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Il faut le dire : La hausse des prix, un ralentisseur de l'économie

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La vie devient de plus en plus chère au Faso. Cette situation semble profiter aux commerçants, à ceux qui exercent des professions libérales et aux acteurs du secteur informel. Ils augmentent les prix des produits à leur gré, de sorte que le coût de la vie augmente de jour en jour, réduisant ainsi le pouvoir d'achat du consommateur. Cela n'est pas dû seulement à la loi de l'offre et de la demande, mais aussi à des situations de pénurie créées artificiellement par certains opérateurs, pour se faire le plus d'argent possible. Egalement en période de fête, on constate que des produits tels que la viande, la volaille, le poisson, l'igname et la pomme de terre entre autres, voient leurs prix grimper.

Mais une fois la fête passée, au lieu que ces prix reviennent à leur ancien niveau, ils accusent une légère hausse par rapport au prix initial. Pour en donner l'illustration, prenons par exemple la viande de bœuf au moment où le kilo était 1000 FCFA. Pendant la fête, ce prix montera, disons à 1300 F pour après, redescendre et stagner à 1100 FCFA. La même stratégie sera appliquée dès que l'occasion se présentera, sauf que cette fois, de 1100 F, le kilo de bœuf atteindra 1400 FCFA pendant les réjouissances, pour ensuite baisser et stagner à 1200 F, et ainsi de suite.

Aujourd'hui, le prix du kilogramme de boeuf est de 1750FCFA, voire plus sur certains marchés de Bobo-Dioulasso. On a parfois l'impression que par secteurs d'activité, les acteurs se concertent entre eux pour augmenter les prix au grand dam des autorités. La dernière en date de ces augmentations est le prix des tickets de parking à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Un relèvement qui a un impact sur la vie des populations : 100 F CFA pour une mobylette au lieu de 50F comme de par le passé, et 50 F CFA au lieu de 25 F pour les vélos, soit une hausse de 100%.

De quoi limiter les courses en ville, s'il faut chaque fois payer 100 FCFA pour faire garder sa moto. Au regard des différentes hausses, il y a lieu de se demander comment le simple citoyen arrive à joindre les deux bouts ! Réalise-t-on que l'augmentation systématique des prix constitue un frein au développement de l'activitééconomique ?

Les opérateurs économiques ici ne se rendent peut-être pas compte de cette situation ! Une analyse de l'augmentation récente du prix des hydrocarbures au Burkina Faso en 2011 révèle qu'il y a eu 50 F CFA sur le prix du litre pour le gasoil, le super. La conséquence, c'est que le prix du ticket de voyage qui était 6000 FCFA pour Bobo-Ouaga, est passéà 7000F, soit du coup une augmentation de 85,71% avec des répercussions sur les prix des denrées alimentaires et autres biens de consommation … Même si le gouvernement a jugé nécessaire de maintenir le prix de certains produits de base comme le sucre, l'huile.

Tout l'impact de ces différentes hausses, personne ne l'imagine sur l'activitééconomique. D'une part elles entrainent la baisse de la consommation de façon générale, chacun essayant de « serrer la ceinture » et de ne s'en tenir qu'au strict minimum. Ce qui sous-entend une détérioration des conditions de vie de la population qui pourtant, a des besoins. D'où la ruée vers les produits de moindre qualité, mais accessibles à toutes les bourses. Par ailleurs, les gens préfèrent ce qui vient de l'extérieur parce que moins cher, comme ce fut le cas pour le sucre ou les piles électriques. Et bonjour la fraude ! Si les produits locaux sont boudés, il va de soi que le tissu économique national se fragilise.

Et si la population passe tout le temps à consommer des produits de qualité douteuse, il n'est pas étonnant qu'elle soit incapable de fournir de bons rendements dans tous les secteurs. D'autre part, la vie chère entraine nécessairement un nouveau type de rapport entre individus : la solidarité disparait, l'égoïste prend le dessus. Quand il y a inflation, le pouvoir d'achat des hommes s'en ressent. Le travailleur qui continue de percevoir un même salaire malgré le renchérissement de la vie, n'arrive plus à s'en sortir. L'esprit du partage se meurt de jour en jour. Chacun ne s'occupe plus que de soi même et de sa petite famille. On ne travaille plus pour le développement du pays, mais uniquement pour se remplir les poches.

Finalement, seuls quelques individus s'enrichissent, alors que le pays entier s'appauvrit, toute chose qui ne fait que tirer l'économie en arrière. Ce qui n'est pas à souhaiter.

Rabalyan Paul OUEDRAOGO

Sidwaya


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