Avec la célébration tournante de la fête de l'indépendance de notre pays, les chefs-lieux de région connaissent une véritable amorce de développement. Au même moment, il apparaît que certains comportements mettent à mal cette dynamique de construction qui se veut durable. D'où la nécessité d'appeler l'ensemble de notre communautéà la réflexion. C'est du moins, dans cette logique que s'inscrit la célébration le 11 décembre 2013 à Dori sous le thème « Civisme et cohésion sociale : fondamentaux d'un développement durable ».
Les manifestions violentes, les conflits entre agriculteurs et éleveurs, et autres scènes de désolation collective ont sans doute inspiré les organisateurs de la célébration tournante de la fête de l'indépendance de notre pays. On se rappelle qu'à Koudougou en 2012, le thème retenu pour cette fête nationale s'intitulait « Citoyenneté-Dialogue-Paix : socle d'une Nation solidaire et prospère ». A l'occasion, le concept de citoyenneté, qui était au centre de ce thème, a été explicitée. En effet, le concept de citoyenneté pleine et entière traduit couramment la situation d'une personne titulaire de l'entièreté des droits et devoirs civils, politiques, économiques, sociaux, culturels, et qui les exerce en participant pleinement à l'œuvre de construction de la Nation.
L'on en déduit que la citoyenneté engendre le civisme qui se trouve être la pièce maîtresse du thème du 53è anniversaire de l'indépendance de notre pays. Le thème de la tribune de Dori s'affiche donc en suite logique de celui de 2012. En effet, « Civisme et cohésion sociale : fondamentaux d'un développement durable » tel est le thème qui a été retenu pour cette année. Avec ce thème, il est question de travailler à renforcer l'amour du citoyen burkinabè pour sa Patrie. En clair, la réflexion autour de ce thème offre l'occasion de susciter davantage le dévouement du citoyen pour sa collectivité, et partant, pour le Burkina Faso.
Dans ce sens, au-delà de la question de savoir ce qu'on fait pour son pays, chaque citoyen devrait prendre l'engagement vis-à-vis de lui-même, de participer activement à la construction de son pays. Et au mieux, se lancer un défi à relever vaillamment dans le cadre de la construction de la Patrie. A cet effet, il convient non seulement de participer à la mise en œuvre des actions de développement initiées par l'Etat, mais aussi prendre personnellement l'initiative d'apporter quelques fois sa contribution, quelle qu'elle soit.
Bien que les exemples ne soient pas légion, il y en a, des burkinabè dévoués pour la cause de la Nation, qui ont contribuéà l'œuvre de réalisation d'infrastructures d'hébergement à Dori pour la fête du 11 décembre 2013. En effet, à la cité des forces vives de la région du Sahel, s'ajoute un hôtel – R+2 – en plein centre-ville de Dori, construit par Bourgou Sébi, un opérateur privé. Avec une telle réalisation, c'est en partie la réponse aux besoins d'hébergement dans cette ville sahélienne carrefour par où transitent surtout maliens et nigériens pour diverses autres destinations. C'est aussi une contribution assez importante pour l'urbanisation de la ville. Et au-delà, c'est une forme de contribution à l'œuvre de construction Burkina Faso. Et c'est à cela que nous interpelle le thème du 53è anniversaire de l'accession de notre pays à l'indépendance. Pas seulement ceux de la ville de Dori, ni les seuls citoyens de la région du Sahel ; mais tous les burkinabè.
S'unir pour mieux profiter de nos réalisations communes
En participant à l'œuvre de construction nationale, l'on réalise, avec les autres Burkinabè, un bien commun très précieux. A l'image d'une maison commune que chaque copropriétaire voudra bien entretenir en vue d'en profiter convenablement dans le respect des autres copropriétaires, ce très précieux bien devra bénéficier non seulement de renforcement, mais aussi et surtout de la protection de tous.
Et la meilleure manière d'en tirer profit le plus longtemps possible, passe par la cohésion sociale. En clair, il importe de se donner la main. Et ce, malgré les différences qui pourraient exister d'une personne à l'autre. En somme, il faut établir une union intime avec tous citoyens burkinabè, en particulier avec ceux de sa collectivité, de sa communauté. Et dans le cadre de cette union, faire prévaloir le dialogue franc et sincère en cas d'incompréhension, tout en se laissant guider par l'esprit de tolérance. Cet esprit recommande que l'on respecte les points de vue, les croyances, les comportements et les pratiques qui diffèrent des siens.
C'est dans un tel climat que l'on peut mieux protéger ce que l'on a de commun et qui se situe au-dessus des intérêts individuels. Autrement dit, le respect et la sauvegarde l'intérêt général passent par là.
Respecter constamment les valeurs cardinales de la société
Quand on obéit aux valeurs que prônent le civisme, la cohésion sociale, la sauvegarde de l'intérêt général, on concourt au développement harmonieux de son pays. Mais, il faut surtout avoir le souci de faire en sorte que ce développement soit durable. Un développement qui profite non seulement à la communauté actuelle, mais qui en plus, soit à même d'être utile aux générations futures. La préoccupation majeure des générations actuelles doit donc être celle de construire le développement durable de notre chère Patrie.
Pour ce faire, il faut que le dévouement pour le bien et l'intérêt de la Nation soit constant. Il faut également que les initiatives et actions pour la cohésion sociale soient des réflexes de tous les jours. Mieux, il importe de faire de la sauvegarde de l'intérêt général, une valeur sacrée et permanente.
Ces valeurs existent bien au sein de nos communautés. Malheureusement, elles sont le plus souvent foulées au pied. Il est souhaitable que l'occasion du 53è anniversaire de l'indépendance de notre pays permette de marquer véritablement le pas, et de constater ensemble que tout le monde gagne à ce que notre société respecte les règles qu'elle s'est elle-même fixée.
Fulbert Paré
Lefaso.net