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Vision Express sur… : L'influence du matériel sur la médecine traditionnelle

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“Que celui qui n'a jamais péché, lui jette le premier la pierre” nous enseigne un passage de la Bible. C'est la condition que Jésus-Christ a posée à ceux qui voulaient une lapidation à mort d'une femme accusée d'adultère. Cette condition, nous sommes tentés de la poser aux personnes et aux familles détentrices d'un médicament traditionnel digne de ce nom. “Que la personne ou la famille qui n'a jamais pris une somme d'argent (colossale) ou tout autre bien par rapport à son médicament, lève le petit doigt”.

En Afrique ancestrale, la maladie n'a jamais été une source économique pour ceux qui ont le pouvoir de guérison. Le prix à payer pour des soins était symbolique. Les cauris, une somme symbolique (5 FCFA, 10 FCFA…), un animal ou toute autre chose en nature. Les soins étaient faits suivant les normes d'obtention du médicament. Pour les personnes détentrices d'un pouvoir de guérison, la seule préoccupation était la satisfaction morale et physique des patients. Et les soins étaient faits par des personnes appropriées. Soit par le doyen de la famille, soit par une personne désignée par la communauté qui possède le pouvoir. Jamais, un individu appartenant à la grande famille, ou proche d'elle ne pouvait s'octroyer le droit de guérir un malade comme nous le voyons de nos jours. Le sort du patient n'est plus une préoccupation.

Aussi, des personnes sans foi ni loi, profitent de leur alliance avec les familles détentrices du pouvoir de guérison pour spolier de pauvres malades. La même chose est observable avec des personnes ayant hérité de leur pouvoir. Au lieu de respecter les consignes relatives au médicament, les gens préfèrent s'enrichir. Dégradant ainsi la valeur thérapeutique du médicament. A cause de ces comportements cupides et irresponsables, l'Afrique est en train de perdre beaucoup de choses qui ont fait de nos grands parents, des hommes respectables et respectueux dans certaines circonstances. De nos jours, non seulement, notre cupiditéà contribuer à« tuer » cette richesse culturelle, mais aussi notre incapacitéà respecter les quelques rares gardiens desdits pouvoirs.

Les quelques familles qui ont pu résister jusque-làà cette loi du matériel, constituent aujourd'hui des forces exceptionnelles pour nous. Alors que, autant que nous sommes, nous appartenons à des familles qui ont possédé au cours de leur existence des pouvoirs traditionnels. Comme des apatrides, nous réalisons devant des faits banals, notre égarement. Pour la prochaine vision, nous traiterons de l'ingratitude sociale.

Souro DAO (daosouro@yahoo.fr)

L'Express du Faso


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