« Veuillez rejoindre le poste de contrôle pour vous expliquer. Il n'est plus question de voyager sans pièces d'identités. » Ces propos sont d'un agent de sécuritéà l'encontre d'une passagère en partance de Ouagadougou pour Bobo-Dioulasso. Comme elle, tout passager n'ayant pas une pièce d'identité, était susceptible de passer un sale quart d'heure avec les forces de l'ordre et de sécurité le samedi 02 février 2013.
Chose inhabituelle, deux policiers en tenue de combats (gilet de protection, casques, armes en mains) étaient particulièrement remarquables au dernier poste de police sis à l'entrée de la ville de Ouagadougou (pour les passagers qui viennent de Bobo-Dioulasso). A la question de savoir pourquoi de tels contrôle ces derniers temps, une policière a répondu « Vous-même vous voyez ce qui se passe dans les pays. N'importe qui peut être avec vous dans le car et faire du mal à son voisin voire à tous les passagers ».
Sans le dire, la bonne dame faisait ainsi allusion aux effets collatéraux de la crise malienne. En effet, avec l'opération Serval, la France a lancé les hostilités contre les djihadistes, il y a peu encore, maîtres absolus du nord Mali. En compagnie de l'armée malienne et de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) ces forces sont à l'assaut des partisans d'Ansar Eddine, du Mouvement pour l'unicité en Afrique de l'ouest (MUJAO), d'AQMI...
Fuyant les combats, des combattants djihadistes pourraient bien atterrir sur des terrains étrangers notamment des nations frontalières avec le Mali. Une raison suffisante selon des policiers pour que le Burkina soit vigilant et regardant sur les sorties et entrées de personnes dans son territoire.
Surtout pas de photo a averti un policier. Selon lui, en activité un policier ne doit pas être filmé ou photographié. De quoi avait-il peur ? Toujours est t'il que la somme de 3.000 F.CFA était réclamé aux passagers qui n'avaient pas leur « papier » sur eux.
Ousséni BANCE
Lefaso.net