La 9e édition du Mois de la solidarité, prévue pour se dérouler du 14 décembre 2013 au 12 janvier 2014, a été lancée, le samedi dernier à Ouagadougou. Initié par le Ministère de l'Action sociale et de la solidarité, ce mois sera mis à contribution pour collecter des fonds et autres dons au profit des plus démunis. L'objectif de cette édition est de réunir 120 millions de francs CFA et poursuivre la mise en place des services sociaux dans les communes.
Lancé en 2003 sur initiative du gouvernment burkinabè, le Mois de la solidarité est devenu un acte annuel régulier et a rapporté d'importantes sommes au Ministère de l'Action sociale et de la solidarité nationale pour mener ses activités à l'endroit des plus pauvres. «Le Mois de la solidarité est un cadre politique et social que les autorités de notre pays ont initié pour permettre à chaque Burkinabè et ami du Burkina, où qu'il soit, de manifester un élan de solidarité fraternel envers les plus vulnérables», avait rappelé le Ministre de l'Action sociale et de la solidarité nationale, Alain Zoubga, lors d'une rencontre avec la presse.
En 2012, les ressources financières collectées s'élevaient à 164.684.843 FCFA et les dons en nature se sont chiffrés à 3.372.426 FCFA. En organisant la 9e édition, Alain Zoubga et ses collaborateurs entendent réunir au moins 120 millions de francs CFA pour réaliser des services sociaux dans les communes, départements et soutenir des personnes démunies. Une attente qui peut être atteinte car au cours du lancement du mois, la Maison du Peuple étaient remplie, certes des futurs bénéficiaires de ces dons mais aussi des grands opérateurs économiques du Burkina. Parmi eux, El Hadj Dianguinaba Barro, pré sident de la section territoriale de la Chambre de commerce, d'industrie des Hauts-Bassins (Bobo-Dioulasso) et parrain de la cérémonie.
Le thème de l'édition est : « A chacun son service social ». Cette initiative, lancée en mai 2013 à Yako par la première dame, Chantal Compaoré, vise à doter chaque commune, département d'un service social. Sur les 350 départements que compte le Burkina Faso, seuls 53 possèdent des services sociaux. Les données devront, de l'avis des responsables du Ministère de l'Action sociale et de la solidarité nationale, rapidement changer au regard de l'objectif de l'initiative. Il s'agit de rapprocher les services sociaux aux populations. Les premières concernées sont les communes ? C'est sans doute pour cela que Marin Casimir Ilboudo, maire de Ouagadougou et président de l'Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF) a appelé les bourgmestres des autres localités à s'approprier l'initiative. «De façon pratique, il s'agit pour chaque commune de créer les conditions nécessaires pour l'implantation du service social et de demander, par l'intermédiaire du Ministère de l'Aménagement territorial et de la décentralisation la mise à disposition de personnel pour animer le service», a-t-il expliqué. Partant de son expérience, il se veut convainquant auprès des autres maires : «Pour avoir déjà créé une direction du développement social dans la commune de Ouagadougou, je peux vous affirmer qu'un service social est utile dans une commune pour concevoir et mettre en œuvre nos politiques d'aide aux groupes vulnérables, pour sensibiliser les populations sur les pratiques traditionnelles néfastes, pour animer les activités socioéducatives et de protection de l'enfant,etc».
Améliorer les réalités actuelles
Au-delà de la collecte des dons, le mois est aussi un moment de réflexions et de peaufinement des stratégies et politiques à l'endroit des plus démunis. C'est ce à quoi, le parrain a invité les populatuions. «Ce mois offre également une opportunité de réfléchir sur nos réalités actuelles et de prendre des engagements concrets et réalisables pour l'amélioration des conditions de vie des populations en général et celles vulnérables en particulier», a soutenu El Hadj Dianguinaba Barro.
Dans le monde actuel, l'individualisme a conquis le terrain. La solidarité est devenue pratiquemment un simple concept. Alorsqu'elle est importante dans la construction d'un pays. C'est ce qu'a souligné, le député Lorcandi Traoré, qui représentait le président de l'Assemblée nationale : «S'il est vrai que la solidarité est une vertu ancestrale et un ferment pour la consolidation de la paix sociale et pour la lutte contre la pauvreté, il demeure aussi vrai que sa promotion et sa pérennisation participe énormément au processus de construction d'une sociétéémergente».
Afin de permettre à ceux qui le souhaitent de donner leurs conributions, des urnes seront placées à certains endroits de la ville (services, marchés, yaar). Pour cette édition, les organisteurs entendent collecter au minimum 120 millions de francs CFA.
Jacques Théodore Balima
Lefaso.net