
Encore une tragédie au pays des hommes intègres : Conflit agriculteur-Eleveur dans le village de Idéniakora à Tiébélé ce lundi 7 juillet 2014. Le décompte macabre fait état de cinq morts dont un agriculteur et quatre personnes d'une même famille d'éleveurs.
Le PAREN, tout en présentant ses sincères condoléances aux familles des disparus, dénonce avec force la passivité maladive de l'Etat dans la prévention et la gestion de ces conflits devenus récurrents et qui prennent souvent l'allure d'un conflit ethnique. Du Gourma à la Comoé en passant par le Sanmantenga, l'Oubritenga, le Mouhoun, le Zounwéogo, le Poni, etc., beaucoup de localités ont vécu leurs lots de cauchemars avec pour seul réconfort le témoignage de compassion du gouvernement aux familles des disparus. La furie meurtrière avait même atteint un niveau intolérable à Sari en territoire malien en mai 2012 avec le massacre de plus d'une centaine de Burkinabè et plusieurs milliers de déplacés.
Au-delà des facteurs déclencheurs de ces conflits meurtriers, c'est tout le système de prévention et de gestion des conflits qui est en crise et cela compromet dangereusement la cohésion sociale, la paix et le développement de notre pays. Les causes des conflits sont connues : Insuffisance des interventions des services publics en matière d'aménagements agricoles et pastoraux, obstruction progressive des pistes à bétail, conflits antérieurs mal gérés, corruption des acteurs du règlement des conflits, insuffisance du dialogue entre communautés, divagation des animaux etc.
Aux grands maux, les grands remèdes. L'Etat, qui doit assurer conformément à l'article 2 de la constitution la protection de la vie, la sureté et l'intégrité physique, devra :
Travailler d'arrache-pied à l'aménagement et à la sécurisation des activités du monde rural (agriculture et élevage) dans un climat d'entente et de fraternité ;
Mettre en place, former et veiller au fonctionnement effectif des instances locales de prévention, conciliation et de règlement des conflits.
Par ailleurs, le PAREN, soucieux d'un avenir sans traumatisme de nos populations, lance un appel au pouvoir en place, à l'ensemble de la classe politique, aux OSC, au peuple Burkinabéà une véritable prise de conscience du danger qui guette notre nation et à une large concertation pour assurer une meilleure cohabitation au sein du monde rural, acteur incontournable du devenir de notre patrie. Si rien n'est fait, notre pays pourrait chavirer un jour dans une violence folle, aveugle et incontrôlable et chacun répondra tôt ou tard de ses actes devant le tribunal de l'histoire.
Tahirou BARRY
Président du PAREN.