Il est magique, mais pas extravaguant. Extraordinaire, l'Argentin, Lionel Andrés Messi Cuccitini, aussi appelé Leo Messi, est né le 24 juin 1987 à Rosario en Argentine. Malade et en mal de croissance à son jeune âge, il produit actuellement ce qu'il y a de mieux sur la planète football. A 25 ans, il est en train d'écrire l'une des plus belles sinon la plus belle page de l'histoire du football mondial. Désigné pour la quatrième fois de suite Ballon d'or FIFA le lundi 7 janvier 2013, il est le seul joueur au monde à ce jour, à avoir autant de palmarès individuel. L'homme, selon toute évidence est loin d'être au sommet de son art.
L'ascension du Messi barcelonais donne à réfléchir. Loin de la planète et des exploits stratosphériques de la Pulga, (le « pou » argentin) l'ascension des talents occidentaux et sud-américains pose un problème majeur du football africain. La réduction d'âge. La question est dérangeante, mais partagée un peu partout sur le continent, les jeunes talents disparaissent avant l'âge d'or. Et une des causes est bien connue à savoir les tricheries sur l'âge des joueurs. Le cas du Burkina en particulier ne laisse pas indifférent.
Parmi les meilleurs des petites catégories en Afrique et parfois dans le monde depuis plus de dix ans, les Etalons cadets, juniors ont toujours eu du mal à grandir. Parce qu'à l'instar de la majorité des sélections africaines, ils ne sont pas forcément les adolescents qu'on pense qu'ils sont. Quand on présente des joueurs de 20, 21, 22…ans comme étant des gamins de 14, 15 ans on ne peut qu'être satisfait le temps d'une compétition. Parce que le reste de l'histoire est connu. Ils seront courtisés par des centres de formation de grand clubs européens. Ces centres qui misent sur le résultat, finissent par les mettre à la porte. Aziz Nikièma, Madi Pannatiguiri ont débarqué dans le centre de formation de Bordeaux et Hénoch Conombo à Bastia en son temps.
Quelques années après, aucun de ces trois joueurs n'a pu véritablement s'imposer dans son club. Pour dire que quand on présente des adultes de 23, 24, 25…ans comme étant des moins de 17 ans, leur vrai âge finit toujours par les rattraper. Dans la mesure où la carrière des joueurs qui ont réduit leur âge est désillusion pour eux-mêmes et le plus souvent de la déception pour leur pays. Les Etalons cadets des Wilfried Sanou, Henoch Conombo, Tanguy Barro, Aziz Nikiéma…. étaient parmi les meilleurs de leur catégorie en son temps. Des années après, leurs promotionnaires argentins Carlos Tevez, Mascherano… pour ne citer que ceux-là sont des références du football mondial. Pour une raison de patriotisme mal placée, on évite généralement d'aborder ce problème de réduction d'âge dans nos pays.
Alors que la fierté d'être Africain et la volonté d'affirmation de l'homme noir à travers ce sport, le plus populaire du monde, attendent de nos équipes nationales un exploit dans les compétitions majeures. Pour y arriver, on devra accepter de faire avec les talents que nous avons ; quitte àêtre éliminé dès les premiers tours des compétitions de petites catégories. En attendant, souhaitons le meilleur à nos Etalons qui seront d'ici peu dans l'arène du football africain. Et espérons que de 1998 à 2013, les Etalons burkinabè ont assez appris pour rester le plus longtemps possible dans le pays de Nelson Mandela.
Bancé Ousséni
L'Express du Faso