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Mali : Les oubliés de la guerre

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On pense très peu à eux depuis que les Rafale, Mirage et autres hélicoptères Tigre de l'armée française tonnent de toute leur puissance destructrice dans le ciel malien et que l'offensive terrestre vient d'être engagée. Pourtant, les civils sont ceux qui paient le plus lourd tribut à cette guerre que la France a déclenché le vendredi 11 janvier dernier pour anéantir le terrorisme, ce cancer qui ronge le Nord-Mali et dont les métastases menacent dangereusement l'ensemble du Sahel africain, voir le continent entier.

S'il l'acte de François Hollande de mettre un coup d'arrêt définitif à la progression des groupes islamistes au Mali et de les déloger du septentrion de ce pays où ils régnaient en maîtres depuis l'année dernière, est louable, force est de reconnaître que ce déluge de feu a considérablement accrut le nombre des populations maliennes en exil. C'est en masse qu'elles avaient déjà fui les exactions des nouveaux occupants adeptes de la charia. Et que ce soit au Burkina Faso, en Mauritanie ou au Niger, les pays où ils ont élu domicile pour la plupart, le quotidien des réfugiés maliens est loin d'être enviable. Loin de chez eux, après avoir tout abandonné dans leur fuite précipitée, ils vivotent grâce à la générosité des autorités et des populations locales, appuyés par des ONG de divers horizons.

Le logement, la santé, l'éducation, et surtout la nourriture sont pour eux des équations permanentes et à multiples inconnues, auxquelles se greffe l'incertitude du lendemain. Car, même si la guerre prend fin, tôt ou tard, dans quel état retrouveront-ils ce pays qu'ils ont déserté sans autre forme de procès, l'instinct de survie ayant logiquement pris le dessus sur tout le reste ? Seront-ils en mesure de tout reprendre à zéro ?

Rien n'est moins sûr pour la majorité, et ce ne sont pas les nouveaux fuyards de Konna, de Diabaly, de Gao, de Tombouctou ou même de Bamako, pour cause des bruits de botte, qui échapperont au triste destin des exilés de guerre. Malheureusement, les civils aux mains nues, donc sans défense contre les vols, les vols et les tueries sauvages n'ont pas d'autres alternatives. Vivement que cette autre guerre, de libération soit-elle, qui va encore occasionner la régression du continent noir, qui peine à décoller économiquement, connaisse vite son épilogue. Et ce serait déjà un soulagement pour les populations civiles et les organisations oeuvrant dans l'humanitaire !

Morin Yamongbè

Fasozine


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