Arrivéà la tête de l'équipe nationale burkinabè avec une idée précise sur la manière dont il voulait la voir évoluer, Paul Put n'est pas encore parvenu à mettre en pratique sa philosophie de jeu. Mais pour l'instant, les résultats plaident pour lui.
« Je souhaite constituer une équipe qui subira le moins possible, qui maîtrisera le plus possible et qui, je l'espère, imposera sa façon de jouer, une équipe tournée vers l'offensive ». Dès sa prise de fonction, il y a un peu moins d'un an, Paul Put avait affiché clairement ses intentions. Dix mois plus tard, le technicien est-il parvenu à les matérialiser ? A l'exception d'un match de référence contre la Centrafrique le 14 octobre 2012, d'un succès de prestige contre le Swaziland (3-0), le 17 janvier et de deux prestations globalement encourageantes face au Niger (0-0) et contre le club champion de Swaziland, le Mbabane Swallows (3-1), ses Etalons ont plutôt déçu en termes de jeu.
Paul Put se savait donc attendu pour sa première sur le banc de touche d'une équipe africaine dans une compétition comme la CAN. Le technicien belge qui a eu le nez creux de lancer Alain Traoré, alors que les Etalons étaient au bord de l'apoplexie devant le Nigeria, a globalement réussi sa sortie. Au regard du champ de ruines dont il avait hérité après l'épisode de Malabo, ce résultat ne doit pas être déprécié. Il témoigne d'une force qui se reconstruit pas à pas. Pour se rendre encore plus crédible, Paul Put devrait amener ses Etalons à réhausser un peu plus le niveau de leur jeu face à l'Ethiopie. Les Walyas qui étaient considérés comme les lilliputiens de la poule C ont matérialisé face au tenant du titre, la Zambie, leur force collective et montré qu'il fallait compter avec eux pour jouer les troubles-fête.
Avec un bloc compact difficile à bouger et évoluant sur des passes courtes et précises dans les pieds, les Etalons vont devoir ajouter un rab dans leur galop, le 25 janvier prochain. A l'entraînement, on a pu l'observer, l'accent est mis comme jamais sur la qualité des passes. Elles doivent être parfaites, avec interdiction parfois de lever la balle. Il y a une grande rigueur et une énorme pression lors des séances et on ressent vraiment cette envie d'améliorer la qualité technique de l'équipe. Avec le retour de suspension de Charles Kaboré et Alain Traoré qui a démontré qu'il récupère bien de sa blessure, le technicien belge des Etalons disposera d'autres armes pour affronter les Walyas, après demain.
Pour sa première sur le banc de touche d'une équipe nationale en phase finale de CAN, on a senti le sélectionneur des Etalons très anxieux et stressé, difficile d'afficher un air serein. Si Paul Put parvient à dompter la pression de la compétition qui l'assaille, il pourra réaliser le rêve des Burkinabè qui est de passer le premier tour à une CAN qui a lieu hors des frontières du Burkina Faso.
Béranger ILBOUDO : Envoyé spécial à Nelspruit (Afrique du Sud)
Sidwaya