
Le film documentaire « La fièvre » de Katharina Weingartner a été projeté le dimanche 26 février 2023 au Marché international du cinéma et de l'audiovisuel africain (MICA) suivi d'une table-ronde. La réalisatrice autrichienne est satisfaite.
Réalisé en 2019, « La fièvre » est un film documentaire qui dépeint la lutte contre le paludisme en Afrique de l'Est comme une étude de cas sur la cupidité, le courage et l'autodétermination. Le documentaire revient également sur le colonialisme. Katharina Weingartner, l'auteure est une réalisatrice, journaliste, auteure et productrice.
C'est un film qui a connu un succès malgré une distribution en deçà de l'objectif de départ, nous confie la réalisatrice. De son témoignage, on retient que ce film documentaire a connu des obstacles dus au racisme. Les partenaires de Katharina Weingartner n'ont pas apprécié le fait qu'elle ait choisi des chercheurs africains pour intervenir dans le film. Elle leur a tenu tête parce qu'elle était convaincue que « le paludisme est une maladie des Africains et non celle des Européens ».
Conséquence, ces partenaires ont décidé de ne plus soutenir son projet. « Une partie du financement est partie », a-t-elle déploré, avant d'ajouter : « Les industries pharmaceutiques ont beaucoup combattu ce film parce qu'elles ont eu peur que les Africains le regardent. C'était la censure ».
Après plusieurs difficultés, le film a pu être bouclé en 2019. Avec le covid-19 en début 2020, la promotion a dû encore encaisser un coup dur, selon la réalisatrice. Malgré que « La fièvre » ne soit pas en compétition pour la 28e édition du FESPACO, l'œuvre de Katharina Weingartner a pu être projetée au Marché international du cinéma et de l'audiovisuel africain (MICA).
- Katharina Weingartner souhaite que les chercheurs africains s'impliquent davantage dans la lutte contre le paludisme
Vers la réédition du film…
Katharina Weingartner a trouvé la mobilisation assez limitée mais elle se dit satisfaite de la qualité des débats autour de la thématique. C'est aussi une occasion pour elle de dévoiler sa vision vis-à-vis du film au Pays des hommes intègres. « Je voudrais collaborer avec le ministère de la Santé du Burkina Faso. Je veux faire une version courte du film documentaire, environ une heure. C'est ce que nous avons fait en Afrique de l'Est », a-t-elle expliqué. Et ce, avec des traductions en langues locales afin que la population comprenne.
L'idée, c'est également permettre à chaque personne qui a suivi le film de repartir chez elle avec un plant d'artémesia afin de le cultiver et l'adopter « Une plante par famille, ça suffit ; et il n'y aura pas de paludisme dans le village », a-t-elle notifié.
Actuellement, Katharina Weingartner est sur le projet « Stoff/Lace Relations », un documentaire en co-réalisation avec une Nigériane.
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Cryspin Laoundiki
Lefaso.net