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Autant le dire… : La pilule sera sans doute très amère à l'Université

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« L'Université de Ouagadougou connaît particulièrement, depuis l'année académique 2010-2011, des problèmes récurrents qui retiennent notre attention. Il est impératif que des solutions les meilleures soient appliquées pour remédier à cette situation persistante. Afin de rétablir la normalité des années universitaires, j'engagerai, d'urgence, un processus de concertation avec tous les acteurs au terme duquel, des mesures fortes et susceptibles de résoudre définitivement la question universitaire, seront annoncées à la nation. D'ores et déjà, je dispose de pistes de solutions que je soumettrai aux acteurs concernés ». Extrait de la déclaration de politique générale du Premier ministre faite le 30 janvier 2013 devant les parlementaires.

A la question de savoir quelles peuvent être ces « pistes » dont dispose le Premier ministre, celui-ci a répondu en substance qu'il pourrait s'agir entre autre de déclarer certaines « années blanches » s'il le faut. Ce qui va coûter cher à tous les étudiants qui en seront concernés. Mais si le rétablissement de la normalité des années universitaires passe par-là, il va falloir le faire. Dans tous les cas, rien ne sera fait sans une concertation préalable et un accord de tous les acteurs. A ce niveau, on estime que chacun prendra conscience du rôle qu'il a joué pour qu'on en soit là. Car, tout compte fait, il faudra nécessairement situer les responsabilités. Et que chacun accepte de les assumer publiquement sans faux-fuyants. A commencer par les étudiants et leurs organisations dont certaines sont promptes, pour un i ou un a, à décréter des grèves qui ne profitent à personne.

Il en est de même de l'Etat qui n'a pas toujours su trouver la thérapie appropriée aux récurrentes crises universitaires qui, par moment, a souvent été obligé de faire profil bas face à certaines exigences souvent fantaisistes des étudiants. Si bien que la résolution des problèmes dans nos universités semble avoir toujours été remise à plus tard. Aujourd'hui, tout le système est bien grippé.

Il y a également les enseignants qui ne manquent pas l'occasion de déposer la craie pour des grèves dont certaines sont faites rien que pour paralyser les cours à l'université et faire mal au gouvernement. Aujourd'hui, les étudiants qui sont avant tout leurs enfants paient le prix fort. Les parents qui ont visiblement manquéà leur devoir de conseiller leurs enfants afin qu'ils comprennent qu'on ne peut pas faire carrière à l'université, en fuyant, leurs responsabilités, celles-ci les ont rattrapés aujourd'hui. Il faudra les assumer car, ils sont aussi fautifs que les étudiants et l'Etat.

Enfin, il y a la classe politique toutes tendances confondues. Mais, disons les choses par leur nom en accusant davantage l'opposition politique qui a très souvent recruté ses militants dans les universités. Elle a également sa grande part de responsabilités dans ce qui arrive aujourd'hui à nos universités, dont celle de Ouagadougou. Croyant faire œuvre utile en aidant les étudiants à radicaliser leurs positions, aujourd'hui ce sont les étudiants qui paient les pots cassés, tandis que certains d'entre eux (les opposants) sont calés à l'Assemblée nationale, dans le gouvernement et d'autres attendent la mise en place du sénat.

Au regard donc de la situation, le gouvernement doit rassembler tout ce beau monde pour lui dire la vérité crue, car, chacun est bien responsable et doit s'assumer. Ensemble donc, ils devront trouver la solution. Il est évident que la pilule sera très amère, mais il faudra l'avaler si l'on veut avoir une université crédible. Sans doute que pour l'avenir, chacun saura ce qu'il faut faire.

Dabaoué Audrianne KANI

L'Express du Faso


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