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Autant le dire : Ces gens-là n'ont rien compris de la décentralisation

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Réuni en séance ordinaire le mercredi 27 novembre 2013, le conseil des ministres a adopté, au titre du ministère de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation, six décrets portant dissolution de conseils municipaux dans six localités du Burkina. Du coup, des populations et même des désormais ex-conseillers se sont soulevés dans certaines d'entre elles, notamment dans l'arrondissement n°4 à Ouagadougou pour crier à la manipulation. Estimant que le gouvernement a eu la main trop lourde.

Et pourtant, ces populations devraient s'en prendre à leurs conseillers municipaux qu'elles ont élus pour faire le développement à la base et qui, pour des raisons politiciennes, parfois purement personnelles, ont bloqué pendant plusieurs mois le fonctionnement des conseils municipaux. Bloquant du même coup le développement local.

C'est donc de la responsabilité du gouvernement de débloquer la situation et permettre le développement local. Toutes les tentatives de médiation, de conciliation, de compromis étant épuisées, il fallait dissoudre ces conseils-là et organiser de nouvelles élections et mettre en place de nouveaux exécutifs locaux de développement. Autrement dit, il sera organisé dans ces six communes, de nouvelles élections municipales au bout de 90 jours. C'est légal, c'est ce que prévoit le code des collectivités territoriales. Si des gens estiment qu'on leur a fait la force, alors, qu'ils se présentent de nouveau devant les populations, qu'ils se fassent élire et reviennent aux affaires. C'est aussi simple que cela. L'essentiel au finish étant de permettre effectivement le développement à la base. Le gouvernement doit, à son tour, jouer son rôle à chaque fois que de besoin.

En effet, certaines gens se sont faits élire conseillers municipaux ou maire de commune ou d'arrondissement parce qu'ils avaient des affaires à faire. S'étant rendus compte par la suite que ces affaires étaient compromises, ils ont tout simplement décidé de bloquer le fonctionnement des conseils municipaux. Tout simplement. D'autres, pour des raisons purement politiciennes, parce que leur parti n'a pas remporté la présidence du conseil municipal, ou même parce que ce n'est pas eux en tant qu'individu, ont décidé de saper la tenue régulière des sessions des conseils municipaux. Depuis donc plus de six mois, ces communes ont été mises en retard de développement. En termes très clairs, aucune action de développement n'a été entreprise dans ces communes dont les conseils municipaux viennent d'être dissouts. Si les populations concernées avaient compris, sans doute qu'elles n'auraient pas manifesté. Au contraire, elles auraient applaudi à rompre. Car, ici, le gouvernement a agi pour leur bien-être.

C'est pourquoi, il faut convenir avec le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement quand il en appelle à la responsabilité collective et individuelle de chacun. Responsabilité collective des partis politiques par qui, on peut dire, tout cela est arrivé. Si ces partis politiques avaient joué convenablement leur rôle, en mettant en avant les intérêts réels des populations qui les ont mandatés, on n'en serait pas là. En outre, si individuellement, les conseillers municipaux avaient mesuré le poids des responsabilités qui leur incombaient en termes d'acteurs du développement local, sans doute qu'on en serait pas làégalement. Enfin, il appartient aux populations, collectivement et individuellement de prendre leurs responsabilités pour préserver la paix et la cohésion sociale, et permettre la mise en place de nouveaux conseillers municipaux. C'est encore mieux que les délégations spéciales.

Dabaoué Audrianne KANI

L'Express du Faso


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