Placée sous le thème principal « Le changement de comportement et de mentalité comme challenge de l'avènement effectif de l'alternance et de défi de la réalisation du développement harmonieux et durable au Burkina Faso », la conférence publique entrant dans le cadre des activités marquant l'an 1 de l'existence du Parti pour le développement et le changement (PDC) a connu une forte mobilisation des femmes et des jeunes. C'était le 15 décembre 2013 à Ouagadougou.
C'est après environ deux heures d'attente que la présidente du PDC, Saran Séré/Sérémé a fait son entrée dans la salle. Aussitôt installée, la cérémonie d'ouverture de la conférence pouvait commencer. Premier acte majeur, la présentation du bilan d'une année d'existence du PDC. De ce bilan, l'on retiendra que le parti, conformément à sa ligne idéologique – socio-démocrate - a travailléà l'autonomisation des femmes par des appuis multiformes.
Il en a été ainsi à l'endroit de la jeunesse aussi, avec un accent particulier sur la conscientisation pour l'instauration du civisme et l'avènement de l'esprit démocratique à travers non seulement diverses thématiques en salles closes, mais aussi l'animation de réseaux sociaux. Dans ce sens, un jeu concours a été organiséà l'attention des jeunes. Ce jeu concours a connu la participation de 853 jeunes et a donné lieu à la remise – au cours de la cérémonie du jour - d'attestations à trois lauréats que sont Toussaint Dabiré, Sita Bayala et Ousséni Ouédraogo.
Et cette cérémonie d'ouverture de la conférence publique du jour - avec la présence de représentants de plusieurs partis politiques dont le PUND, le PRD, l'UFC, l'UPC, le FFS, le MAP, l'ADEFA, L'Autre Burkina PSR, le PDS/Metba, l'UNIR/PS, le RDS -, aura été l'occasion pour la présidente du PDC d'appeler de vive voix, ces jeunes et ces femmes qui, précise-t-elle, « sont le plus souvent marginalisés », à s'investir « davantage dans la gestion de la cité».
A la suite de ce cérémonial, place à la conférence publique, animée par le journaliste Newton Ahmed Barry, l'universitaire Luc Marius Ibriga et la présidente du PDC Saran Séré/ Sérémé. La conférence visait à galvaniser les jeunes et les femmes dans leur engagement politique.
Le PDC n'est pas là pour faire de la figuration
Le PDC s'affiche en véritable parti politique. Et comme tel, il entend aller à la conquête du pouvoir d'Etat. C'est du moins, ce qu'a laissé entendre la présidente dudit parti, Saran Sérémé. Et de préciser, «nous ne sommes pas venus pour faire de la figuration».
Mais, pour 2015, l'heure n'est pas encore à l'annonce de candidature. « Nous le déciderons en temps opportun », promet Saran Sérémé. En attendant, rassure-t-elle, le PDC avance pour l'alternance par la voie des urnes «avec détermination, quels que soient les carcans, quelles que soient les épreuves ». Il est, à en croire sa présidente, implanté dans chacune des 45 provinces du Burkina, et s'active sur fond des 3R (Respect de soi – Respect de l'autre – Responsabilité de ses actes) avec la conviction, qu'«Il y a un temps où le temps lui-même est au changement ».
Le PDC dit non au tripatouillage de la Constitution
Au PDC, l'activisme vise aussi à faire respecter les règles du jeu démocratique. Pour la présidente du parti, même si la politique est amorale, il y a un minimum de moralité qu'il faut avoir, vis-à-vis notamment du respect des règles préétablies.
Les velléités – renouvelées - de modification de l'article 37 de notre loi fondamentale n'auront donc pas la caution du PDC. En tout cas, d'un ton ferme, sa présidente a martelé en des termes suffisamment clairs, «nous disons non à tous les tripatouillages de la Constitution ». Et de préciser, « On ne refait pas la Constitution toujours pour un seul individu». Pour elle en effet, «à un moment donné, il faut savoir sortir par la grande porte de l'histoire ».
En attendant, Saran Sérémé dit penser que le présent peut encore être corrigé dans la perspective de se racheter. Aussi invite–elle nos chefs d'Etat à s'inspirer de l'exemple de Nelson Mandela dont l'enterrement est intervenu ce jour même, 15 décembre 2013. En sa mémoire, une minute de silence a été observée après un bref rappel de ses qualités exceptionnelles avec la précision qu'il « n'a eu aucune boulimie du pouvoir » sans doute pour avoir compris que nul n'est indispensable. Cela peut et doit être compris au pays des hommes intègres aussi, car comme le précise la présidente du PDC, «les indispensables sont pleins au cimetière, mais le pays continue».
Fulbert Paré
Lefaso.net