Depuis le 2 janvier dernier, les membres de la nouvelle équipe du Premier ministre Luc Adolphe Tiao sont connus. Reconduit lui-même, il a rendu publique une liste dont les critères de composition ne semblent pas être compris par tout le monde. L'absence de l'Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) fait jaser. La raison de cette absence remarquée ? « Les négociations n'ont pas abouti » entre le parti majoritaire, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), et son allié d'hier.
Mais cet argument est aussi flou que la réaction de l'état-major du « parti de l'éléphant » qui n'ajoute pas moins que « les négociations se poursuivent ». De quelles négociations s'agit-il ? Pourquoi doivent-elles se poursuivre pendant qu'un nouveau gouvernement est formé ? Ce sont là les questions auxquelles Luc Adolphe Tiao doit apporter des réponses au cours de la première conférence de presse qu'il donne ce jeudi. Réussira-t-il à mettre fin à la polémique qui enfle sur ce qui semble être un divorce entre le parti au pouvoir et l'ADF/RDA, que certains qualifient de « seconde épouse de Blaise Compaoré» ?
Cependant, les explications que ne manquera pas de donner le Premier ministre ne sauront dédouaner l'ADF/RDA elle-même d'une nécessaire clarification sur sa position. Maintenant qu'elle n'est plus au gouvernement, elle se doit de situer l'opinion sur son positionnement dans l'opposition ou dans la majorité. Après Luc Adolphe Tiao, Me Gilbert Noël Ouédraogo doit nécessairement monter lui aussi au créneau. Ne serait-ce que pour éclairer la lanterne des militants et sympathisants de son propre parti.
Bark Biiga
Fasozine