Tout le monde aimerait avoir un chez-soi un jour. Mais en attendant d'en avoir, l'alternative pour la majorité de ceux qui n'en possèdent pas est la résidence par location. Malheureusement, il y a un laisser-aller à ce niveau qui laisse les locataires à la merci des bailleurs.
« A partir de janvier…, le loyer va augmenter ». « Si d'ici tel mois, tu n'es pas à jour du loyer, je te renvoie et quelqu'un d'autre va prendre ma maison…». De tels propos, des bailleurs ne cessent d'harceler leurs locataires avec. Personne ne souhaite vivre en location. Mais comme tout le monde ne peut avoir un chez-soi en toute localité, la location dans ces conditions est incontournable. Et puis, il faut souligner que c'est parce qu'il y a des locataires qu'il y a des bailleurs. Cette complémentarité devait inspirer tous les acteurs àêtre souples dans leur geste. Pour emprunter des mots au chanteur de la musique moderne malienne, Abdoulaye Diabaté, « Le loyer est un véritable casse-tête » de nos jours.
Des bailleurs se soucient peu du confort des locataires. C'est pourquoi, vous aurez des cours communes qui n'ont pas de toilettes au sens propre du terme. L'état des maisons laisse à désirer. C'est le lieu d'interpeller les pouvoirs publics à jeter un regard à ce côté. Les logements sociaux promis par le gouvernement constituent une réponse partielle à la situation. Mais à elle seule, elle reste insuffisante. Les bailleurs doivent comprendre que cette obligation de vivre en location ne doit pas condamner les locataires àêtre à leur merci. Le matériau de construction coûte cher au Faso. Nous en sommes conscients. Mais, l'augmentation effrénée et sans règle au niveau du loyer, mérite une attention particulière des dirigeants.
Autant le propriétaire du loyer tient à son développement, autant le locataire tient au sien. Et les deux contribuent à la vie de la Nation qui les unit. Aux démarcheurs qui vivent de la recherche du loyer pour les locataires, une organisation est également nécessaire. Car force est de reconnaître qu'ils sont souvent à la base des augmentations. Il leur suffit de voir le bailleur et le tour est joué. « Il faut augmenter. Tous ceux qui ne seront pas partants, tu les fais sortir et je te trouve d'autres locataires », disent-ils. Personne n'éprouve du plaisir à vivre en location. Mais comme nous sommes obligés (quelques personnes exceptées) de passer par là, il est temps qu'on y mette de l'ordre. Tout le monde y gagne même les bailleurs.
Souro DAO (daosouro@yahoo.fr)
L'Express du Faso