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Autant le dire… : Les deux axes d'un Premier ministre qui veut que ça change

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Devant les députés, Luc Adolphe Tiao a bien pris des engagements qui, à tout point de vue, tranchent avec les habitudes connues jusque-là. Morceaux choisis : « Pour gagner le pari sur l'avenir, nos efforts doivent aller dans deux directions. Le premier axe est la consolidation de la culture du dialogue et de l'esprit d'écoute qui ont permis de résoudre la crise de 2011. Un dialogue de proximité avec toutes les composantes de la société, tels que les fora avec les personnes âgées, les femmes, les jeunes, les corps constitués, les paysans qui ouvrent de belles perspectives de réconciliation et de dynamique d'actions collectives.

A tous ces espaces de concertation, il faut ajouter l'institution du Cadre de dialogue administration-usagers (CADAU) » que lui-même avait promis. Ce cadre selon le Premier ministre se veut « un espace permanent d'échange entre chaque ministère sectoriel, les opérateurs économiques et les usagers concernés, dans une logique de relation client-fournisseur dans l'objectif d'aplanir les points de friction réciproque ». Luc Tiao n'entend pas s'arrêter-là. Ainsi, « dans ce sens, il sera institué une enquête annuelle de satisfaction sur les prestations des administrations publiques et parapubliques et qui pourraient concerner également les prestataires de services privés. Il sera généralisé des guichets d'information et de renseignement pour chaque bâtiment administratif ».

Il s'agit ici, à en croire le Premier ministre, pour l'administration, de se mettre résolument au service des Burkinabè qui n'en demandent pas moins. Il était donc temps car la production nationale ne peut s'accroitre si chacun, là où il est, ne produit des résultats positifs. Le second axe pour le Premier ministre « concerne l'institution d'un mécanisme de suivi-évaluation de la Déclaration de politique générale dont les résultats seront régulièrement portés à la connaissance de votre auguste Assemblée et des populations ». Là aussi, Luc Tiao veut faire comprendre que lorsqu'on prend des engagements, il faut nécessairement rendre compte au mandataire, qu'est le peuple. Autrement, il s'agit de créer ici cette confiance qui doit désormais s'établir entre le peuple et ses dirigeants.

Des engagements forts et bien clairs qui montrent, si besoin en était, que la gouvernance administrative et politique doit s'adapter aux nouvelles exigences pour être plus proches des populations dont elle sert nécessairement les préoccupations. Aussi, à en croire donc ce discours bien apprécié par les députés (malgré les récriminations somme toute naturelles de quelques députés de l'opposition), plus rien ne sera comme avant. Le peuple veut des résultats, et rien que des résultats. En s'engageant ainsi fortement devant la représentation nationale, le Premier ministre engage à la fois les membres de son équipe, mais aussi l'ensemble des serviteurs de l'Etat, à quelque niveau qu'ils se trouvent face à leurs responsabilités.

La Déclaration de politique générale du Premier ministre a aussi tranché par l'humilité, la modestie et le respect que celui-ci a observéà l'endroit des députés, donc de la nation entière. C'est le signe que les dirigeants doivent se mettre à la disposition des citoyens dont ils servent et préservent les intérêts. Comme l'a dit un député, « si nous sommes ici, c'est grâce au peuple ». Autrement, les dirigeants doivent au peuple ce qu'ils sont. Luc Tiao n'a-t-il pas dit : « je sollicite humblement votre vote de confiance (ndlr : les députés et à travers eux le peuple burkinabé) pour accomplir la mission que le président du Faso m'a confiée pour poursuivre la mise en œuvre de son programme quinquennal » ? Les uns et les autres sont bien prévenus.

Dabaoué Audrianne KANI

L'Express du Faso


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