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Autant le dire… : De l'article 37, n'en faites pas votre « manger »

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A Ouahigouya, c'est un militant des organisations de la société civile qui crée le M37. Mouvement contre la révision de l'article 37. C'est bien et même normal, puisqu'il y a des gens qui sont farouchement contre la révision de cet article. Leur cause mérite d'être naturellement défendue. Dans le sens contraire, des jeunes demandent qu'on aille au référendum parce qu'ils sont eux, convaincus que par ce procédé, l'article sera révisé.

Si pour les premiers, le maintien de cet article en l'état empêcherait le président Blaise Compaoré actuellement en poste, de se présenter à la prochaine élection présidentielle, pour les seconds, il faut l'ouvrir, cet article afin de permettre à n'importe quel Burkinabè qui remplit les conditions d'éligibilité, y compris Blaise Compaoré, de se présenter. Les arguments des uns et des autres se valent.

Seulement, ce qu'il faut craindre, que les mêmes (les pours et les contres) n'utilisent la révision ou la non-révision de cet article-làà d'autres fins. On en a déjà vu suffisamment ici au Faso. Il y a eu des gens qui ont créé le Mouvement des amis des Laurent Gbagbo au moment où ce dernier, conduisait sa politique xénophobe à l'encontre des étrangers. Des Burkinabè rentraient chez eux sans bagages et d'autres sans leurs parents. Pendant que les drones américains, que Nicolas Sarkozy faisait larguer des armes en Libye pour soutenir les révolutionnaires de Benghazi contre Moammar Kadhafi, il se trouvait des Burkinabè qui ont créé un mouvement de soutien au Guide libyen.

Génial, non ! Pendant que la veuve Norbert Zongo et ses enfants, que les confrères de Norbert Zongo et les Burkinabè sincères réclament justice pour celui qui est devenu aujourd'hui un symbole de la lutte contre l'impunité et pour la démocratie, des Burkinabè se sont servis de son nom, honteusement, pour renforcer leur position sociale.

L'article 37, laissez-le tranquille. En son état actuel, il ne dérange personne. Puisque ceux qu'on accuse à tort ou à raison de vouloir le tripoter, n'en parlent pas. Faut-il aller jusqu'à imaginer leurs intentions et leur faire un procès ? A peine les élections législatives et municipales terminées, visiblement, certains cherchent d'autres filons, pour continuer de manger. C'est ce qu'on peut croire après cette sortie subite des uns et des autres dans la presse. Le Burkina Faso et les Burkinabè ont réellement d'autres préoccupations plus importantes et plus pressantes que les élucubrations intellectuelles de personnes en mal de reconnaissance ou tout simplement à la recherche de leur pitance.

C'est l'harmattan et naturellement on craint le retour de la méningite. La vie devient de plus en plus chère alors que le portefeuille maigrit de plus en plus. Privant ainsi le panier de la ménagère d'un contenu consistant capable de nourrir la famille. Dans les villes et les campagnes, les habitants sont à la recherche d'eau potable. Les paysans qui ont fini les récoltes, pensent déjàà la prochaine saison des pluies. Les enseignants sont débordés dans des salles de classes dont certaines contiennent 120 à 200 élèves.

Les parents d'élèves sont à la recherche de solutions en ce deuxième trimestre qui va conduire très prochainement aux examens de fin d'année. Les forces de défense et de sécurité, face à la situation qui prévaut actuellement au Mali, sont en ce moment en alerte pour nous assurer notre sécurité. Tout cela ne peut se faire que dans un climat apaisé, propice à l'imagination féconde. Alors qu'on vienne pas, pour des intérêts égoïstes, troubler la sérénité des Burkinabè qui se battent quotidiennement pour leur bien-être.

Pour votre référendum ou pour votre M37, vous pouvez bien repasser plus tard. Il y a d'autres chats plus pressants à fouetter.

Dabaoué Audrianne KANI

L'Express du Faso


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