont tenus normalement. Cette date est quasiment passée inaperçue. Certainement parce que l'affaire a étééludée par la justice.

Justice ayant été« rendue », la plupart des scolaires et étudiants n'ont donc pas jugé utile de s'accorder un autre jour de repos supplémentaire. En tout cas, à Ouagadougou, rien ne rappelait cette date qui a eu raison de Justin Zongo.

Moussa Diallo

Lefaso.net


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