Malgré les multiples actions de sensibilisations et même de répressions en vue d'éradiquer l'excision, cette pratique demeure une réalité dans notre pays. Ce sont treize personnes dont 10 jeunes filles et trois femmes mariées qui ont été excisées le 17 janvier dernier dans le hameau de culture « Watinoma » du village de Bougnounou dans la province de la Sissili. La Brigade de Gendarmerie de Dalo/Compagnie de Léo a réussi à interpeler cinq personnes impliquées dans cette sale besogne.
C'est au cours d'une patrouille de sécurisation des axes routiers le 20 janvier 2013 que la brigade de gendarmerie de Dalo apprend qu'une série d'excision a eu lieu dans le hameau de culture « Watinoma » du village de Bougnounou. Après avoir localisé le lieu, une équipe s'est rendue dans ledit hameau le lendemain et a découvert dans la concession d'un cultivateur une dizaine de filles excisées. Au même moment, les investigations ont permis d'interpeller la nommée ZONGO Madeleine, présumée auteur des faits. Elle passe aux aveux. Reconnaissant les faits, elle déclare avoir procédéà l'excision de ces jeunes filles le jeudi 17 janvier 2013 aux environs de 16 heures. Puis, elle précise avoir été aidée de trois (03) autres femmes du même quartier.
Au total, ce sont dix jeunes filles de 12 à 13 ans et trois (03) femmes mariées âgées respectivement de 17 ; 22 et 24 ans qui ont subi ces mutilations génitales. Deux des trois femmes excisées ont chacune un enfant. « L'adjudant-chef Fousséni OUATTARA, commandant de la Brigade Territoriale de Gendarmerie de Dalo a alors fait présenter les victimes au CSPS de Dalo ; fort heureusement, leur état de santé n'est pas trop inquiétant même s'il a été relevé quelques cas d'infections chez certaines des victimes », précise le communiqué de presse de la direction de la communication de la gendarmerie nationale.
L'instigateur de cette pratique serait le nommé KABORE Sibiri, un vieil homme de 85 ans, patriarche de la famille KABORE du quartier Watinoma. C'est lui qui aurait autorisé la reprise de l'excision abandonnée par cette famille il y a plus de vingt (20) ans. Ce patriarche avance comme motif les cas de décès dans la famille et la marginalisation des filles non excisées dans leur communauté.
L'excision étant réprimé par l'article 380 du code pénal, l'exciseuse, les trois femmes qui l'ont aidée ainsi que le cultivateur complice ont été déférés devant le parquet pour mutilation génitale féminine par excision.
Après cet ènième cas d'excision, la gendarmerie nationale en appelle à une vigilance plus accrue et une franche collaboration des populations pour venir à bout de cette pratique avilissante pour la femme.
Lefaso.net