Les musulmans du Burkina Faso commémorent cette année encore comme à l'accoutumée l'anniversaire de la naissance du prophète Mohammad (Paix et salut de Dieu sur lui). Certains adeptes de l'islam considèrent cette fête comme une hérésie et condamnent farouchement une telle pratique. Sans trop nous évader dans cette querelle d'opinions, que peut-on retenir de cet illustre homme Mohammad ?
En 570 naquit à la Mecque Mohammad le dernier maillon de la chaîne prophétique. Son père s'appelait Abdallah et sa mère Amina. Sa principale mission comme celle de tout autre prophète était de guider le monde de l'obscurité vers la lumière. Ce fut une mission noble et délicate. Orphelin de père dès sa naissance, Mohammad a perdu sa mère à l'âge de six ans. A 25 ans il rencontra Kadidja, une caravanière veuve de 40 ans qui deviendra sa seule femme pendant près de 20 ans. Il a reçu sa première révélation à l'âge 40 ans. C'est avec endurance et abnégation qu'il a surmonté toutes les difficultés pour parvenir à son objectif.
Mohammad ne fut pas une grande figure de son temps, mais une grande figure pour tous les temps et pour tous les peuples sans distinction de race, de nationalité, de région. Son exemple valait pour les arabes au septième siècle comme il vaut pour l'humanité toute entière en ce vingt et unième siècle. Il constitue un miroir pour riche et pauvre, jeune et vieux, homme et femme, gouvernant et gouverné. Dieu a fait de lui son envoyé pour toute l'humanité quand Il dit. « Et Nous ne t'avons envoyé qu'en tant qu'annonciateur et avertisseur pour toute l'humanité mais la plupart des gens ne le savent pas. » sourate 34 verset 28.
La moralité de ce prophète ne se réduisait pas à quelques traits de bonnes mœurs, mais recouvraient une grande diversité d'éléments et d'aspect de sa vie. Bon, compatissant, aimant, généreux et humble, il était également fort, courageux, éloquent, sage et d'une grande perspicacité. S'adressant à lui, Dieu dit dans la sourate 68 verset 4 : « Et tu es certes d'une moralitééminente ».
S'il fut un grand planificateur, un éminent organisateur et penseur, il fut également un homme rempli de foi, de confiance et de piété envers Dieu. Son souci permanent pour sa famille et pour sa communauté ne le détournait aucunement de ses prières, jeûnes et d'autres actes spirituels. Il était à la fois enseignant, homme d'Etat, prêcheur, commandeur des armées et exemplaire comme époux, père, grand père, voisin et ami. Avant de recevoir sa mission de prophète, il était connu des Mecquois comme la personne la plus honnête, la plus véridique et digne de confiance, caractère qu'il conserva tout au long de sa vie.
La miséricorde du prophète se manifestait auprès de sa famille, de ses partisans, de ses amis mais aussi de ses ennemis. Malgré les persécutions verbales, les guerres sanglantes perpétrées contre lui, après la conquête de la Mecque, Mohammad et ses compagnons sont revenus victorieux. Ils rassemblèrent alors les Mecquois autour de la Kaaba, humiliés et sans défense. L'heure de la vengeance avait sonné. Mais la réaction de Mohammad était tout autre ; il les a tranquillisés en ses termes : « Apaisez vous, allez-vous en, vous êtes libres ».
L'histoire de cet homme constitue un trésor pour l'humanité. Malheureusement, dans ce monde politico médiatique, avec l'islamophobie éclatante constatée de part et d'autre, on laisse la place à des individus malveillants qui tiennent de propos contraires à l'enseignement de l'islam et ternissent ainsi son image. Il est alors impérieux aux musulmans, bénéficiaires de ce trésor de rectifier le tir et de lever toute équivoque sur certains principes islamiques qui sont interprétés à tort et à travers. Il est écœurant de voir ces valeurs islamiques se désagréger dans nos sociétés Au lieu de lutter pour un islam radieux et prospère, hommes, femmes et enfants s'adonnent à des pratiques qui, le plus souvent sont aux antipodes des principes islamiques, donnant ainsi libre cour aux critiques acerbes à l'encontre de l'islam.
KABORE Karim
Econome CEG de Poura-Mine
abdoulkaka@yahoo.fr