La crise malienne a connu une relative accalmie entre temps. Cela a favorisé la signature à Ouagadougou le 4 décembre dernier, sous l'égide du médiateur de la CEDEAO Blaise Compaoré, d'une déclaration solennelle tenant lieu d'accord provisoire dans le processus de sortie définitive de crise. Malheureusement des affrontements sont d'actualité sur le terrain entre les mêmes acteurs ; ce qui est non seulement une violation de l'accord provisoire, mais surtout complique la mise en œuvre de la voie du dialogue.
Malgré tout, le ministre d'Etat, Djibrill Bassolé qui a jusque-là représenté le médiateur ouest-africain dans le processus de résolution de la crise, croit encore aux vertus du dialogue. C'est du moins, ce qui est ressorti d'un point de presse qu'il a animé le 10 janvier 2013 dans la capitale burkinabè.
Le chef de la diplomatie burkinabè, le ministre d'Etat Djibrill Bassolé, a fait le 10 janvier le point sur l'actualité brulante de la crise malienne. En plus des affrontements sur le terrain militaire, il y a eu des agitations au plan politique défavorables au président par intérim Dioncounda Traoré. De source très bien informée, puisqu'il était à Bamako le 9 janvier pour remettre au président Traoré un message du médiateur Blaise Compaoré, le ministre d'Etat relève que ces rebondissements ne sont pas de nature à décourager la médiation. « Vous n'aurez jamais un processus de sortie de crise linéaire sans accros », a lancé le ministre Bassolé. Et d'indiquer, « l'essentiel est qu'à chaque étape, l'on puisse améliorer la situation et renforcer le dialogue ».
Pour lui en effet, le dialogue est plus que nécessaire et pour mettre en place des institutions stables à Bamoko, et pour rechercher l'accalmie au Nord du Mali. C'est pourquoi, a confié le ministre, « nous insistons pour que le dialogue prévale ».
En même temps, M. Bassolé dit mesurer les enjeux du dialogue, notamment en ce qui concerne la consolidation par l'acceptation des acquis qui pourraient en résulter. Dans ce sens, dira le ministre, « lorsqu'il y a des ruptures assez flagrantes de l'accord provisoire de cessez-le- feu, évidemment la fiabilité même des accords qu'on serait amenéà signer par la suite pourrait être remise en cause ». Mais convient-il, « c'est comme ça aussi que la paix se construit ».
Déjà, le ministre d'Etat annonce la tenue à Ouagadougou d'une prochaine rencontre inter-malienne le 21 janvier prochain, avant de confier que « le Conseil de sécurité de l'ONU est très attentif à ce qui se passe dans le Nord du Mali en ce moment ».
Dans ce contexte de crise complexe dans un pays voisin, frère et ami, et où les affrontements militaires sont en passe de prendre le dessus, le ministre de l'Administration territoriale et de la sécurité, Jérôme Bougouma présent à la conférence de presse, rassure : « Nous avons un dispositif robuste et efficace au Nord, mais nous avons aussi sur l'ensemble du territoire national un dispositif sécuritaire assez efficace en matière de renseignements ». Et d'appeler la population à la plus grande collaboration.
Fulbert Paré (stagiaire)
Lefaso.net