Quantcast
Channel: leFaso.net
Viewing all 85574 articles
Browse latest View live

Djo le rapide, humoriste burkinabè : « Je suis entré dans l'humour par la grande porte »

$
0
0

L'humour est incontestablement parmi les arts les plus appréciés au Burkina Faso. Et nombreux sont aujourd'hui ceux et celles qui transmettent la bonne humeur par le biais de cet art. Abdoulaye Savadogo alias Djo le rapide est l'une des révélations de l'humour burkinabè. Dans cette interview, il aborde, entre autres, des sujets liés à sa carrière, à la place des humoristes au Burkina Faso, et révèle son one man show en préparation.

Lefaso.net : Pourquoi avoir opté pour l'humour ?

Djo le rapide : Je ne suis pas entré dans l'humour par la fenêtre, mais par la grande porte. J'ai suivi des formations pendant 5 ans. C'est un métier que j'aimais beaucoup. Quand je voyais mes grands-frères humoristes jouer et faire rire le public en Côte d'Ivoire, ça me faisait beaucoup plaisir, je voulais faire comme eux.

D'où vient le nom de scène Djo le rapide ?

Le nom Djo le rapide, c'est quand je jouais dans une série appelée « Cour commune », avec Kôrô Abou (acteur ivoirien), mon formateur. Il m'a donné le rôle d'un voleur dans la série, donc je jouais le rôle de quelqu'un qui volait rapidement. Et quand je suis venu au Burkina pour démarrer ma carrière, je me suis dit que j'allais garder ce nom définitivement.

Depuis quand faites-vous de l'humour ?

Je suis venu au Burkina en 2016, ça fait trois ans environ. Mais j'ai démarré ma carrière en 2017. En Côte d'Ivoire, le terrain est inondé. Comme je suis Burkinabè, je me suis dit pourquoi ne pas venir exposer mon talent au Burkina pour voir ce que ça va donner ?

Qui vous a le plus inspiré ?

C'est l'humoriste et comédien ivoirien Digbeu Cravate. J'aime sa manière de jouer ; quand il joue sur scène, il est calme. Mais quand il joue, tu passes ton temps à rire. C'est mon modèle.

Quels sont les sujets que vous abordez pendant vos spectacles ?

Je ne parle jamais de la politique ou des sujets pervers. J'aime beaucoup provoquer les femmes, surtout celles du quartier Karpala. Je parle également des filles qui portent tout le temps des perruques ; c'est juste pour rigoler.

Que pense l'entourage de votre art ?

Mes amis m'ont beaucoup accompagné, ainsi que ma maman, mais le problème se situait au niveau de mon père. Je ne suis pas alléà l'école, donc mon papa voulait que je sois chauffeur, mais je n'étais pas passionné par ce job. J'avais déjà un talent que je voulais partager avec les gens, c'est-à-dire l'humour. Toutefois, je comprends la réaction de mon papa.

Il a un ami qui était venu lui dire que ceux qui sont dans le showbiz sont dans la drogue, le dévergondage et l'alcool. C'est à cause de tous ces préjugés qu'il s'était opposé. Mais quand il a vu que malgré le fait que je suis dans le domaine, je ne faisais rien de tout ça, il a finalement accepté ma décision.

Avez-vous déjà fait des spectacles ratés ?

Oui, si je me souviens très bien, deux fois. D'abord au FESPACO 2017 ; là-bas, j'ai totalement raté mon spectacle. Il y a eu aussi l'année 2018. Je devais jouer dans un spectacle pour enfants, mais tout ne s'est pas passé comme je le voulais. Je me suis senti très mal, parce que j'avais été payé sans avoir satisfait le public.

Mon staff me connaît, je ne joue pas avec le boulot. Quand je rate un spectacle, je peux faire deux jours sans parler à quelqu'un. Mais le côté positif avec ces spectacles ratés, c'est que ça m'a permis de me perfectionner, et le résultat est là aujourd'hui.

On a tendance à dire que votre style d'humour est fait à l'ivoirienne. Un commentaire ?

Ceux qui disent cela n'ont pas encore compris beaucoup de choses. Chacun vise un objectif, soit tu travailles pour prester au pays, ou tu souhaites progresser à l'international. Pour aller à l'international, tu es obligé de parler le français. Quand c'est comme ça, on dit que tu copies les Ivoiriens.

J'ai décidé d'être un humoriste international afin de pouvoir nourrir ma famille. Si on suit mes spectacles régulièrement, on verra que je fais un mélange de mooré et de français, pour que tout le monde se retrouve dans mes blagues. Malheureusement, les gens ne savent pas faire la part des choses.

Avez-vous une autre activité en dehors de l'humour ?

Pour le moment non. Je me donne à 100% dans l'humour.

Avez-vous fait des spectacles hors de nos frontières ?

Oui, je suis allé au Niger, au Mali, en Côte d'Ivoire, au Ghana, et au Cameroun. Actuellement, je souhaite aller en Europe, c'est un terrain que je désire explorer.

Votre plus beau souvenir en tant qu'humoriste ?

Mon plus beau souvenir, c'est mon voyage à Accra au Ghana. C'était ma première fois de monter dans un avion. C'est un spectacle que je ne pourrai jamais oublier. Mon staff était assez sceptique. Ils m'avaient même fait remarquer que j'allais partir à Accra tout en sachant que je ne comprenais pas l'anglais. A ma grande surprise, c'était la diaspora burkinabè, des Ivoiriens et des Togolais. Jusqu'à présent, la vidéo de ma prestation au Ghana, je la regarde fréquemment.

Votre plus gros cachet ?

Mon plus gros cachet depuis le début de ma carrière, c'est un million.

Qu'est-ce que l'humour vous a apporté ?

Grâce à Dieu, j'arrive à nourrir ma famille, j'envoie de l'argent souvent à mes parents. Je partage mon argent avec mes amis et j'arrive àéconomiser.

Que pensez-vous de l'évolution de l'humour au Burkina ?

Actuellement, dans la culture burkinabè, c'est l'humour qui occupe la première place. Ce sont les humoristes qui remplissent les salles de spectacle. Même les artistes qui sont au sommet aujourd'hui, quand ils organisent les concerts, ils ne font pas salle pleine, malgré leur talent.

Les gens préfèrent écouter la musique à la télévision ou dans les bars et maquis. Mais les humoristes, on les voit rarement, donc quand nous lançons nos spectacles, les gens sont pressés de venir écouter ce que nous allons dire. J'ai bon espoir que dans deux ou trois ans, on va augmenter les prix des cachets des humoristes.

Un conseil à donner à ceux qui veulent vous emboîter le pas ?

Nous sommes des novices dans le domaine de l'humour. Je prends toujours exemple sur nos devanciers. Je peux leur dire que le métier, ce n'est pas une affaire de course. Moi j'ai commencé ma formation depuis 2012. J'ai fait cinq ans de formation. Il faut de la patience, on ne devient pas humoriste, on naît humoriste, c'est-à-dire depuis le ventre de la maman.

Néanmoins, on doit apprendre les techniques de scène. Il faut approcher les doyens, ne pas courir dernière l'argent. Avec le temps, ils gagneront ce qu'ils méritent. Il faut aimer le boulot qu'on fait. L'humour, c'est se faire plaisir et faire plaisir aux autres.

Parlez-nous de votre one man show à venir.

Le one man show tant attendu, c'est le 27 septembre au CENASA, à partir de 20h. Et le thème c'est « Inchallah, on va réussir ». C'est-à-dire que si tu payes ton ticket, quand je vais lancer la bénédiction, automatiquement tu seras béni. Je ne souhaite pas parler des sujets que je vais aborder le jour de mon one man show avec vous, sinon les gens ne vont pas venir.

Il faut venir pour voir ce qui va se passer. En attendant, je remercie Lefaso.net pour la visibilité qu'il apporte aux acteurs culturels de notre pays. Je remercie mes fans pour le soutient, je leur demande d'être toujours à mes côtés.

Interview réalisée par Samirah Bationo (stagiaire)
Lefaso.net


Lettre de Léonce Koné au président du CDP : « Une publicité faite à dessein malveillant », selon Mahamoudou Soulama

$
0
0

Il circule in box sur WhatsApp, publiée par le canard burkinabè"Le Pays" et son homologue en ligne LeFasonet, une correspondance officielle, en principe interne à leur parti en commun partage, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), ex-parti politique dirigeant du Burkina Faso de sa création le 06 février 1996 au 31 octobre 2014, du doyen d'âge Léonce KONÉ,...adressée à son frère cadet de 15 ans, mais Président en exercice de leur formation politique d'appartenance, Monsieur Eddie KOMBOÏGO.

Depuis la nuit de mardi 17 septembre 2019 que circule ce courrier, au mépris total de ce qu'il est réputé PRIVÉ, interne strictement au parti, à l'occasion du fonctionnement duquel se situe l'origine de l'objet de cette lettre rédigée intuitu personae.

Une publicité faite à dessein malveillant, d'un document lui-même à forte teinte de négativité, conçu dans le but exclusif d'offenser, le vidant ainsi de sa quintessence originelle qui était pour son auteur, d'exprimer son "mécontentement" d'avoir été pourtant à juste titre approché pour rendre compte de son absence à une réunion importante de l'organe dirigeant du parti, organe dont relève l'auteur de la correspondance objet, comme je le précisais tantôt ci-dessus, d'une diffusion malveillante depuis la soirée d'hier mardi 17 septembre de cette année 2019.

D'emblée, l'apostrophe de l'auteur du texte, le doyen Léonce KONÉ, est, on ne peut plus, sans la moindre ambiguïté quant à sa volonté d'attenter à la respectabilité du destinataire de sa missive, son jeune frère Eddie KOMBOÏGO ; rendez-vous compte de vous-mêmes, bonnes gens, ici :

"... Par courtoise envers les membres du BPN, je vous ai adressé un courrier pour m'excuser de mon absence, (...) Vous auriez tort de voir dans cet acte de politesse le signe d'une quelconque obédience à votre égard ou encore moins d'une faiblesse qui vous autoriserait à me demander des explications sur mes activités et en particulier sur ma présence ou mon absence à telle ou telle réunion."

La messe est dite :

le doyen Léonce KONÉ n'a aucune espèce de respect pour le rang hiérarchique de Président du CDP occupé par son jeune frère Eddie KOMBOÏGO.

Il a tort sur ce point ; parce que l'occupation du poste présidentiel du parti, n'a aucune commune mesure avec...l'age de son occupant ; son frère cadet Eddie KOMBOÏGO lui a ravi à lui et à son camarade frondeur allié Boureima BADINI, les fonctions présidentielles du parti à l'issue d'une élection organisée au sein de la famille politique. Élection à l'issue de laquelle l'allié Boureima BADINI du doyen Léonce KONÉ a été battu nettement !

Ce faisant, l'irrespect dédaigneux qu'il affiche à l'égard de son supérieur hiérarchique de président de la famille politique à laquelle tous ils appartiennent, c'est au demeurant à...LUI-MÊME Léonce KONÉ qu'il manque de respect avec un tel mépris ; parce que lui-même Léonce KONÉ est comptable de l'élection à la présidence du parti de leur camarade Eddie KOMBOÏGO !

Cette irrévérence à l'endroit du président de la famille politique Eddie KOMBOÏGO, résultant de la frustration née de la défaite enregistrée par le camp Léonce KONÉ et consorts à l'élection pour la présidence du CDP, n'honore pas du tout le doyen KONÉ.

C'est du reste à cause de cette rancœur de mauvais perdant, que l'administration conséquente des affaires du parti par son président Eddie KOMBOÏGO, est constamment sujette à controverse, par sa contestation quasi systématique, par réaction réflexe gouvernée par cette espèce de répulsion quelque peu haineuse nourrie et entretenue à dessein malveillant contre le jeune dirigeant du parti.

Sinon, il est bien possible d'exprimer autrement son mécontentement, que de la façon inconvenante avec laquelle le doyen Léonce KONÉ l'a fait à l'égard de son jeune frère de président du CDP, Eddie KOMBOÏGO !

Sans quoi, M. KONÉ : contrairement à ce que vous lui avez sorti très faussement, la démarche entreprise par Monsieur Eddie KOMBOÏGO, de fournir au parti l'explication conséquente de votre préférence pour aller apporter votre soutien à la candidature déclarée de Monsieur Kadré Désiré Ouédraogo, au lieu d'être présent à la réunion du CDP, ce n'est ni incongrue, ni grotesque.

En effet, il n'y a absolument rien d'inconvenant, de déplacé, pour le Président d'un parti politique, de requérir de son cadre militant de plus amples explications sur son absence, même justifiée, à une réunion importante, lorsqu'il découvre par après qu'au moment de la tenue de la rencontre importante du parti, le cadre absent était à une autre rencontre du type en faveur d'une autre entité politique concurrente.

C'est plutôt cette attitude de l'absent à qui il est requis des explications sur sa conduite, qui est incongrue !

C'est même plutôt ridicule, donc grotesque, que d'exprimer son mécontentement, après s'être rendu coupable d'une telle goujaterie insultant la respectabilité du parti, de son BPN et de son président !

Ça se pose en donneur de leçon de bonne conduite, alors que l'on a dans son œil à soi, bien enfoncée, une grosse poutre qui obstrue sa vue.

Sinon, dites, bonnes gens :

Où avez-vous vu que dans un parti politique que l'on prétend respecter, l'on puisse décider au gré de ses humeurs, de suspendre d'abord puis de reprendre, sa participation aux activités des instances du parti auxquelles l'on appartient, exclusivement en en manifestant ses états d'âme par voie de presse, sans s'encombrer outre mesure pour adresser conséquemment une correspondance au parti sur l'objet de son initiative ?

Est-ce à l'opinion publique que l'on doit d'être membre des instances dirigeantes du parti, ou est-ce au parti, à travers ses instances dirigeantes, que l'on doit de relever de ces organes dirigeants du parti ?

La réponse à cette question, vous l'avez, implacable : c'est au parti, à ses instances dirigeantes, que l'on doit d'appartenir à ces organes dirigeants !

Par conséquent, c'est irrespectueux, incongru et grotesque, de suspendre sa participation aux activités des organes dirigeants d'un parti dont on est cadre militant, sans au préalable en aviser sa direction par voie de correspondance officielle à lui adresser.

C'est le minimum, en matière de...respect.

Et de la même manière, la reprise de sa participation aux activités du parti, doit être signifiée à la direction du parti qui, seule, doit se prononcer sur ce retour de participation, après avoir étudié la correspondance de reprise de participation.

C'est comme ça, que les choses se font, et non de la façon anarchique, Incongrue et Grotesque avec laquelle le doyen Léonce KONÉ et consorts frondeurs ont fait.

C'est nonobstant ces attitudes incongrues et grotesques à l'endroit de la présidence du CDP, que le doyen Léonce KONÉ pousse l'outrecuidance très loin à réagir comme il a fait à l'égard du Président du CDP, avec une telle désinvolture condescendante et méprisante ?

Un peu de tenue, Mr KONÉ, ça ne vous nuira pas. Bien au contraire, ça vous grandira.

Surprenante tout de même votre attitude irrévérencieuse à l'égard du Président du parti, une autorité investie suivant les textes régissant votre famille politique en partage, pour qui vous dites avoir du Respect.

Drôle de témoignage de Respect, M.KONÉ !

Honnêtement, cette goujaterie me surprend personnellement de vous (et je sais ne pas être seul àêtre ainsi déçu de vous), parce que je vous croyais jusque-là, en regard de votre armature intellectuelle renforcée par une expérience notoire dans l'assumation des hautes responsabilités d'Etat, au-dessus de ce type de bassesse !

Mais voilà, vous venez de me fournir la preuve irréfutable que le degré de sagesse n'est nullement liéà la Quantité d'expériences, ni à la quantité de compétences intellectuelles, livresques en l'occurrence, amassées ; il faut bien plus :

le Self Control qui, n'est rien d'autre que la capacitéà maîtriser l'expression de ses émotions, pour n'en laisser paraître à l'extérieur que son aspérité positive qui grandit l'humain dans les rapports conflictuels interpersonnels !

Hum...comme, vous avez vraiment déçu !

Le Burkina Faso et ses populations vont si mal, que l'on a beaucoup mieux à penser que d'assister à la pitrerie que vous nous donnez de voir en ce moment avec la publicité que vous faites mal à propos en ce moment de votre correspondance adressée au Président du CDP, votre parti politique d'appartenance.

Sinon que les autres formations politiques au Burkina Faso, connaissent des problèmes en interne. Mais par Respect pour l'opinion publique, elles évitent de l'embarrasser avec leurs soucis à elles propres !

Prenez-en de la graine, pour laisser tonner en interne, ce qui relève strictement de la vie du parti.

Trêve de flagornerie, nous sommes bien instruits qu'en politique, avait prévenu Euripide :

"Les ruses et les machinations ténébreuses ont été imaginées par les hommes pour venir en aide à leur lâcheté."

Mahamoudou SOULAMA
Consultant, Expert en Communication Politique
Aix-en-Provence, France

Me Paul Kéréà Léonce Koné du CDP : « D'où vous vient cette adversité personnelle à l'égard de Eddie Komboïgo ? »

$
0
0

Me Paul kéré, avocat, a pris la plume pour adresser une lettre ouverte à Léonce Koné du Congrès pour la démocratie et le progrès, dans le cadre de la guéguerre que l'on observe entre M. Koné et le président du parti, Eddie Komboigo.

Au moment même où nos forces de défense et de sécurité se battent jours et nuits, corps et âmes, au péril de leur vie pour tenir, autant que faire se peut, les positions militaires afin de garantir l'intégrité de notre territoire, les querelles byzantines personnalisées entre MM. Léonce Koné et Eddie Komboïgo apparaissent comme une « boule puante » qui empoisonne inutilement la vie d'une majorité de burkinabè lambda qui ne sont forcément pas d'ailleurs des militants du Congrès Pour le Progrès et la Démocratie (CDP) ;

Monsieur Léonce Koné en conviendra certainement puisqu'il a écrit lui-même textuellement : « J'aurais pu (et peut-être dû) me passer de répondre à votre lettre, tant elle est irresponsable et puérile. Mais il vaut mieux parfois que les choses soient dites, pour rappeler chacun à ses responsabilités. Parce que cette lettre est adressée aux membres du Bureau politique national, autant qu'à vous, je me réserve de la publier pour être sûr qu'elle soit portée à leur connaissance ».

Mais la question récurrente qui se pose avec acuité est celle de savoir si Monsieur Léonce Koné se rend suffisamment compte que ces divisions internes au sein du CDP, (dont faut-il le rappeler je ne suis ni membre, ni militant, ni membre du Bureau Politique National) matérialisées par ces petites lettres de guéguerre personnelles fragilisent l'espoir d'une alternance crédible, tant la gestion actuelle du pays par les autorités du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) est décriée à tort ou à raison par une frange du peuple burkinabè.

Dans l'hypothèse même du soutien de la candidature de son Excellence Monsieur Désiré Kadré Ouédraogo, cette posture d'imposture de Monsieur Léonce Koné ne fera pas l'affaire du Prince de Boussouma, tellement les blessures seront béantes et difficiles à refermer.

Qu'y a-t-il de « distinguées » dans les salutations de Monsieur Léonce Konéà Monsieur Eddie Komboïgo en fin de lettre ? On peut même considérer, sans grand risque de se tromper que les propos de Monsieur Léonce Koné sont désobligeants, discourtois et manifestement injurieux, équipollents à des frasques politiques de trop dont le CDP s'en passerait ; L'ampliation faite au Président d'honneur a fini de convaincre plus d'un Burkinabè que son Excellence Blaise Compaoré sera le plus peiné de ces termes outrageants, lui qui, avec des amis a créé le CDP dans un contexte d'Etat d'exception.

Finalement, l'expression plurielle ou démocratique a-t-elle encore un sens lorsque ceux-là même qui sont sensés nous prodiguer des leçons de science politique se livrent en pâture à de gros mots tels que « irresponsable et puérile », « démarche incongrue et grotesque », « carence inexcusable »« nouvelle palinodie », « comportement erratique, irréfléchi et discourtois…». Quel « beau » spectacle pour les militants du MPP qui ne peuvent que jubiler et jouir d'une telle distribution de noms d'oiseaux ?

Vos propos comme « Vous avez le droit, comme tout militant du CDP et comme tout citoyen burkinabè, de penser que la providence vous destine àêtre le futur président de notre pays, dont l'avènement ouvrira une ère lumineuse pour la Nation. Vous n'avez pas le droit de penser que le CDP vous appartient et que vous pouvez l'asservir à vos lubies, en foulant aux pieds les règles qui gouvernent sa gestion.

Les militants du CDP ont fait preuve d'un surcroît de dignité, de courage et de constance au cours des dernières années, à l'inverse de vous. Vos frasques continuelles minent l'espérance qu'ils fondent dans notre parti…» Sont inutilement vexatoires et impropres d'un Grand Frère à un petit Frère, au demeurant chef d'un Parti politique que vous avez aussi dirigé…en son temps…

Cher Léonce Koné, avec tout le respect que je vous dois au nom de notre fraternité obligatoire, dois-je vous instruire si besoin en était que chaque Burkinabè, dès lors qu'il remplit les conditions constitutionnelles pour accéder à la Magistrature suprême a le droit de rêver et vous n'avez pas non plus le droit de porter atteinte à cette liberté de rêve, et encore moins le monopole de soutien de la candidature de son Excellence Monsieur Kadré Désiré Ouédraogo à la Présidence du Faso. Nombreux sont ceux-là mêmes qui soutiennent la candidature de l'enfant de Boussouma, mais en silence, dans la dignité et dans le respect des autres chefs de partis politiques de l'opposition car on ne sait jamais en cas de second tour au cas où… !

Un peu d'humilité dans vos rapports humains avec votre camarade Eddie Komboïgo ne vous fera pas de mal, car très souvent et surtout toujours en politique, on voit la paille dans l'œil de l'autre au lieu d'ôter la poutre qui est dans le sien…

Votre posture ressemble un peu au sort malheureux que les dirigeants du MPP ont réservéà leurs anciens camarades du CDP. Quand même ! On aurait compris que le Chef de file de l'opposition politique actuelle, après avoir démocratiquement conquis le pouvoir d'Etat, se comporte en potentat haineux contre les dirigeants du CDP. Le commun des mortels aurait compris une telle adversité politique.

Mais là, que nenni ! Vous êtes dans le même parti politique puisque vous avez-vous-même écrit que « Je fais partie de ceux qui, ayant suspendu leur participation aux instances, avaient décidé de la reprendre, dès lors que le projet que vous formiez de convoquer un congrès extraordinaire dans des conditions irrégulières avait été annulé par une décision de justice, dont vous sembliez avoir accepté de tirer les conséquences…».

Dès lors, d'où vous vient cette adversité personnelle à l'égard de Monsieur Eddie Komboïgo ? D'autant plus qu'à l'heure des alliances politiques, vous serez amenés à vous asseoir sur la même table si ce n'est déjà fait lors de vos réunions passées et à venir…au sein de ce même parti, créé de mains de Maître par son Excellence le Président Blaise Compaoré.
Monsieur Léonce Koné est à son deuxième essai et ne dit-on pas qu'il n'y a jamais deux sans trois.

Cependant, une fois de plus, gageons-le en application des dispositions de l'article 8 de la Constitution, en tirant la sonnette d'alarme parce que cette posture d'imposture est insoutenable et, notamment le ton manifestement haineux, discourtois et désobligeant que ce dernier a usé en face d'une simple lettre de demande d'explication du Président actuel du CDP (si j'ai compris), un tant soit peu, le contexte de ce sulfureux et sifflant missile tiré d'un RPG7 ou d'une LRAC dont il a seul le secret et le monopole ;

A tous ceux qui seraient tentés de croire que c'est une prise de position pour mon frère cadet Eddie Komboïgo, non seulement je n'y peux rien à leur ressenti, mais de plus je leur répondrai que j'ai déjà, à plusieurs reprises, mangéà la table et de Monsieur Léonce Koné et de celle d'Eddie Komboïgo. Cherchez donc l'erreur si ce n'est la volonté manifeste de voir cesser ces diatribes incandescentes, inutiles et préjudiciables au CDP… et à la classe politique burkinabè en général.

Je dirai même et cela est indéniable « erga omnes » que j'ai même activement participéà la mise en liberté provisoire de mon Frère Léonce Koné… ce qui prouve que je n'ai ni aucune haine, et encore moins une quelconque hostilitéà son égard. Bien au contraire malgré son caractère trempé !

Cependant, sa posture actuelle me gêne énormément tant il est souhaitable que de manière responsable, les problèmes internes du CDP se règlent à l'interne comme tout parti qui se respecte dans la mesure où la lettre que le Président de ce parti a adressée à Monsieur Léonce Koné n'a pas fait l'objet d'une quelconque publication sur les médias…

En conclusion, disons « tout de go » que les problèmes existentiels actuels du peuple burkinabè, lequel a mal, (en dépit de ceux qui ont la tête sous les ailes comme les autruches) à sa gouvernance actuelle, à sa réconciliation, au vivre ensemble, et à l'hypothétique union sacrée illusoires contre tous les maux qui minent notre pays ne sauraient s'accommoder, ni même s'accoquiner de ce type de bagarres inutiles de chiffonniers à l'intérieur d'un même parti politique qui a peut-être une chance de reconquérir le pouvoir politique avec ses alliés de circonstances, d'autant plus que, non seulement le « linge sale doit se laver en famille » mais en plus, nombreux sont les Burkinabè dont ces « boules puantes » viennent envenimer le quotidien et dont il conviendrait d'en faire l'économie.

Paul KERE
Docteur en Droit
Avocat à la Cour
Chevalier de l'Ordre National
Médaille d'Honneur des Collectivités Territoriales
Officier dans la Réserve Citoyenne

Décès de SANWIDI née WARE Maria : Remerciements

$
0
0

« J'ai combattu le bon combat, je suis allé jusqu'au bout de la course. J'ai gardé la foi » 2 Timothée 4.7
Les grandes familles SANWIDI, ZOUGMORE à Bolgo /Koupèla, Ouagadougou, Côte d'Ivoire, France ;

La grande famille DAMBRE à Toulougou/Koupéla
Joseph SANWIDI, son épouse Marie Louise et leurs enfants à Saint Julien ;

La grande famille WARE, à Zoaga, Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Ghana, Guinée Bissau, Etats-Unis ;

Les frères et sœurs Antoine, François, Rosalie, Antoinette et Aurélie ;
Les familles alliées ;
Les enfants Théodore Joseph, Gaëlla Anick, Fatim Nelly et Armelle

Vous remercient pour vos marques d'affection, de soutient et de sympathie lors du rappel à Dieu et de l'inhumation le samedi 14 septembre 2019 de leur belle-fille, sœur, épouse, mère et grande mère :

SANWIDI née WARE Maria,

Précédemment Conseiller Technique de Président de la Commission de l'UEMOA
Leurs remerciements vont en particulier :
- Au Président de la commission de l'UEMOA et son personnel ;
- Au personnel du Consulat et de l'ambassade du Burkina Faso en France ;
- A Monsieur DIABRE Zéphirin,

- Au corps médical de l'hôpital Antoine BECLERE en France ;
- Aux voisins, amis, connaissances et à la CCB Sainte Elisabeth de Somgandé ;
- Aux délégations venues du CBC, de la DGTTM, de l'Assemblée Nationale, de la Cour de Cassation, de l'IDS, de CGE Immobilier, du Lycée Municipal Vénégré, de l'Ecole Tout est Grâce, de la Communauté Mère du Divine Amour ;
- Et tous ceux dont les noms n'ont pu être cités ;

Vous avez été d'un grand réconfort, que Dieu dans son immense bonté vous rende au centuple de vos bienfaits.
Par ailleurs, elles vous informent que des messes seront dites pour son repos en Dieu le dimanche 22 septembre 2019 à 7h à la chapelle de Saint Gabriel de somgande et à 9h à la paroisse Saint Guillaume de Tanghin.

Union de Prière !

IN MEMORIA OUEDRAOGO Rose épouse FOROGO

$
0
0

« Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en moi, ne mourra jamais. » (Jean 11 : 25-26)

Madame OUEDRAOGO Rose épouse FOROGO
21 septembre 2003 – 21 septembre 2019
Voilà déjà seize (16) ans qu'il a plu au seigneur de rappeler à lui sa servante :
Madame OUEDRAOGO Rose épouse FOROGO
En ce triste anniversaire,

Les grandes familles FOROGO, OUEDRAOGO, les familles alliées et amies,
Monsieur FOROGO Labawo et ses enfants vous invitent à vous unir à eux dans la prière pour le repos de son âme :
PROGRAMME DES MESSES DE REQUIEM POUR LE REPOS
DE l'âme de Mme OUEDRAOGO Rose épouse FOROGO

PROGRAMME DES MESSES

Paroisse Notre Dame du Rosaire(Kologh-Naaba) :
Samedi 21 septembre 2019 à 5h30
Dimanche 22 septembre 2019 à 9h00
Paroisse Saint Augustin de Bissighin :
Dimanche 22 septembre 2019 à 9h00
Paroisse Saint-Sébastien :
Dimanche 22 septembre 2018 à 8h00

UNION DE PRIERES

La poste Burkina Faso : Un nouveau Timbre-poste dédié aux FDS

Avis de recrutement : WaterAid Burkina recrute trois chauffeurs

$
0
0

Date de clôture : 28 Septembre 2019
WaterAid est une organisation internationale dont la vision est celle d'un monde où chacun a accès à l'eau potable, à l'hygiène et à l'assainissement. WaterAid agit pour transformer des vies en améliorant l'accès à l'eau potable et aux conditions d'hygiène et d'assainissement parmi les populations les plus pauvres et les plus marginalisées au monde.

Dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie 2016-2021 et pour les besoins de nouveaux financements, WaterAid Burkina Faso recherche des personnes qualifiées et motivées pour trois postes de chauffeurs : deux (2) chauffeurs pour le bureau de Tenkodogo et un (1) chauffeur pour le bureau de Bobo Dioulasso.
Les personnes intéressées par ces postes doivent remplir les conditions ci-après :
Conditions générales :

• Engagement envers les valeurs de WaterAid et un style de travail qui le reflète, avec la capacité de communiquer cet enthousiasme aux autres ;
• Bonne connaissance du secteur de l'eau, de l'hygiène et de l'assainissement au Burkina Faso, avec des expériences avérées dans la gestion de programmes/projets de développement, dans leur domaine respectif de compétence ;

• Avoir un bon niveau en anglais (oral et écrit) serait un atout.
Conditions spécifiques :
Les titulaires des postes de chauffeurs s'investiront dans la mise en œuvre des projets d'Eau potable, d'Hygiène et d'Assainissement et contribuera au renforcement en assurant la conduite des personnes et des biens de l'organisation.

Les postulants à ces postes devront remplir les conditions spécifiques suivantes :

• Expériences confirmées de conduite ;
• Niveau d'étude : BEPC minimum
• Etre titulaire du permis de conduire catégorie C
• Au moins 3 ans d'expérience pertinente dans le poste de conducteur avec les ONGs ;

• Bonne maîtrise du français, à l'écrit et à l'oral
• Bonne connaissance de la conduite sur piste rural
• Parfaite maîtrise de la zone géographique de référence
• Connaissance des outils informatiques (Word, Excel, Messagerie)
• Parfaite maîtrise de la mécanique automobile
• Disponibilité et discrétion

Les candidats intéressés par cette offre peuvent soumettre leur dossier de candidature (composé d'un CV et d'une lettre de motivation en un seul document) à l'adresse mail WABFRecrutement@wateraid.org avec comme titre de l'e-mail « Candidature au poste de Chauffeur » Les candidats présélectionnés seront invités à compléter leur dossier avant le processus de sélection.

Nous avons commencé parce qu'aucune ONG comme nous n'existait. Nous finirons quand aucune organisation comme nous ne sera plus nécessaire. En attendant, nous faisons de grands progrès : depuis 1981, nous avons atteint 25 millions de personnes avec de l'eau potable et, depuis 2004, 24 millions de personnes avec l'assainissement.

Nous recherchons des personnes qui partagent un engagement envers notre vision. Nous recherchons des personnes avec une appréciation et un respect pour différentes personnes et idées, et l'énergie et l'expertise pour aider à relever les défis les plus importants.

En retour, vous pourrez obtenir l'inspiration du changement que vous aidez à produire, un sentiment d'appartenance et le privilège de faire partie d'une communauté mondiale. Vous ferez également l'expérience d'un environnement stimulant et favorable aux réalisations, la chance de grandir, et l'espace pour donner le meilleur de vous-même.

WaterAid est un employeur qui fait la promotion de l'égalité des chances et encourage les candidatures de toutes les personnes qualifiées et éligibles, sans aucune considération de sexe, de race, de handicap, d'âge, de religion ou d'état matrimonial, etc. Nous encourageons particulièrement les candidatures des femmes, qui sont sous-représentées à ce niveau dans l'organisation.

Seuls les candidat(e)s présélectionné(e)s pour la suite du processus de sélection seront contacté(e)s. Nous vous encourageons à soumettre votre candidature le plus tôt possible car les candidatures seront revues sur une base continue, jusqu'à ce que les postes soient pourvus.

WaterAid applique une politique rigoureuse de protection contre toutes formes d'abus ou de harcèlement. Les candidats retenus devront se soumettre à des procédures de contrôle de leurs références professionnelles et s'engager au strict respect des politiques de l'Organisation.

Eric MAMBOUE
Directeur Pays

Avis de recrutement d'un expert pour le compte de l'Unité d'aide à la prise de décision

$
0
0

I) OBJET DE L'ANNONCE
Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet : « production et utilisation de données factuelles pour l'aide aux décisions dans le cadre de la couverture sanitaire universelle au Burkina Faso » (PUD-CSU-UE), l'Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS) recrute un expert pour le compte de l'Unité d'aide à la prise de décision (UAPD).

II) CONTEXTE ET OBJECTIFS DE L'UAPD

II.1) CONTEXTE DE LA MISE EN PLACE DE L'UAPD

Dans sa marche vers la Couverture sanitaire universelle (CSU), le Burkina Faso a mis en place la Caisse Nationale d'Assurance Maladie Universelle (CNAMU).
Pour capitaliser les évidences, les acteurs de la CNAMU (les ministères impliqués, l'unité de gestion et de transfert de connaissance, les instances de régulation et les partenaires techniques et financiers) devront tenter de comprendre les processus de mise en œuvre des activités (planification, financement suivi, évaluation), les comportements et pratiques des acteurs et la logique des tendances des résultats générés.

La nature complexe de la mise en œuvre de l'assurance maladie universelle (AMU), requiert une gestion appropriée qui assure un échange rapide et efficace des informations entre les acteurs. La production des évidences à partir des données de routine et de celle des travaux de recherche est le point de départ d'un processus de prise de décision dans le cadre du fonctionnement de l'assurance maladie universelle.

Dans cette optique, l'unité d'appui à la prise de décision (UAPD) sera mise en place pour assurer la gestion et le transfert des connaissances générées afin de soutenir une gouvernance efficace, efficiente et transparente de la CNAMU. Il s'agit là d'un défi constant qui demande une capacité de concilier des exigences contradictoires telles que, les ressources disponibles et les attentes, les priorités différentes des parties prenantes, la qualité et la quantité.

II.2) Objectifs de L'UAPD
II.2.1) Objectif principal

La principale mission de l'UAPD est l'accompagnement technique des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la CNAMU dans la recherche et l'utilisation des évidences scientifiques. Cet accompagnement intéresse également la communication entre les acteurs, la traçabilité́ des actions, la lisibilité́ et la visibilité́ des activités.

II.2.2) Objectifs spécifiques

1) Mettre à la disposition des acteurs, toutes les évidences provenant de l'analyse des données de routine et des activités de recherche ;
2) Organiser (en collaboration avec tous les acteurs) les réunions du comité scientifique et les activités de communication relative à l'AMU ;
3) Assurer la gestion de la dissémination des évidences scientifiques (e.g. contributions dans les ateliers au niveau local, sous régional et international, information aux autorités politiques et aux partenaires techniques et financiers, publications dans les revues scientifiques) ;

4) Assurer la gestion des aspects liés à la propriété intellectuelle tout au long de la production des évidences scientifiques ;
5) Constituer une mémoire institutionnelle critique sur la planification, les activités et les résultats de la CNAMU, permettant ainsi de voir à tout moment les aspects positifs ainsi que ceux à améliorer ;

6) Construire au niveau du ministère de la santé une identité́/expertise propre fondée sur la capitalisation d'expérience et le partage d'expérience avec d'autres initiatives au plan national et sous-régional ;
7) Faire fonctionner le site WEB mis en place dans le cadre du projet.

III) DESCRIPTION DU POSTES
III.1) Tâches de l'expert UAPD

• Veiller à ce que l'UAPD, centrée sur les performances, fonctionne de manière aussi efficace qu'efficiente et recherche activement des opportunités d'amélioration continue tout en s'adaptant à un nouvel environnement institutionnel ;
• Mener à bien la mission de l'UAPD, qui consiste à accompagner les acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la CNAMU dans la recherche et l'utilisation des évidences scientifiques ;

• Collaborer étroitement dans l'exécution de ses fonctions, avec les acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la CNAMU ;
• Veiller à ce que les objectifs liés à la mission de l'UAPD soient atteints de manière efficace et dans le respect du temps imparti.

III.2) Lien hiérarchique

L'expert travaille sous la responsabilité directe du coordonnateur du projet à qui il rend directement compte.

III.3) Lieu de de travail

Le contrat de travail a lieu au Burkina Faso.

III.4) Profil

Niveau d'études

Etre titulaire d'un master en santé publique, en gestion ou en droit ou  de tout autre diplôme équivalent.

Expérience professionnelle

Cinq (5) ans d'expérience professionnelle, dont deux années au moins passées dans le domaine de la santé (institution d'offre de soins, projet ou programmes de santé) ou dans un environnement comparable, et au moins  deux ans dans des fonctions managériales supérieuresou expérience équivalente.

Compétences

· Français et anglais (excellente connaissance de l'une et bonne connaissance pratique de l'autre langue) ;

·Connaissance approfondie du système de santé du Burkina Faso ;

·Expérience de la gestion des organisations, acquise de préférence dans des institutions publiques ;

·Aptitude àmener des négociations entre acteurs de différents profils professionnels ;

·Aptitude avérée à traiter des questions complexes avec tact et diplomatie ;

·Expérience avérée de la gestion du changement ;

·Sens prononcé du leadership ;

·Expérience de la gestion d'équipes à la fois nombreuses ;

·Connaissance approfondie des besoins, exigences et contraintes respectifs ainsi que des intérêts sectoriels divergents des différents partenaires intervenant dans le domaine de la santé et de la couverture sanitaire. Universelle ;

·Bonne connaissance des applications informatiques modernes.

IV) CONDITIONS

• Jouir de ses droits civiques ;
• Etre de bonne moralité ;
• Etre motivé et flexible ;
• Maîtriser le français (parler et écrit) ;
• Etre rigoureux, discret et discipliné ;
• Etre capable de travailler en équipe et sous pression ;
• Etre disponible immédiatement ;
• Un profil d'agents de santé (médecin, pharmacien,) serait un atout.

V) PROCEDURES DE RECRUTEMENT

Le recrutement se fera en deux étapes :
• Une présélection sur dossier ;
• Un entretien oral.

VI) COMPOSITION DU DOSSIER

• Une demande manuscrite adressée à monsieur le Directeur de l'IRSS ;
• Un curriculum Vitae détaillé ;
• Une lettre de motivation adressée au coordonnateur du projet ;
• Photocopies des diplômes pertinents ;
• Attestations de travail pertinentes ;

VII) DEPOT DU DOSSIER DE CANDIDATURE

Les candidatures seront recevables au plus tard le 30 septembre 2019 par voie électronique sous forme de fichiers scannés en format PDF à l'adresse suivante : irssbf.recrutement@irss.bf.

VIII) DUREE DU CONTRAT

La durée du contrat est d'un (1) an renouvelable.

IX) RESERVE

L'IRSS se réserve le droit de ne pas donner suite à l´avis de recrutement. Les candidatures incomplètes ou ne répondants pas aux critères de sélection ne seront pas considérées. Seuls les candidats présélectionnés seront contactés.

Pr le Directeur p.i
Le Directeur adjoint chargé de l'intérim

Dr Marius LOMPO
Maître de recherche
Chevalier de l'Ordre des Palmes académiques
Chevalier de l'Ordre de Mérite Burkinabè


L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Burkina Faso recrute un(e) Assistant(e) humanitaire

$
0
0

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Burkina Faso recrute un(e) Assistant(e) humanitaire pour son bureau à Ouahigouya. Si le poste vous intéresse, veuillez faire parvenir une copie de votre CV (avec deux références) ainsi qu'une lettre de motivation en français par courriel à l'adresse suivante : burkinavacancies@iom.int
La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 27/09/2019 à 16h00. L'e-mail doit avoir comme titre « Candidature à l'offre BF10/GS/012/2019 ». Seuls les candidats présélectionnés seront contactés.

TERMES DE REFERENCE CODE DE REFERENCE : OIMBF10/GS/012/2019

I.RENSEIGNEMENTS SUR LE POSTE

Titre

Grade

Lieu d'affectation

Assistant(e) de Protection

G4

Kaya

Type de contrat

Special Short Term (SST)

Durée

06 mois renouvelable

Se rapporte directement au

Chargé de Protection

II.CADRE ET CHAMP D'ACTIVITE ORGANISATIONNEL

L'Organisation internationale pour les Migrations (OIM) est une organisation intergouvernementale, créée en 1951, qui occupe la position de chef de file sur la scène migratoire. Au Burkina Faso, elle met en œuvre des programmes visant le renforcement de la capacité de la gestion des migrations, d'assistance aux migrants en transit et migrants de retour volontaire, de sécurité et de gestion des frontières au niveau national et régional, de stabilisation des communautés, de renforcement des moyens de subsistance, de protection des victimes et de prévention de la traite des êtres humains.

Dans le cadre de la mise en œuvre de ses activités de renforcement liées à la réponse aux urgences humanitaires dans la région du Centre-Nord (Barsalogho) et dans la région du Sahel (Djibo), l'OIM recrute un(e) Assistant(e) de Protection pour une durée de neuf mois. Sous la supervision directe de la Chargée de Protection et sous la supervision globale de la Chef de Mission, l'Assistant(e) de Protection aura la responsabilité d'appuyer la préparation et le suivi de la mise en œuvre des activités de soutien Psychosocial auprès des Personnes Déplacées Internes et Communautés hôtes.

III.RESPONSABILITES ET ATTRIBUTIONS

Les responsabilités et attributions du poste sont les suivantes :

a)Assister l'équipe du projet dans la mise en œuvre et le suivi des activités de Protection et participer au suivi des résultats du projet conformément au cadre logique et au plan de travail

b)Participer à l'identification et évaluation des besoins des Personnes Déplacées

Internes et communautés hôtes ;

c)Soutenir le suivi et le référencement des cas individuels, notamment en s'assurant de la couverture des besoins spécifiques, et veillant à la sécurité ;

d)Travailler en liaison et maintenir des bonnes relations avec les acteurs de la protection dans les régions du Centre-Nord et du Sahel ;

e)Fournir toute l'assistance nécessaire pour l'organisation des réunions, séminaires, ateliers et missions terrain dans le cadre du programme, rédiger des termes de référence et rapports d'activités ;

f)Fournir un appui dans la rédaction des rapports et des briefings à destination notamment des partenaires et autorités étatiques ;

g)Fournir un appui dans la préparation, le suivi et l'archivage des différents documents et dossiers entrant dans le cadre de la mise en œuvre du projet et autres documents relatifs à la mise en œuvre opérationnelle du projet ;

h)Sur délégation du/ de la Chargé(e) de Projet, Chargé(e) de Protection, ou Chef de Mission, participer à des réunions, forums et autre, en particulier dans le cadre du groupe sectoriel Protection et des sous-groupes affiliés ;

i)Conduire des missions sur le terrain pour la mise en œuvre des activités du programme ;

j)Accomplir toute autre tâche qui pourrait lui être confiée dans le cadre du travail.

IV.QUALIFICATIONS ET EXPERIENCES REQUISES

EDUCATION

Diplôme de niveau Bac+4 en sciences juridiques, politiques ou sociales, relations internationales, administration, économie du développement ou dans un domaine connexe d'une institution universitaire ou académie accréditée ou équivalent en années d'expérience pertinentes.

Connaissances dans la protection des personnes vulnérables ; en particulier la santé mentale et/ou la lutte contre les violences basées sur le genre.

Des connaissances en gestion de projets/programmes seraient un avantage.

EXPERIENCE

Forte expérience opérationnelle d'au moins 2 ans en matière de protection en lien avec le domaine des migrations ou engagement communautaire, une expérience en santé mentale et/ou lutte contre les violences basées sur le genre serait un atout ;

Expérience de travail et de liaison avec les institutions nationales, les autorités et les ONG ;

Aptitude et facilitéà travailler et échanger avec les autorités administratives au niveau local ;

Bonne maitrise des nouvelles technologies de l'information (notamment Word, Powerpoint, Excel, …).

V.LANGUES

Obligatoires

Avantageux

Très bonne maîtrise du français à l'écrit et à l'oral.

La connaissance de l'anglais, des langues locales sera un atout.

VI.COMPETENCE

Le titulaire doit faire preuve des compétences suivantes :

a)Responsabilité - Respecter les engagements et savoir gérer les critiques constructives ;

b)Orientation client - Etablir et maintenir des relations de travail efficaces avec tous les clients, y compris les donateurs, les gouvernements et les bénéficiaires des projets ;

2

c)Apprentissage continu – Démontrer un l'intérêt à améliorer les compétences requises

pour le travail ;

d)Communication – Savoir communiquer clairement et avoir une capacité d'écoute, notamment pour ce qui concerne les changements des priorités et des procédures ;

e)Créativité et initiative - Chercher activement de nouveaux moyens pour améliorer les programmes ou les services ;

f)Leadership et négociation - Promouvoir le changement organisationnel et en savoir identifier de nouvelles opportunités ;

g)Gestion de la performance – Définir et poursuivre des objectifs clairs et réalistes pour faciliter « l'évaluation des performances » par son superviseur ;

h)Planification et organisation - Fixer des objectifs clairs et réalisables, conformément aux priorités convenues pour soi et pour les autres ;

i)Professionnalisme -

Incorporer les besoins, les perspectives et les préoccupations liés au genre, et promouvoir la participation égale des genres ;

Savoir atteindre les objectifs qui lui sont assignés dans des conditions parfois difficiles et sous pression ;

j)Travail d'équipe - Contribuer à créer un environnement d'équipe au bureau, qui soit agréable et efficace ;

k)Connaissances technologiques - Comprendre l'applicabilité et les limites de la technologie et chercher de l'appliquer de façon appropriée au travail ;

l)Mobilisation des ressources - Etablir des exigences réalistes en matière de ressources pour répondre aux besoins de l'OIM.

3

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Burkina Faso recrute un(e) Expert/Consultant en Abris d'urgence basé(e) à Ouahigouya

$
0
0

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Burkina Faso recrute un(e) Expert/Consultant en Abris d'urgence basé(e) à Ouahigouya. Si le poste vous intéresse, veuillez faire parvenir une copie de votre CV (avec deux références) ainsi qu'une lettre de motivation en français par courriel à l'adresse suivante : burkinavacancies@iom.int

La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 25/09/2019 à 16h00. L'e-mail doit avoir comme titre « Candidature à l'offre BF10/Consultant/10/2019 ». Seuls les candidats présélectionnés seront contactés.

DESCRIPTION DE FONCTIONS

I

I. Renseignements sur le poste

Titre

Lieu d'affectation

Expert/Consultant en Abris d'Urgence

Ouahigouya

Type de contrat

Consultant

Durée

06 mois renouvelable

Se rapporte directement au

Chargé de Projet

II. Cadre et champ d'activité organisationnel

L'Organisation internationale pour les Migrations (OIM) est une organisation intergouvernementale, créée en 1951, qui occupe la position de chef de file sur la scène migratoire. Au Burkina Faso, elle met en œuvre des programmes visant le renforcement de la capacité de la gestion des migrations, d'assistance aux migrants en transit et migrants de retour volontaire, de sécurité et de gestion des frontières au niveau national et régional, de stabilisation des communautés, de renforcement des moyens de subsistance, de protection des victimes et de prévention de la traite des êtres humains.

Dans le cadre de la mise en œuvre de ses activités liées à la réponse aux urgences humanitaires dans la région du nord, l'OIM recrute pour une durée de 6 mois un(e) Expert(e)/Consultant Abris d'urgence. Sous la supervision directe du Chargé de Projet et sous la supervision globale de la Chef de Mission, il/elle aura la responsabilité d'appuyer la préparation et le suivi de la mise en œuvre des activités d'abris d'urgence y compris la gestion logistique.

III. Responsabilités et Attributions

Les responsabilités et attributions du poste sont les suivantes :

a)Participer à l'identification et évaluation des besoins en abris d'urgence à des fins de protection des réfugiés, personnes déplacées internes et communautés hôtes ;

b)Participer au recrutement, à la formation et à la supervision des équipes des manœuvres recrutées localement

c)Veiller à la mise en œuvre rapide et adéquate des activités de construction d'Abris conformément à la stratégie, aux directives, aux objectifs et aux délais du programme des Abris d'Urgence

d)Faire le suivi de la qualité des travaux et de la livraison du travail dans les délais prescrits

e)Fournir un appui pour le suivi et la coordination des achats des Kits pour les abris d'Urgence ainsi que leur acheminement, Vérifier la qualité et quantité de tout matériel et équipements achetés et/ou transportés.

f)Préparer et planifier les ressources matérielles nécessaires pour les travaux

g)S'assurer de l'application et du respect des politiques de santé et sécurité au travail

h)Participer aux réunions de chantier

i)Veiller à l'intégration des questions transversales telles que l'environnement, le genre, les enfants, la violence basée sur le genre

j) Fournir des rapports réguliers et détaillés au Charge de projet sur la mise en œuvre des activités, y compris des rapports d'avancement, des listes de bénéficiaires localisées

k)Sur délégation du/ de la Chargé(e) de Projet, Chargé(e) de Protection, ou Chef de Mission, représenter l'OIM auprès de partenaires, lors de réunions, forums et autre, en particulier dans le cadre du groupe sectoriel Abris

l)Conduire des missions sur le terrain pour la mise en œuvre des activités du programme ;

m)Accomplir toute autre tâche qui pourrait lui être confiée dans le cadre du travail.

IV. Qualifications et Expériences Requises

Education

·Diplôme de niveau Bac+4 ou équivalent en construction/Architecture ou dans un domaine connexe d'une institution universitaire ou académie accréditée.

·Connaissances dans l'implémentation des abris d'urgence et en suivi logistique

·Des connaissances en gestion de projets/programmes seraient un avantage.

Experience

·Excellente maitrise de la langue et géographie locale

·2 ans d'expérience dans un rôle de supervision et de coordination de travaux de construction

·Connaître les normes de la construction

·Bonne connaissance des activités du CONASUR sur les déplacés internes

·Expérience de travail et de liaison avec les institutions nationales, les autorités et les ONG ;

·Aptitude et facilitéà travailler et échanger avec les autorités administratives au niveau local ;

·Bonne maitrise des nouvelles technologies de l'information (notamment Word, Powerpoint, Excel, …).

V. Langues

Obligatoires

Avantageux

Très bonne maîtrise du français à l'écrit et à l'oral.

La connaissance de l'anglais, des langues locales sera un atout.

VI. Competence

Le titulaire doit faire preuve des compétences suivantes :

a)Responsabilité - Respecter les engagements et savoir gérer les critiques constructives ;

b)Orientation client - Etablir et maintenir des relations de travail efficaces avec tous les clients, y compris les donateurs, les gouvernements et les bénéficiaires des projets ;

c)Apprentissage continu – Démontrer un l'intérêt à améliorer les compétences requises pour le travail ;

d)Communication – Savoir communiquer clairement et avoir une capacité d'écoute, notamment pour ce qui concerne les changements des priorités et des procédures ;

e)Créativité et initiative - Chercher activement de nouveaux moyens pour améliorer les programmes ou les services ;

f)Leadership et négociation - Promouvoir le changement organisationnel et en savoir identifier de nouvelles opportunités ;

g)Gestion de la performance – Définir et poursuivre des objectifs clairs et réalistes pour faciliter « l'évaluation des performances » par son superviseur ;

h)Planification et organisation - Fixer des objectifs clairs et réalisables, conformément aux priorités convenues pour soi et pour les autres ;

i)Professionnalisme -

§Incorporer les besoins, les perspectives et les préoccupations liés au genre, et promouvoir la participation égale des genres ;

§Savoir atteindre les objectifs qui lui sont assignés dans des conditions parfois difficiles et sous pression ;

j)Travail d'équipe - Contribuer à créer un environnement d'équipe au bureau, qui soit agréable et efficace ;

k)Connaissances technologiques - Comprendre l'applicabilité et les limites de la technologie et chercher de l'appliquer de façon appropriée au travail ;

l)Mobilisation des ressources - Etablir des exigences réalistes en matière de ressources pour répondre aux besoins de l'OIM.

Des organisations et mouvements citoyens du Burkina Faso exigent la libération de Valsero et de tous les prisonniers d'opinion au Cameroun

$
0
0

Depuis le 26 janvier 2019, ABE Gaston, plus connu sous le pseudonyme de Valsero, est détenu en prison dans son pays pour ses opinions, par les autorités camerounaises, coutumières de ces faits.
Artiste musicien et activiste de la démocratie, de la liberté d'expression et de la bonne gouvernance au Cameroun et en Afrique, Valsero avait séjourné en juin 2015 au Burkina Faso, dans le cadre de la onzième édition du festival « Ciné Droit Libre » qui se tenait sur le thème : « Quand la jeunesse se met debout ! ».

Aux côtés de mouvements citoyens africains du Sénégal, de la République Démocratique du Congo, du Togo, de la Mauritanie, de la Côte d'Ivoire, du Gabon, du Mali et bien sûr du Cameroun et du Burkina Faso, il a partagé et mutualisé sa riche expérience pour une unité d'action panafricaine « en vue d'être plus efficaces et efficients pour relever les défis de libération, de démocratie et de développement de l'Afrique ».

Dans la déclaration de Ouagadougou, rendue publique à l'issue de cette rencontre, dont Valsero est signataire, les mouvements citoyens africains exigeaient « la libération immédiate et sans conditions de tous les prisonniers d'opinion injustement et illégalement détenus en Afrique ». Aujourd'hui, il se retrouve lui-même prisonnier d'opinion dans son propre pays avec de nombreuses autres personnes ; il est du devoir de tous les patriotes africains de lui apporter leurs soutiens et d'agir pour sa libération.

Valsero a été arrêté en présence de sa fille qu'il était allé chercher après avoir animé une conférence publique. Il fut par la suite inculpé de huit chefs d'accusations pour le moins absurdes dont ceux de rébellion et d'insurrection. Malheureusement, avec ces accusations, il encourt la peine de mort.

Artiste engagé, panafricaniste convaincu, épris de justice et de l'Etat de droit, Valséro a été de tous les combats pour la liberté, la démocratie et les droits humains. Son malheur fut d'avoir rêvé d'un Cameroun et d'une Afrique dignes, libres, démocratiques et prospères ; ce qui lui vaut aujourd'hui d'être prisonnier d'opinion dans son propre pays.

Du reste, Valsero n'est pas la seule victime de cette croisade contre la liberté, la démocratie et la bonne gouvernance au Cameroun. En effet, ils sont plus de 130 personnes à croupir injustement dans les geôles des autorités camerounaises. Leur seul crime, c'est d'avoir manifesté pacifiquement pour demander un « Cameroun réellement démocratique ».

C'est pourquoi, nous, mouvements citoyens, activistes de la démocratie et organisations de promotion et de défense des droits humains du Burkina Faso, exprimons notre solidarité militante et nos encouragements au peuple camerounais en lutte pour la libération sans conditions de tous les prisonniers d'opinions.
Au regard de ce qui précède, nous, organisations et mouvements citoyens, activistes de la démocratie et des droits humains du Burkina Faso, sommes debout pour faire face à la forfaiture en cours au Cameroun dont le dessein funeste est de faire taire les voix dissidentes et pérenniser le règne de Paul Biya. Au demeurant nous apportons :

- Notre soutien indéfectible au peuple camerounais en lutte ;
- Nos encouragements à la famille de ABE Gaston alias Valsero et à celles de tous les prisonniers d'opinions injustement incarcérés.
Par la même occasion, nous exigeons :
- La libération immédiate et sans condition de Valsero et de tous les prisonniers d'opinions au Cameroun ;

- L'implication diligente de l'Union Africaine et de tous les partenaires du Cameroun dans ce dossier afin de mettre fin à la détention de Valséro et de celui des prisonniers d'opinion, et d'empêcher l'assassinat programmé de ce digne fils d'Afrique, au regard des chefs d'inculpation qui pèsent sur lui.

Seule la lutte libère
Nan Lara, An sara
#FreeValsero #FreeCameroun
Ont signé la présente déclaration :
1. Association des Blogueurs du Burkina
2. Association Semfilms
3. Centre d'Information et de Formation en matière de Droits Humains en Afrique (CIFDHA)
4. Le Balai Citoyen

Koudougou : L'usine Faso Fani-JMD fonctionnera avec du gaz naturel liquéfié

$
0
0

Eddy Van Den Broke, Président-directeur général (P-DG) de la société Greenville LNG, a conduit une délégation de techniciens à Koudougou le dimanche 15 septembre 2019. Ils sont venus rassurer la population de l'ouverture très prochaine de l'usine qui sera en plus accompagnée de l'implantation d'une usine de production de gaz naturel liquéfié (GNL) à Koudougou pour approvisionner en énergie l'usine Faso Fani JMD, ex-Faso Fani. Le projet a été présenté aux chefs traditionnels de Songnam, au palais de Maasmèà Issouka.

La délégation a été reçue en audience par le chef d'Issouka, Naaba Saaga 1er, dans son palais, suivant la tradition Mossi, en présence des chefs de l'Association Songnaam de Koudougou, ainsi que d'autres chefs venus de Sabou et d'autres localités de la région. Une séance de travail dans la salle de conférence de la chefferie avec toutes les parties prenantes a permis ensuite aux visiteurs de présenter les activités menées par Greenville LNG au Nigeria et tous les avantages liés à l'utilisation du gaz liquéfié.

A l'issue de cet entretien qui a une fois de plus rassuré le public et les journalistes présents à la rencontre, le chef d'Issouka a salué cette démarche. « Ce fuel qui va s'ouvrir bientôt aidera beaucoup Koudougou, son usine et le reste du Burkina Faso. On le sait, ce qui élève les prix de vente de beaucoup de nos produits, c'est bien le coût de l'électricité. Elle rend nos produits incompétitifs sur le marché. Ça coûte très cher au Burkina Faso et cela ne facilite pas une promotion de nos productions. C'est une excellente idée de penser à cela avant la réouverture effective de l'usine et nous encourageons fortement les autorités du pays à les accompagner afin que cela soit fait dans des meilleurs délais », a confié Naaba Saaga 1er.

Le P-DG de Greenville LNG, Eddy Van Den Broke, a expliqué l'importance de l'utilisation du gaz liquéfié : « Le gaz liquéfié permettra aux différentes industries comme la cimenterie, le textile et d'autres de réaliser des économies par rapport à l'électricité. C'est une opportunité pour Koudougou et d'autres entreprises. Nous sommes prêts. Nous attendons que l'usine soit terminée. Notre investissement s'élèvera autour de 8 milliards de FCFA ».

Faire tourner les machines de la future usine avec du gaz liquéfié au lieu de l'électricité, c'est l'ambition de Faso Fani-JMD. Cette vision a pour but d'avoir une production à bas prix. Cela sera possible grâce à la société Greenville LNG, une société de production de gaz naturel installée au Nigéria.

Le gaz utilisé sera constitué en grande partie de méthane (85 à 99%), un gaz naturel liquéfié inodore, incolore, non-toxique et non-corrosif. Sa combustion n'émet ni suie, ni poussière, ni fumée. Elle génère 30 % de gaz carbonique (CO2) de moins que le fioul et 45 % de moins que le charbon, deux fois moins d'oxyde d'azote (N0x) et très peu de dioxyde de soufre (SO2).

Rahit Jain, qui représentait le P-DG de la future usine, a dit ceci : « Je suis heureux d'être à Koudougou pour représenter le groupe de repreneur de Faso Fani avec un partenaire hautement stratégique qu'est le groupe Greenville LNG, dont le président en personne a fait le déplacement de Koudougou. Cette unité qui fonctionnera au gaz naturel sera un atout pour notre entreprise dans la production des produits finis. J'espère que rapidement, selon notre chronogramme, toute l'équipe sera là pour le démarrage effectif des activités ».

A noter que ces différentes délégations sont toujours conduites à Koudougou depuis le début des négociations par l'ancien ambassadeur du Burkina en Inde, Son Excellence Idriss Ouédraogo, qui a bien su démarcher les différents investisseurs.

En rappel, pendant la campagne pour les élections présidentielles de 2015, le candidat Roch Marc Christian Kaboré avait promis à la population la réouverture de l'usine fermée depuis le 30 mars 2002, si toutefois il était élu président. Une crainte avait envahi la population à l'annonce, le vendredi 2 février 2018, d'un projet d'implantation d'une usine de textile à Ouagadougou.

Les chefs de Songnaam (Association de chefs traditionnels de Koudougou qui se place en dehors de la politique) avaient alors animé une conférence de presse pour se rappeler aux bons souvenirs du chef de l'Etat afin qu'il maintienne cet engagement si important. Les choses ont bien bougé depuis, à la satisfaction de tous.

Sabouna Ouédraogo
Communication chefferie de Issouka

Boussé : L'ambassadeur Athanase Boudo offre des vivres aux déplacés internes

$
0
0

L'ambassadeur du Burkina Faso au Canada a offert 80 sacs de vivres aux personnes déplacées, ce 19 septembre 2019 à Boussé, dans la province du Kourwéogo. A travers ce don composé de 70 sacs de maïs et 10 sacs de riz, l'ambassadeur Athanase Boudo traduit sa solidarité envers ces personnes qui ont fui les attaques terroristes. Une occasion pour le diplomate d'appeler tous les fils du pays à se donner la main pour barrer la route aux déstabilisateurs.

Suite aux violences qui touchent la province du Soum, près de 300 personnes, fuyant cette partie du pays, ont élu domicile dans la commune de Boussé. Ce déplacement a engendré des problèmes humanitaires.

Face cette situation, l'ambassadeur du Burkina Faso au Canada, Athanase Boudo, a offert 80 sacs de vivres à ces personnes déplacées, ce 19 septembre 2019, afin de leur permettre d'atténuer un tant soit peu certaines difficultés dans ces moments difficiles. Composé de 70 sacs de maïs et 10 sacs de riz, ce don exprime la solidarité de l'ambassadeur envers ces personnes.

L'ambassadeur du Burkina Faso au Canada Athanase Boudo

Ayant abandonné leurs moyens d'existence, ces personnes déplacées ont d'importants besoins humanitaires, d'où cette réponse du diplomate pour leur permettre de pallier le manque de nourriture. Pour Mathias Koama, le représentant des bénéficiaires, « ce don que nous venons de recevoir de la part de l'ambassadeur nous décharge d'un lourd fardeau en matière de nourriture. Nous sommes heureux que nos cris de cœur aient reçu un écho favorable dans ces moments difficiles ». Le porte-parole a émis le vœu que l'exemple de l'ambassadeur soit suivi, afin de soulager ces 47 ménages.

Marcel Koama représentant des bénéficiaires

En effet, après les infructueuses demandes d'aide formulées par les autorités locales pour la prise en charge des déplacés, ce don est une véritable bouffée d'oxygène. « Nous sommes venu exprimer notre solidaritéà ces victimes des actes de terrorisme que nous subissons », a déclaré l'ambassadeur Athanase Boudo, qui a appelé les Burkinabèà faire preuve de courage, d'abnégation et de solidarité pour « vaincre ce mal ». Le diplomate compte aussi porter assistance à des déplacés d'autres localités.

Pour le haut-commissaire de Boussé, Abdoul Karim Zongo, « ce don de l'ambassadeur constitue un grand soulagement pour les personnes déplacées ». Il souhaite que ce geste en suscite d'autres, car la situation est difficile malgré l'accompagnement de l'Etat.
Les personnes déplacées internes de Boussé viennent de Silgadji, une commune située dans le département de Tongomayel, province du Soum, région du Sahel.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

11ème réunion du Groupe focal Afrique de l'Ouest : Pour une pérennité et un développement harmonieux des Fonds d'entretien routier

$
0
0

Après le Togo en 2018, c'est au tour du Burkina d'accueillir la 11ème réunion du Groupe focal Afrique de l'Ouest (GFAO), de l'Association des Fonds d'entretien routier africains (AFERA). Cette rencontre qui se tient du 18 au 21 septembre à Ouagadougou, est placée sous le thème : « La problématique de la consolidation des acquis des Fonds d'entretien routier du GFAO ».

Trois jours durant, les 12 pays membres du Groupe focal Afrique de l'Ouest vont se pencher sur les questions essentielles des fonds d'entretien routier. Il sera notamment question de la durabilité routière par la mise en place d'une facilité régionale de financement de l'entretien routier en Afrique de l'Ouest, des avantages et inconvénients du recours au financement par emprunt de l'entretien routier en Afrique de l'Ouest , de la pérennisation et de la gouvernance des fonds d'entretien routier. Présentée comme un tournant décisif dans la vie de la GFAO, la présente rencontre, selon Adama Ouédraogo, directeur général du Fonds spécial routier du Burkina Faso ( FSR-B), sera ponctuée par l'examen de la charte et l'adoption du règlement intérieur devant permettre de finaliser les textes nécessaires à la mise en place du secrétariat permanent à Abidjan, en Côte d'Ivoire

Adama Ouédraogo, DG du FRS-B

.
Fonds routier de deuxième génération…

« Si construire une route est un choix, l'entretenir est une nécessité», a relevé Adama Ouédraogo. D'où la mise en place de fonds pour accompagner les différents gouvernements dans leur politique de développement routier. Et le ministre de l'Habitat et de l'urbanisme, Dieudonné Maurice Bonanet, représentant le ministre des Infrastructures, de préciser que cette 11ème réunion accorde une place de choix au fonds d'entretien routier de deuxième génération. « C'est une belle opportunité pour les fonds d'entretien routier de deuxième génération parce que ceux de première génération vivaient des subventions des différents Etats. La deuxième génération a acquis une autonomie financière », a-t-il indiqué.

Puis d'ajouter : « Dans toute action, il y a un certain nombre d'insuffisances, des leçons à partager de manière à ce que ces structures qui ont été mises en place dans nos pays africains puissent jouer leur rôle de renforcement de l'intégration africaine ». A ce sujet, Souleymane Traoré, président de l'Association des fonds d'entretien routiers africains, par ailleurs directeur général du Fonds d'entretien routier de la Guinée, a noté que la question de la pérennisation de ces fonds de deuxième génération et le risque d'un retour en arrière se présente déjà.

Souleymane Traoré, président de AFERA

A l'en croire, ces fonds qui visent à mettre en place un mécanisme de financement pérenne par la commercialisation du service de la bourse et à favoriser la promotion des petites et moyennes entreprises, sont aujourd'hui confrontés à d'énormes problèmes exogènes du fait de l'administration. Conséquence, l'autonomie des fonds est mise à mal dans les 34 pays de l'AFERA.

A titre d'exemple, il note la réticence , voire le refus de l'administration, de relever à hauteur de souhait la cote part de la redevance d'usage routier sur les produits pétroliers, la gestion des marchés d'entretiens routiers par l'administration au détriment des fonds d'entretien routier dont le rôle ne se limite qu'au simple payement des factures, la gestion du péage par l'administration ou le secteur privé et aussi, le risque que les ressources des fonds d'entretiens routiers soient aujourd'hui reversés au trésor public dans certains pays. En attendant, du côté burkinabè, le directeur général du Fonds spécial routier, Adama Ouédraogo, a souhaité que le pourcentage de la taxe sur les produits pétroliers (TPP), allouée au FSR-B, une source non négligeable de financement de l'entretien routier dit-il, soit reversé au fonds pour une utilisation efficiente.

Créée en 2003, l'AFERA est une association à but non lucratif regroupant 34 institutions africaines en charge du financement de l'entretien routier. Elle a entre autres pour objectifs de développer un réseau d'échanges d'expériences et d'informations sur les pratiques de financement routier en Afrique, de favoriser la promotion et le renforcement des liens entre les fonds d'entretien routier africains.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

Tunisie : Décès de l'ex-président en exil Zine El Abidine Ben Ali

$
0
0

L'ancien président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, est décédé des suites de maladie, le jeudi 19 septembre 2019 en Arabie Saoudite, où il vivait en exil après sa chute en 2011. Il avait 83 ans.

Pendant 23 ans (1987-2011), il a dirigé d'une main de fer son pays avant d'être emporté le 14 janvier 2011 par la révolution de Jasmin, un soulèvement populaire issu des "Printemps arabes". Il vivait un exil doré avec sa famille, en Arabie saoudite. En 2018, à l'issue de procès pour "homicides volontaires", "abus de pouvoir" et "détournements de fonds", il avait été condamné par contumace à de multiples peines de prison, dont plusieurs à perpétuité.

Il a donc assisté de loin aux mutations survenues dans son pays, dont le dernier acte majeur en date, est le premier tour de l'élection présidentielle survenu le 15 septembre 2019 . Malgré les tourments de l'histoire, la Tunisie post-Ben Ali se présente comme l'un des rares exemples d'avancée démocratique dans le monde arabe.

Zine El Abidine Ben Ali est né le 3 septembre 1936 à Hammam Sousse. Il a occupé plusieurs postes au sein de l'armée et de la sûreté nationale, avant de devenir ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Rachid Sfar en 1986. En 1987, il devient Premier ministre, avant de déposer le président Habib Bourguiba pour « raisons médicales ». Il devient président le 7 novembre 1987.

Lefaso.net


Lutte contre le terrorisme : « Privilégier l'option des forces spéciales aux opérations d'envergure »

$
0
0

Le 13 septembre 2019, les policiers du commissariat de Djibo, dans le Soum, abandonnaient leur poste ; livrant du même coup les populations à leur triste sort. Pendant que la Direction générale de la Police nationale évoquait un « repli tactique » d'une dizaine de policiers, le syndicat de la police, l'UNAPOL, lui, dénonçait « le mauvais équipement des policiers dans les zones de guerre » du fait de l'intransigeance d'une « hiérarchie militaire d'une autre époque ».

A quoi riment ces querelles de corps pendant qu'il y a péril en la demeure ?! La situation est loin d'être anecdotique. Elle interpelle sur l‘urgence pour le Burkina Faso de se doter d'une stratégie cohérente de lutte anti-terroriste à travers laquelle le primat serait donné aux forces spéciales avec un appui tactique des forces conventionnelles. La nature de la menace est telle que les hommes au front ne peuvent se payer le luxe de se regarder en chiens de faïence ou de dévoiler des secrets défense à l'ennemi qui n'en demandait pas mieux.

Les forces de défense et de sécurité au Burkina Faso évoluent dans un cadre juridique qui définit clairement les tâches et les responsabilités de chacune d'elles. Selon l'article 36 de la Constitution du 2 juin 1991, « le Président du Faso est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire, de la permanence et de la continuité de l'État, du respect des accords et des traités ». Selon l'article 52, il est le chef suprême des armées.

A ce titre, il préside le Conseil supérieur de la défense. Il nomme le chef d'état-major des armées. Le Premier ministre, qui est le chef du gouvernement, est aux termes de l'article 63 de la Constitution, « responsable de l'exécution de la politique de défense nationale définie par le Président du Faso ». Le Premier ministre fait partie des autorités habilitées à demander, à travers une réquisition adressée à l'état-major des forces armées, l'intervention des forces de la 3ème catégorie dans le maintien de l'ordre public.

Créée au lendemain de l'indépendance et relevant du ministère de la Défense, le 1er novembre 1961, l'armée est chargée de la défense du territoire national. Cependant, de manière conjoncturelle, les militaires, en dehors de la gendarmerie, interviennent dans le maintien de l'ordre en tant que force de troisième catégorie.

Dans ce cas, l'armée constitue une force de complément dont l'intervention se fonde soit sur une réquisition, soit sur une demande de concours aux forces de sécurité publique pour lutter efficacement contre le grand banditisme et la criminalité frontalière.

Par ailleurs, les défis actuels de sécurité amènent les militaires à s'investir dans la sécurité intérieure dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Au Burkina Faso, la gendarmerie est une force à statut militaire chargée de missions de police mais qui, en cas d'état de siège ou de guerre, participe à la défense du territoire sous l'autorité du chef d'état-major général des armées.

La sécurité intérieure relève de la défense civile. Elle a pour objet d'assurer la protection permanente des personnes et des biens sur toute l'étendue du territoire national, de veiller à la sûreté des institutions de l'État, de veiller au respect des lois et au maintien de la paix et de l'ordre publics. Les forces de police et de gendarmerie, les sapeurs pompiers et les autres corps paramilitaires interviennent de manière permanente en matière de sécurité intérieure.

Une armée politisée à outrance sous Blaise Compaoré

Sous Blaise Compaoré, les missions de l'armée ont été par moment dévoyées et l'armée elle-même politisée à outrance. C'est ainsi que certains officiers ont été arbitrairement promus au grade de général. Mais aujourd'hui encore, les divisions entre partisans et détracteurs du régime déchu au sein des forces de défense et de sécurité semblent persister. La dissolution, en 2015, du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), « armée dans l'armée » au service de Blaise Compaoré, est une pilule que beaucoup n'arrivent toujours pas à avaler.

Le Groupement de sécurité et protection républicaine (GSPR) est né sous les cendres du RSP pour assurer la sécurité du Président du Faso. Cette nouvelle unité hybride est composée d'éléments de l'armée de terre, de la gendarmerie et de la police. Le GSPR n'est pas sans poser quelques difficultés du fait de son caractère mixte. Ses éléments étant issus de corps différents et n'étant pas régis par les mêmes statuts, la cohésion de cette nouvelle unité n'est pas aisée à construire.

Le Président Roch Kaboré a hérité d'une armée sous -équipée, habituée aux douceurs des bureaux et des casernes et traversée par une fracture entre jeunes officiers et hauts gradés. Cette tension latente s'est manifestée lors du putsch manqué de septembre 2015 au cours duquel ces jeunes officiers ont pris l'initiative, face à l'inaction de la hiérarchie militaire, de mener la résistance contre le RSP.

Le coup d'État de septembre 2015 a accentué le clivage générationnel entre jeunes militaires, dont les aspirations sont proches de celles du peuple, et une hiérarchie qu'ils considèrent comme embourgeoisée, attachée à ses privilèges et souvent proche de l'ancien régime. La réforme des forces armées nationales enclenchée il y a quelques années, peine encore à se matérialiser.

Avec la recrudescence des attaques terroristes, le Burkina Faso se trouve dans une situation critique. Comment mener et gagner la lutte avec des hommes qui n'y avaient pas été particulièrement préparés ? Sans solution claire, l'armée a été engagée dans la lutte anti-terroriste. Est-ce là son travail quand on sait que sa mission première et régalienne c'est de défendre le pays contre tout ennemi extérieur clairement identifié ?

Dans la lutte contre le terrorisme, il n' y a pas de front de combat car l'ennemi est invisible. C'est pour cette raison que l'on parle de guerre asymétrique. Ces dernières années, la conflictualité a évolué. Les terroristes sortent de leur sanctuaire le temps de frapper un objectif, puis, très vite, y retournent. Il faut avoir le même cycle de décision, ainsi que des forces très agiles.

Les hommes doivent disposer de renseignements fiables et d'une bonne évaluation de la menace afin de pouvoir facilement repérer les individus dangereux qui, pour perpétrer leurs attaques, se fondent souvent dans la population. La mission est de les trouver et de les contester dans leur zone d'impunitéà partir de laquelle ils préparent leurs actions.

L'utilisation de la puissance a complètement évolué. L'armée qui a la plus grande puissance de feu a toutes les chances de l'emporter en cas de confrontation directe. Mais les mouvements terroristes ne sont pas du tout dans ce registre. Ils ne cherchent pas à s'opposer en puissance.

Ils cherchent la déstabilisation. Grâce à leur fluidité, leur fulgurance et leur ubiquité, les forces spéciales sont donc bien adaptées aux menaces émergentes, en nombre croissant, qui sont extrêmement furtives. Mais elles ne peuvent pas le faire seules. Pour agir, elles ont besoin de l'appui des autres forces, dites conventionnelles, de l'armée de terre et de l'armée de l'air. Il faut les voir au milieu d'un tout.

Forces spéciales ou l'efficacité dans la discrétion

Tous les grands pays ont leurs unités d'élite capables d'intervenir dans des conditions extrêmes. Ces soldats triés sur le volet, soumis à des formations et des entraînements surhumains, ont pour mission le contre-terrorisme, la libération d'otages ou les actions commando. Le Special Air Service Britannique s'est largement illustré pendant la Seconde Guerre mondiale contre les troupes allemandes avec sa devise "Qui ose gagne".

Le SAS a inspiré la France pour ses Forces spéciales. En France, depuis 2014, l'effectif des forces spéciales a augmenté d'un millier pour atteindre 4 000 hommes. Ces soldats ont d'abord fait leurs armes dans des unités conventionnelles avant de tenter la sélection drastique des forces spéciales. Ces hommes triés sur le volet sont prêts à intervenir partout et en tout temps.

Ces soldats de l'ombre interviennent le plus souvent dans l'anonymat. Leurs unités existent au sein des trois composantes de l'armée (air, mer, terre) et constituent aujourd'hui un maillon essentiel de la puissance militaire du pays. Leurs missions permettent des succès tactiques au service de grands objectifs stratégiques. Le commando Hubert est une unité d'élite.

Deux hommes de cette formation des forces spéciales françaises sont morts le 10 mai 2019, en libérant des otages au Burkina Faso qui avaient été enlevés au Benin. Cette unité de marine est la spécialiste des interventions les plus dangereuses. Aux Etats Unis, les Navy SEALs font partie de la demi-douzaine d'unités d'élite américaines. Le sigle SEAL signifiant "mer, air et terre".

Principale force spéciale de la marine de guerre américaine, elle date de 1962 et compte environ 2 000 soldats. Elle nécessite un an de formation agrémentée d'épreuves particulièrement intenses qui mettent à rude épreuve le physique et le moral. "La seule journée facile c'était hier". Telle est la devise de ces hommes. Déployés au Vietnam, dans le Golfe, en Afghanistan ou en Irak, ce sont eux qui ont traqué et éliminé Ben Laden dans la nuit du 1er au 2 mai 2011 à Abbottabad au Pakistan. La Shayetet 13 ou S'13, est l'unité de commando d'élite navale israélienne.

Contre-terrorisme, sabotage, collecte de renseignements maritimes ou encore exfiltration d'otages, sont ses principaux domaines d'intervention. En Russie, le corps d'élite des "Spetsnaz" a été mis en place en 1950. Ce sont les unités spéciales de la Direction générale du renseignement, le GRU. Elles sont les yeux et les oreilles de l'armée de terre russe.

Opérationnelles dans le monde entier avec comme seul mot d'ordre : efficacité maximale par n'importe quel moyen. Ce corps d'élite a été mis en place pendant la guerre froide, avec des entraînements hors norme. 02 candidats sur 10 seulement arrivent au bout du processus de sélection. Outre les capacités de combat au corps à corps, le sabotage ou l'étude des langues étrangères sont enseignés chez les "Spetsnaz".

En matière de lutte contre le terrorisme, le Burkina Faso dispose du Groupement des Forces Antiterroristes (GFAT). Cette unité opérationnelle interarmées temporaire a été créée par décret présidentiel le 30 novembre 2012 avec pour missions entre autres de renseigner sur toute présence ou activité terroriste ou criminelle sur le sol burkinabè, de protéger la frontière, les populations et les installations sensibles contre toute menace terroriste.

Le Groupement est composé d'éléments de la 1re Région Militaire, d'éléments du 25ème RPC, Régiment de Parachutiste Commando de Bobo-Dioulasso et de quelques éléments des autres régions militaires. Le GFAT comprend une structure de commandement ainsi que des unités d'intervention, d'appui et de soutien. La police nationale dispose aussi d'une unité d'élite d'intervention et de répression dénommée Unité d'intervention polyvalente de la police nationale (UIP-PN).

Les missions assignées à cette unité sont entre autres la lutte contre le terrorisme et les prises d'otage, l'appui aux polices urbaines et spéciales en situation de troubles graves à l'ordre public, la lutte contre le grand banditisme et toute autre mission à elle confiée.

A un autre niveau, on retrouve l'Unité spéciale d'intervention de la gendarmerie nationale (USIGN). Cette unité a été créée à l'image du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) en France. Elle est spécialisée dans la lutte contre le terrorisme, la libération d'otages, la lutte contre le grand banditisme, la protection de hautes personnalités en temps de crise, la protection particulière de personnes désignées par la Justice ou la hiérarchie, l'observation, la recherche et l'interpellation d'individus « dangereux ».

Ces hommes ont été particulièrement efficaces dans la neutralisation des terroristes ayant attaqué l'hôtel Splendid en janvier 2016. En matière de lutte contre le terrorisme, pour efficaces qu'elles soient, les opérations militaires d'envergure ne peuvent s'inscrire dans la durée. Otapuanu et Doofu ont fait et font toujours leurs preuves. Mais pendant combien de temps les hommes pourront-ils tenir quand on sait que la menace n'est pas circonscrite seulement aux régions de l'Est et du Centre Nord ?

Dans un tel contexte, il faut fédérer les différentes intelligences pour plus d'efficacité. Il ne s'agit pas de créer un monstre à l'image du RSP mais une unité d'élite qui permettra de décapiter l'hydre terroriste. Il faut des petits groupes autonomes de combattants hors pair, capables d'intervenir en moins de 15 minutes, partout au Burkina Faso, comme de rester en opérations mobiles sur le terrain pendant plusieurs jours s'il le faut.

Un entrainement et des équipements spécifiques sont donc nécessaires. Maintenant que tout se sait facilement, et que les terroristes ont des yeux et des oreilles mais surtout des complices qui leur permettent de détecter les mouvements de l'armée, l'infiltration discrète des combattants des forces spéciales est indispensable. Elles peuvent agir selon sur 05 axes névralgiques : l'attaque, la prise d'initiative, la traque permanente, la prise de mesures efficientes et le déploiement d'équipes appropriées avec des éléments légers (motos, JEEP,) Le succès des forces spéciales vient de la confidentialité de leurs missions.

L'Agence Nationale de Renseignements (ANR) fait déjà un travail méthodique en matière de renseignement opérationnel. Sur la base des différents rapports extrêmement précis qui sont produits, les unités spéciales peuvent se déployer sur le théâtre des opérations avec des effectifs réduits pour surprendre l'ennemi là où il se croit retranché. Ces forces doivent par moment adopter le même mode opératoire que les terroristes en se fondant dans la population.

Lorsque l'armée est déployée avec des chars et de l'armement lourd, les mouvements des troupes sont visibles. Avec les complicités locales, les hommes peuvent facilement être attaqués par des groupes terroristes car constamment exposés. Aujourd'hui, la réponse appropriée au terrorisme réside dans les unités spéciales, le renseignement et l'organisation de la résistance populaire.

A ce sujet, il ne serait pas contre -indiqué de doter l'ANR du colonel-major François Ouédraogo d'une unité spéciale qui pourra exploiter judicieusement les différents renseignements pour démanteler les groupes terroristes et leurs suppôts. Il ne faut pas se leurrer.

La solution est interne. Nul ne viendra se battre à notre place. Les Français l'ont rappelé aux autorités burkinabè la semaine dernière. Il urge donc de mettre à jour la politique nationale de défense et de sécurité. Le dispositif actuel est désuet et inadapté au nouveau contexte politico-sécuritaire. La maison brûle. Trêve de bavardage. Il faut aller au charbon. Il n' y a plus de temps à perdre.

Jérémie Yisso BATIONO
Enseignant chercheur
Ouagadougou

Jacques Kaboré, maire de Zorgho : « Si vous avez des buildings et que vous n'avez pas d'eau potable pour votre population, vous ne faites pas le développement »

$
0
0

Située à 110 kilomètres à l'Est de Ouagadougou, sur la route nationale N°4, la commune urbaine de Zorgho est forte d'environ 52 mille âmes, réparties dans 34 villages et six secteurs. Chef-lieu de la province du Ganzourgou, Zorgho est réputée pour sa danse traditionnelle « Warba » et son « Nabasga » (fête culturelle célébrée chaque année par les chefs coutumiers). Dans le cadre de sa rubrique « Vie de commune », Lefaso.net a rencontré son maire Jacques Kaboré. Echanges à bâtons rompus avec Jacques Kaboré, également cet enseignant dont on dit beaucoup de bien pour ses résultats scolaires et sa passion pour le travail.

Lefaso.net : Zorgho, commune d'où est natif le président du Faso. Un avantage certain, tout de même !

Jacques Kaboré : C'est peut-être la vision populaire. Sinon, en réalité, le président a étéélu pour tout le pays et le programme qu'il est en train de dérouler intéresse l'ensemble du pays. Et comme il l'a lui-même dit : il ne voudrait pas créer de déséquilibre dans le développement. Quand on a le président qui est issu de votre commune, c'est bien, mais au plan matériel, il n'y a rien de particulier (parce que le président ne peut pas privilégier une commune par rapport à une autre). Comme vous le constatez actuellement, et par comparaison, Zorgho fait face aux mêmes défis que les autres communes du pays.

De façon succincte, d'où vient le nom « Zorgho » ?

Je vais essayer d'expliquer littéralement. Selon les vieilles personnes, le nom « Zorgho » signifie littéralement : ça produit en abondance. En effet, quand les premiers habitants sont arrivés, ils ont élu domicile à un endroit qu'on appelle Tirkoum, vers la résidence du haut-commissaire. A cet endroit, il y avait des baobabs qui ont, la même année, produit en masse ; les fruits étaient suspendus partout. Ce qu'on appelle en mooré : « Zoramin ». C'est-à-dire en abondance.

La localité répond-elle aujourd'hui à son appellation ?

Elle répondait. Mais à dire vrai, aujourd'hui, avec la pression démographique, la production n'est pas aussi comme on l'aurait cru. Au début, la terre était vraiment riche et la production était abondante. Néanmoins, on ne se lamente pas, même si la production n'est pas excédentaire.

Le maire Jacques Kaboré, avec à sa droite, le premier adjoint, El hadj Alassane Gambila, et son deuxième adjoint, Alfred Kaboré (à sa gauche)

Quelles sont les cultures dominantes ici ?

Ce sont le sorgho (rouge et blanc), le petit mil, le maïs (qui est introduit depuis quelques années), le sésame, le haricot et l'arachide.

Quelle est l'identité de Zorgho ?

Notre identité est d'abord culturelle. Quand on dit « Zorgho », on voit d'abord le Warba (danse traditionnelle et populaire du peuple mossi). Aussi, la commune est traversée par la route nationale N°4, qui est très fréquentée (route conduisant aux frontières du Niger, Togo, Bénin). Cela fait également une identité et une potentialité qui peut être exploitée.

Le Warba, est-ce une identité qui rapporte vraiment à la commune ?

C'est une identité vécue. Mais qui rapporte à Zorgho, ce serait trop dire. Néanmoins, ça permet à Zorgho d'être internationalement reconnue et je me dis que ce n'est quand même pas rien. Mais parlant de ressources générées par cette identité, c'est, pour le moment, la croix et la bannière. Nous sommes toujours en train de mener la réflexion pour voir dans quelle mesure elle peut générer des ressources au profit de la commune. Le Musée est pour le moment géré par une association.

Zorgho est aussi connue pour son Nabasga, qui est une fête coutumière qui se tient chaque année. Elle draine beaucoup de monde. Pendant les trois jours que dure cette fête, c'est un véritable marché international qui se vit également. De nombreux commerçants tirent le maximum de leur chiffre d'affaire annuel. Un commerçant m'a confié qu'il peut réaliser, pendant les trois jours, des bénéfices qui équivalent à ceux de tout le reste de l'année. Ce qui n'est pas rien. C'est le moment où l'expression culturelle est le plus vécu ; en plus du Warba, il y a beaucoup d'autres expressions culturelles qui s'expriment. Ce qu'il y a, c'est vraiment réfléchir pour faire du secteur une industrie pour la commune.

Tirez-vous réellement bénéfice de cette position géographique ?

Je pense bien. Tant bien que mal, la population exercice le commerce autour de cet axe et beaucoup y font de bonnes affaires. Mais, nous aurions profité davantage, si l'aire de repos qui a été construit (entrée Est de la ville de Zogho, ndlr) s'ouvrait et qu'il est bien géré.

Comment Zorgho vit-elle cette position de ville traversée par une route nationale, lorsqu'on sait que des populations riveraines de ces routes expriment parfois, et violemment, leur ras-le-bol face à la récurrence des accidents ?

Depuis que nous sommes arrivés, nous avons pris l'initiative d'élargir, à peu près de trois à quatre mètres, les rebords de la route ; parce qu'effectivement, comme ce sont des lieux de commerce, ça ne peut que causer des accidents. Je pense que ce sont aux collectivités traversées par les routes nationales de prendre des mesures préventives.

Si les gens construisent des boutiques sur la route, on va naturellement enregistrer de nombreux accidents. Je ne peux pas dire qu'on n'a pas d'accidents ici (il n'y a rien sans inconvénient), mais je pense que c'est minimisable. Nous avons pris des mesures, en dégageant les abords de la voie pour ériger des boutiques. Le fait d'avoir élargi les rebords, en dégageant les installations, permet aux conducteurs de voir de loin et d'éviter ainsi les accidents.

Aussi, la population de Zorgho est jugée d'accueillante et la construction de l'aire de repos est même due à cette réputation des populations ; ce sont les conducteurs eux-mêmes qui ont demandéà ce que l'infrastructure soit construite à Zorgho. Sinon, l'aire de repos était prévue pour être construite ailleurs. Nous continuons également la sensibilisation des populations sur la nécessité de respecter les règles et consignes.

Combien pèse, à ce jour, la commune urbaine de Zorgho, en matière de mobilisation de ressources ?

Notre capacité de mobilisation s'accroît d'année en année. Si l'on en croit les premiers maires, c'est quand même un grand bond en la matière. Aujourd'hui, nos ressources propres dépassent les 100 millions de F CFA. Avec les ressources externes, nous sommes à plus de 300 millions.

Ce n'est toujours pas suffisant, mais il y a quand même un motif de satisfaction, parce que depuis notre arrivée, nous avons entrepris des activités tendant à sensibiliser les commerçants à s'acquitter de leurs taxes et impôts. Il faut faire comprendre qu'on ne peut pas se développer seulement avec des aides, il faut des efforts à l'interne pour mobiliser des ressources. Depuis que nous sommes là, je pense quand même qu'il y a une amélioration.

Des danseuses de Warba lors du festival Warba

Cela veut-il dire que le niveau de civisme fiscal est satisfaisant ?

Pas satisfaisant, mais ça s'est amélioré. Nous sentons un relèvement significatif des taxes. Comme dans tout milieu, il y a des brebis galeuses. Il y en a qui pensent que les taxes qui sont versées sont destinées à autre chose. Donc, on n'est pas satisfait. Mais, il y a une amélioration ; des commerçants paient régulièrement leurs taxes.

Sur la vie du Conseil municipal, quelle est sa coloration politique et l'ambiance qui y prévaut ?

Je peux dire que le Conseil municipal est monocolore, parce que tous les conseillers sont issus du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, parti au pouvoir, ndlr). Les conseillers municipaux sont au nombre de 81 : 51 hommes et 30 femmes.

N'y a-t-il pas eu d'autres partis politiques ou candidats indépendants qui se soient présentés, en dehors du MPP ?

Il y en a eu, mais ils n'ont pas pu engranger quelque chose. D'autres ont certainement senti que la lutte était perdue d'avance.

Le mandat actuel des Conseils municipaux est aussi marqué, dans nombre de localités, par des tensions entre conseillers municipaux, parfois même entre élus du parti au pouvoir. Comment Zorgho vit-elle ce mandat unicolore ?

Je ne voudrais pas jeter des fleurs à notre équipe, je laisse cette appréciation à d'autres personnes. Mais, je dirais qu'à Zorgho, l'ambiance est bonne entre conseillers. Ça ne veut pas dire non plus qu'il n'y a pas de contradictions au sein du Conseil municipal lors des sessions ; souvent les échanges sont houleux (contrairement à ce qu'on pourrait penser). Il faut aussi souligner que ces couacs entre conseillers sont caractéristiques des grands partis politiques. Mais à Zorgho, jusqu'à preuve de contraire, il y a de l'harmonie.

Quelles ont été vos priorités dès votre arrivée à la tête de la commune ?

Notre prioritéétait de voir comment améliorer l'assiette fiscale. Ensuite, comment intensifier la lutte contre les accidents de la circulation. Il fallait aussi mettre l'accent sur les secteurs sociaux, telles que l'éducation, la santé et l'eau potable ; parce que nous pensions que c'était le minimum pour pouvoir aller au développement.

Le Musée de Warba de Zorgho fait partie des attractions de la localité

Trois ans après, comment jugez-vous la mise en œuvre de ces priorités ?

Je dirais qu'un maire ne pourra jamais être satisfait, parce qu'il y a toujours de nouveaux défis qui se présentent ; la démographie aidant. On a l'espoir que les choses peuvent être améliorées.

De tous les secteurs prioritaires identifiés, lequel vous donne le plus de satisfaction à ce jour ?

C'est vrai qu'on n'est jamais satisfait, mais ce qui retient mon attention, c'est le début des travaux du barrage de Pougma. Souvent, les gens pensent que le développement, ce sont les immeubles. Personnellement, je pense que le développement, ce n'est pas cela. Lorsque vous avez des buildings et que vous n'avez pas d'eau potable pour votre population, vous n'avez pas d'eau pour abreuver vos animaux, vous ne faites pas le développement.

Mais dès qu'il y a par exemples des barrages, les gens vont produire des légumes ; les femmes, les jeunes peuvent s'occuper et créer une chaîne d'activités. C'est de là que peut venir le développement durable. Si ce barrage venait à s'achever (les travaux sont pour le moment arrêtés, mais je pense qu'après la saison des pluies, ils vont reprendre), on va sentir la commune bouger encore plus. Il y a bien d'autres secteurs dans lesquels on peut tirer un motif de fierté, mais celui-là me marque particulièrement pour les raisons que je viens d'évoquer.

Et le gros point d'insatisfaction ?

C'est la protection de l'environnement et la gestion du foncier. Sur la gestion foncière, vous avez les non-lotis qui foisonnent et cela pause de réelles préoccupations. Et comme la loi donne pouvoir aux propriétaires terriens (c'est-à-dire que ceux qui y cultivent sont les propriétaires), ça fait que souvent, il y a de l'exagération. Les gens veulent s'accaparer tout, ils vendent. Ce n'est pas de cette façon que je concevais les choses.

Quand vous divisez tout votre champ que vous vendez, que feront vos enfants ? On peut faire les lotissements, mais quand c'est trop serré (comme c'est le cas actuellement), ça complique davantage les choses.
En ce qui concerne l'environnement, il y a une sérieuse pression sur le couvert végétal, si bien qu'il faut que des actions vigoureuses soient rapidement prises pour pouvoir freiner cet élan. L'eau, c'est la vie. L'arbre, c'est également la vie.

Le Warba se vit à travers toutes les franges sociales (photo illustration)

Avez-vous une politique de restauration et de protection de l'environnement ?

Nous avons des associations qui nous accompagnent dans le domaine. Nous avons aussi le service départemental de l'environnement, qui œuvre sans cesse. Mais, ce n'est pas simple, parce qu'il y a déjà une dégradation qui était amorcée et le rythme est accéléré. On peut placer dans cette préoccupation, l'aménagement de la ville ; vous constaterez qu'il n'y a pas de caniveaux de drainage des eaux dans la ville. Quand il pleut, ce n'est pas simple…

Avec les soucis que vous venez de soulever, faut-il croire que des opérations de lotissement à Zorgho ne sont pas pour demain ?

Non, ça ne veut pas dire qu'on n'ira pas à des opérations de lotissement. Mais, nous allons nous couvrir de toutes les précautions pour éviter des frustrations. Il faut d'abord identifier les zones à lotir, définir les critères d'attribution, etc.

Vous parliez de l'importance de la mobilisation des ressources et énergies à l'interne. Avez-vous un plan d'implication des ressortissants de la commune à cet effet ?

Politique à proprement parler, non. Mais, nous avons des ressortissants vivant dans d'autres villes comme Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Pouytenga…, à qui nous sollicitons des aides pour des actions de développement. A titre d'exemple, nous avons un frère résident en Amérique qui a, l'an passé, donnéà notre CMA (Centre médical avec antenne chirurgicale) un important lot de matériels d'une valeur de près de 300 millions F CFA. Ce sont donc des aides spontanées, ce n'est pas dans un cadre formel ; c'est lorsque nous sentons des besoins que nous les approchons.

Il y a des communes dans lesquelles cet aspect est bien organisé. Qu'est-ce qui empêche que ce soit le cas à Zorgho, surtout que vous avez de nombreux cadres ?

Il y a une organisation, mais c'est à l'échelle provinciale (Ganzourgou, Zorgho est le chef-lieu). Nous avons des associations qui regroupent les ressortissants. A titre d'exemple, pour la réalisation du barrage, l'étude a été faite par une de ces associations, qui est l'association Génération montante. Il y a également l'Association pour le développement de Ganzourgou qui se bat pour les différentes communes de la province.

Des partenaires (nationaux ou étrangers) vous accompagnent-ils ?

A l'interne, nous avons le Fonds permanent pour le développement des collectivités territoriales (FPDCT), l'Organisation chrétienne de secours et de développement (CREDO), les associations que je venais de citer. Comme partenaires étrangers, la commune a des amis en France, précisément dans la ville de Reims, qui nous a même aidés avec la construction d'un château d'eau de 300 mètres cubes.

Il y a également des amis de Verrières-le-Buisson qui se sont organisés en association. Nous avons la ville (commune) de Bousbecque qui est en jumelage avec la commune de Zorgho et également la ville de Couëron. Ce sont des partenaires qui nous accompagnent, surtout dans les volets eau et assainissement.

Quel est l'état en ce qui concerne l'électrification ?

A l'heure où nous sommes, je pense que Zorgho a besoin d'une extension assez considérable. Il y a certes des acquis, mais beaucoup reste encore dans ce domaine également. Avec la SONABEL (Société nationale d'électricité du Burkina Faso), beaucoup de secteurs de la ville sont connectés, et même l'an passé, il y a eu une petite extension, mais beaucoup de zones restent encore à couvrir.

Il y a des zones bien construites, mais la SONABEL n'a pas la possibilité d'étendre jusqu'à ces zones. Il y a quelques villages qui sont aussi éclairés par le solaire, notamment Tigré où nous avons un petit champ d'installation solaire qui alimente le secteur-clé de ce village. Je peux donc dire qu'on a un besoin important en matière d'énergie ; parce que sans énergie, le développement est lent.

Quelle est la situation en matière de couverture sanitaire ?

On peut dire que ça va, parce que nous avons huit CSPS (Centres de santé et de promotion sociale) et un CMA. Il y a un nouveau CSPS en construction au niveau du village de Bogré, s'il venait àêtre achevé, ça va accroître notre capacité. Mais cela ne veut pas dire qu'il y aura satisfaction, beaucoup d'attentes restent encore à combler dans le secteur, car de nombreux villages sont encore à couvrir, nécessairement parce que très éloignés de centres de santé (certains sont à plus de 30 km et, pis, pendant la saison des pluies, ces villages sont coupés des localités ayant des centres de santé). C'est un plaidoyer en même temps que nous faisons pour que ces zones soient dotées de CSPS.

Et pour ce qui est de l'éducation ?

On peut dire que ça va à ce niveau, parce que nous avons seulement deux villages qui n'ont pas encore d'école primaire. Nous avons aussi de nombreux établissements secondaires, publics et privés. Le souci qui se pose, c'est la répartition qui n'est pas équitable. Nous avons des villages où les enfants sont obligés de parcourir des kilomètres (une dizaine) et en empruntant la route nationale ; ce qui occasionne parfois des accidents. Nous avons également un lycée professionnel en construction (beaucoup d'ateliers sont déjà achevés) et nous espérons que d'ici à là, il sera ouvert, car cela va aider plusieurs communes voisines.

Nous sommes à la veille d'une rentrée scolaire, comment votre équipe se prépare-t-elle, surtout lorsqu'on sait que la gestion des vivres, des fournitures scolaires…, crée des grincements de dents ?

Effectivement, nous avons lancé les marchés le plus tôt possible. Mais comme vous le savez, il y a des aspects qui ne dépendent pas des communes. Les gens aiment critiquer sans être allés à la source ; bien-sûr, certaines critiques sont fondées, mais d'autres ne le sont pas. Si vous lancez un marché et que le fournisseur est défaillant, vous vous retrouvez face à des désagréments.

Il faut encore prendre du temps pour résilier, prendre du temps pour relancer le marché. Ça prend du temps. Sinon, il n'y a pas un maire qui ne souhaiterait pas voir les enfants être dotés tôt de toutes les conditions pour commencer les cours. C'est d'ailleurs la raison d'être d'un maire. Nous avons pris des dispositions à Zorgho et je pense que s'il n'y a pas de difficultés, la rentrée s'effectuera bien et c'est notre souhait.

Le Burkina se dispose à passer à la 3e phase de la décentralisation, ce système de gouvernance à la base amorcé en 2006. En tant qu'acteur de ce processus, et fort des réalités vécues sur le terrain, quelles suggestions pouvez-vous faire pour que ce système de gouvernance réponde vraiment à sa vocation ?

Je dirais qu'il faut que le transfert (de compétences) soit effectif. Il ne faut pas transférer à moitié ; pour les matières transférées, il faut que l'argent vienne effectivement dans les communes pour être géré. Certes, il y a des difficultés un peu partout dans la gestion de ces matières transférées, mais c'est parce que c'est le début. Il faut permettre aux communes de se tromper souvent et de se corriger pour s'améliorer. C'est l'expérience qui va murir les communes.

Je pense donc que le transfert doit être conséquent. Il faut aussi assurer la formation (multiplier la formation sur la passation des marchés), assouplir les conditions par rapport aux conditions de passation de marchés et même dans le processus. Il faut donc le renforcement des capacités, parce que les maires et conseillers municipaux n'y sont pas par concours. C'est là que réside le problème ; quand vous lancez un marché, quelqu'un est attributaire, il n'arrive pas à exécuter, vous résiliez le contrat.

Mais la personne va revenir sous d'autres formes pour revenir postuler au marché. Ce n'est pas simple. Il faut qu'on donne aux communes les mains libres à ce niveau et assouplir un peu la réglementation. C'est pour dire que le transfert des compétences doit être suivi des ressources financières. Quand on vous transfert les matières et que ce n'est pas suivi de ressources financières, c'est comme si on vous transférait seulement les problèmes.[ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Entretien réalisé par O.L.O
Lefaso.net

Gestion des boues de vidange : Des députés demandent la mise en œuvre urgente de la stratégie nationale

$
0
0

Le Réseau des parlementaires pour l'eau, l'hygiène et l'assainissement (REPHA-BF), en collaboration avec le Secrétariat permanent des organisations non-gouvernementales (SPONG), a effectué une visite terrain, les 18 et 19 septembre 2019 à Ouagadougou. Il s'est agi de s'enquérir du mode de gestion des stations de traitement des boues de vidange et constater l'ampleur des dépotages sauvages de Ouagadougou.

« Au terme des deux jours de sortie terrain, on peut affirmer que la situation de la gestion des boues de vidange est préoccupante dans la ville de Ouagadougou, et mérite une attention particulière aussi bien de la part des autorités que des populations elles-mêmes ». Ce sont en ces termes que le coordonnateur du Réseau des parlementaires pour l'eau, l'hygiène et l'assainissement (REPHA-BF), Halidou Sanfo, s'est confié aux hommes de média.

Le coordonnateur du REPHA-BF, Halidou Sanfo

Les acteurs se sont rendus dans un premier temps à la station de boue de vidange (communément appelée « caca ») et à l'unité de production de biogaz de Kossodo, dans la zone industrielle. Fonctionnelle depuis septembre 2014, cette station est la plus grande des trois que compte la ville de Ouagadougou. Elle a une capacité d'absorption et de traitement de 400 m3 par jour. Au lieu des 30 camions de vidange par jour qui sont prévus par une étude en 2014, la station reçoit plus de 200 camions quotidiennement.

A chaque étape, les visiteurs s'entretiennent avec les gestionnaires des lieux

L'unité de production de biogaz, quant à elle, fournit 7 mégawatts/heure par jour (MWH/j) à la Société nationale d'électricité du Burkina (SONABEL).
La station de traitement de boue de vidange de Zagtouli a été l'étape du deuxième jour de tournée. Dans cette station ouverte officiellement en 2014, le constat est similaire : l'offre dépasse la demande.

Au lieu de 152 m3 par jour prévus, ce sont 250 m3 de boue de vidange que la station réceptionne chaque jour. Les 48 lits de boue dont dispose la station sont remplis, peut-on constater. Quelquefois, les gestionnaires des lieux sont contraints d'utiliser des motopompes. « On est obligé de jongler comme ça, en attendant de trouver une solution », a indiqué Soumaïla Sodré, chef du service Projet assainissement collectif.

Le président de l'AVIF, Alassane Kaboré (à gauche) et son SGA, Soumaïla Sedogo

Selon Soumaïla Sedogo, secrétaire général adjoint de l'Association des vidangeurs du Faso (AVIF), les stations de traitement ne reçoivent que 15% des boues de vidanges de la ville de Ouagadougou, et seulement 5% sont traités par les bassins. Les 85% sont déversés dans la nature. C'est ce qui est qualifié de « dépotage sauvage ».

Des dépotages sauvages à ciel ouvert

De Kossodo à Zagtouli en passant par Ouaga 2000, les élus du peuple et le personnel du Secrétariat permanent des organisations non-gouvernementales (SPONG) ont constaté des dépotages sauvages à ciel ouvert. Il y a deux types de dépotages sauvages : les boues de vidange tirées par des camions (donc mécanique) et celles qui sont extraites manuellement.

De l'avis des responsables des associations des vidangeurs présents au cours de cette visite terrain, le dépotage sauvage s'explique par le fait que les sites de traitement sont éloignés. Ils sont souvent fermés et cela coûte cher pour certains. Il faut noter que les sites perçoivent 300 francs CFA pour chaque m3 de boue de vidange.

Tout en pointant du doigt premièrement le manque de sensibilisation, le président de l'AVIF, Alassane Kaboré, dénonce également la faible capacité des sites de traitement que compte la ville. « Si les stations arrivaient à nous gérer, il n'y aurait plus besoin de venir déposer les boues de vidange dans la nature », se justifie-t-il.

Chose qui est curieuse, ceux qui s'adonnent à cette pratique sont conscients de l'infraction. « Quelle autorisation ? On se cache pour faire », confesse Alidou Bandé, le président des vidangeurs à main.

Objectifs atteints, des recommandations pour améliorer

La visite terrain s'est achevée ce jeudi 19 septembre par une conférence de presse animée au sein de l'Assemblée nationale.

A en croire le député Halidou Sanfo, l'objectif poursuivi par cette visite terrain est de faire l'état des lieux de la gestion des boues de vidange au niveau des stations de Kossodo et de Zagtouli. Il retient que la prolifération de sites de dépotage sauvage sans précautions est l'œuvre des vidangeurs manuels et de certains vidangeurs mécaniques. « Elle est essentiellement due au manque de stations pour recevoir les boues de vidange. Une situation qui peut être source de pollutions diverses et de nombreuses maladies », a-t-il déclaré.

Vue d'un dépotage sauvage de Ouaga 2000, aux alentours du ministère de la Défense

Ainsi, des recommandations ont été prises. En attendant de développer d'autres initiatives, le REPHA-BF pense qu'il est devenu nécessaire que le ministère de l'Eau et de l'Assainissement, à travers l'Office national de l'eau et de l'assainissement (ONEA), songe à mettre aussi l'accent sur le volet assainissement qui est absorbé par le volet eau potable. Les députés invitent ce même ministère à nettoyer et à mettre fin aux sites de dépotage sauvage. Le REPHA-BF exhorte le ministère de l'Eau et de l'Assainissement à adopter et mettre en œuvre urgemment la stratégie nationale d'assainissement.

Les lits de la station de Zagtouli sont remplis

Aux termes de ces deux jours de tournée, c'est une satisfaction pour la mission Fas'eau qui a inscrit cette activité dans ses objectifs. Son coordonnateur, Arnaud Adjagodo, s'est réjoui des engagements pris par les députés et par les vidangeurs qui, eux-mêmes, ont demandé la professionnalisation de leur métier.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

Année scolaire 2019-2020 scolaire : La rentrée des incertitudes et des angoisses

$
0
0

Le point de presse du gouvernement reprend du service après des semaines de suspension. Ce 19 septembre 2019, le ministre de l'Education nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales était face aux journalistes. La rentrée scolaire dans un contexte de fermeture des écoles, de nombreux élèves déplacés internes pour faits d'attaques terroristes et de conflits communautaires a été entre autres questions abordées par le Pr Stanislas Ouaro.

Les rentrées scolaires se suivent et se ressemblent depuis quelques années au Burkina Faso. Comment se déroulera l'année scolaire 2019-2020 quand les enseignants sont tués, des écoles sont fermées, des milliers d'élèves ont migréà cause des attaques terroristes et des conflits communautaires ? Une équation inconnue aussi bien pour le gouvernement que les acteurs de l'éducation. Les chiffres sont sans appel.

A la date du 21 juin 2019, il y avait 2152 écoles primaires qui ont été fermées temporairement au moins une fois pour raison d'insécurité, même si quelques-unes ont pu rouvrir avant la fin de l'année scolaire. Selon le ministre de l'Education nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales, l'insécurité a affecté 296 757 élèves répartis dans la région de l'Est, du Centre-Est, du Centre-Nord, du Nord, de la Boucle du Mouhoun et du Sahel.

Aussi, 192 établissements post-primaires et secondaires ont été fermés temporairement au moins une fois pour raison d'insécurité. Cela a affecté 42 720 élèves répartis dans la région de l'Est, du Centre-Est, du Centre-Nord, du Nord, de la boucle du Mouhoun et du Sahel. Au total donc, explique le Pr Stanislas Ouaro, ce sont 2 344 établissements scolaires qui ont été fermés temporairement au moins une fois pour raison d'insécurité parmi lesquels certains ont pu rouvrir avant la fin de l'année.

« La reprise des activités pédagogiques pour celles qui n'ont pas pu rouvrir se fera au fur et à mesure de la sécurisation des localités concernées et en concertation avec les forces de défense et de sécurité ainsi que les autorités administratives des localités concernées », a rassuré le patron de l'éducation nationale.

L'insécurité et les conflits communautaires ont occasionné des milliers de déplacés internes. Des populations qui ont fui ont trouvé refuge dans 96 écoles. Ces établissements qui servent de logement de fortune enregistrent des dégradations diverses, d'où la nécessité de réhabiliter lesdites infrastructures. « Une évaluation des besoins de réhabilitation et d'équipement est en cours dans les régions concernées », a indiqué le ministre avant de poursuivre qu'au regard de l'ampleur de la situation, « des dispositions seront prises pour la réinscription de ces élèves dans leurs classes respectives et pour leur fournir des kits pédagogiques nécessaires. Au besoin, nous allons augmenter les capacités d'accueil des établissements », explique le Pr Ouaro.

Selon les données du Conseil national de secours d'urgence et de réhabilitation (CONASUR) citées par le ministre, on dénombre 9 514 élèves soit 591 du primaire, 6860 du post -primaire et 2 063 du secondaire dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Nord et du Sahel.

Des affectations spéciales

Faisant suite aux recommandations de l'enquête parlementaire sur le système éducatif, et du décret pris par le gouvernement pour autoriser des affectations pour nécessité de service à titre exceptionnel pour l'année 2019, le ministère s'est mis à la tâche.

Pour le chapitre préscolaire et primaire, au total 10 079 enseignants et 419 agents dans les bureaux ont changé de postes d'affectation. Parmi eux, 879 enseignants du primaire issus d'établissement fermés du fait d'attaques terroristes ont été mis à la disposition du ministère pour affectation dans d'autres régions. Il s'agit de 876 enseignants du Sahel et 3 de la région de l'Est.

Pour ce qui concerne le post-primaire et le secondaire, ce sont au total 1338 professeurs et 2 personnels d'administration et de gestion qui vont changer de postes d'affectation. Soit à l'intérieur d'une province (1002 professeurs), soit d'une province à l'autre (153 professeurs), soit d'une région à l'autre (185 professeurs). « Parmi les 185 professeurs reversés au niveau national, la majorité est constituée de professeurs de l'enseignement technique, d'où la difficulté de les affecter dans l'immédiat, compte tenu du manque de ce personnel dans les établissements existants », a expliqué le ministre Stanislas Ouaro.

Cet exercice d'affectations pour nécessité de service a eu plusieurs avantages, foi du ministre. Il a permis de dégager les besoins en personnel des différentes directions régionales, d'améliorer la répartition du personnel et de réajuster les besoins des différentes structures. « Pour ce qui concerne particulièrement le post- primaire et le secondaire, l'exercice permettra de réduire le recours à la vacation », a ajouté le ministre en charge de l'éducation nationale.

C'est donc une fois de plus une rentrée scolaire d'incertitudes et d'angoisse pour le ministère de l'Education nationale. Le premier responsable a d'ailleurs félicité tous les acteurs qui, malgré les conditions difficiles, travaillent pour assurer aux élèves « une éducation inclusive, équitable et de qualité». « Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour un bon déroulement de l'année scolaire 2019-2020 », parole du ministre face à la presse.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

Force Barkhane : Opération de renforcement du camp de Djibo au Burkina

$
0
0

La Lettre hebdomadaire de communication de l'Etat -major des armées françaises a rendu publique une opération de la force Barkhane survenue à Djibo, dans le Soum, au Burkina. Il s'agissait, comme le montre cet article, d'un « renforcement du camp de Djibo ».

« Du vendredi 13 au lundi 16 septembre, la force BARKHANE a participéà une opération de renforcement du camp de Djibo aux côtés des forces armées burkinabè. En l'espace d'un mois, dans la province du Soum, plusieurs postes des forces armées du Burkina Faso ont été la cible de groupes armés terroristes. A la demande des autorités burkinabè et pour sécuriser le sommet de la CEDEAO à Ouagadougou, un détachement du SGTD1 de la force BARKHANE a été mis en place pour soutenir les unités des Forces Armées Nationales du Burkina Faso déployées à Djibo, verrou important entre le Nord du pays et la capitale Ouagadougou.

Ce détachement a été acheminé par deux hélicoptères Chinook CH47 britanniques, dès le 13 septembre. Les soldats français ont immédiatement réalisé un renforcement du dispositif défensif du camp, conjointement avec leurs camarades burkinabè. Dans la journée de samedi, une LPA (livraison par air) a été effectuée ainsi qu'un ravitaillement logistique par CH47. Ces manœuvres aériennes ont fait suite à l'évaluation de la menace locale par les soldats de Barkhane et ont permis d'acheminer des moyens complémentaires destinés à consolider les infrastructures de défense passive.

Après une patrouille conjointe effectuée dans la matinée, les militaires français ont dispensé une instruction dans le cadre du Partenariat Militaire Opérationnel (PMO). In fine, cette opération préparée et conduite dans des délais très restreints a permis d'assurer la défense d'un camp stratégique au côté du partenaire burkinabè dans un contexte sensible lié au sommet de la CEDEAO dédiéà la lutte contre le terrorisme. Le désengagement du détachement de BARKHANE s'est effectué le lundi 16 septembre en fin d'après-midi ».

Source : Lettre hebdomadaire de communication de l'Etat -major des armées françaises

Viewing all 85574 articles
Browse latest View live