Si ces dernières années, la mobilisation des ressources financières au Burkina par les régies de l'Etat est très appréciable (plus de 1 000 milliards en 2012), il n'en est pas de même pour l'exécution de la dépense publique, caractérisée encore par de nombreuses insuffisances : lenteurs, absences de pièces justificatives, non-respect des procédures, problèmes de gouvernance. En vue de trouver des solutions à ces problèmes, le ministre de l'Economie et des Finances, Lucien Marie Noel Bembamba, a rencontré ce vendredi 1er février 2013 à Ouagadougou, les Directeurs des affaires financières (DAF) et les Personnes responsables des marchés publiques (PRMP) dans les ministères et institutions.
Il s'est agi pour le patron du MEF de discuter avec ces acteurs de la chaîne de la dépense publique pour voir comment, à partir des ressources mobilisées, ils peuvent être beaucoup plus efficaces en matière d'exécution de la dépense. Il faut, préconise le ministre de l'Economie et des Finances, « une bonne programmation, que l'exécution se fasse conformément à la réglementation et surtout, il faut qu'on veille à ce que l'impact corresponde aux objectifs ».
La gouvernance dans la gestion budgétaire a également été au menu des échanges. Et sur le sujet, l'argentier du Burkina assure : « C'est une question d'actualité. Et les domaines de la gestion budgétaire sont les plus sensibles et les plus exposés. Nous voulons, à travers cette rencontre, avoir des débats francs sur ce sujet pour vraiment éviter tout préjugé. Il faut qu'on ait à l'esprit que nous sommes de bons gestionnaires. Maintenant, s'il y a des cas de malversations, de mauvaises pratiques, qu'on les décèle et qu'on voie ensemble comment on peut les combattre. C'est extrêmement important. Et dans notre démarche, nous allons instaurer ce cadre d'échanges pour qu'à chaque début d'année on puisse faire l'évaluation, voir comment on peut s'organiser pour qu'en termes d'exécution des dépenses on soit beaucoup plus efficace et surtout, on permette au budget d'être vraiment l'instrument de mise en œuvre des ambitions du gouvernement ».
Pour Lucien Marie Noel Bembamba, il faut un dispositif qui sécurise, qui limite l'interprétation de l'être humain. « Il faut qu'on normalise, il faut des procédures très sûres, à la limite l'informatique, qui permet de sécuriser l'exécution de la dépense ».
Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net