Le chef de file de l'opposition politique, accompagné de quelques leaders de partis politiques, était ce 14 novembre à Kossyam, pour voir Blaise Compaoré. A leur demande. Avec Blaise Compaoré, ils ont parlé de questions relatives à la vie de la Nation. Notamment du Sénat et de l'article 37.
Deux sujets très essentiels qui intéressent au plus haut niveau Zéphirin et ses camarades de l'opposition, qui voient au Sénat, une institution superfétatoire, donc budgétivore et inappropriée en ce moment au Burkina. Quant à l'article 37 de la Constitution, ils ne veulent pas du tout entendre parler de sa révision, car pour eux, s'il reste en l'état, nécessairement, il y aura alternance au Faso puisque Blaise Compaoré ne pourra plus se présenter à la présidentielle. C'est donc de lui qu'ils ont peur ?
En demandant à rencontrer Blaise Compaoré, tout comme il a rencontré d'autres personnalités et présidents d'institutions, juste après sa désignation, Zéphirin Diabré montre qu'il s'inscrit dans la légalité républicaine. C'est d'ailleurs ce qu'il a toujours prôné. Car, le respect des institutions républicaines est la première qualité d'un homme politique qui aspire à diriger une nation. C'est même une exigence démocratique et une question de bon sens. La politique, ce n'est jamais l'adversité, mais plutôt des visions différentes d'une même question. La visite au chef de l'Etat de Zéphirin Diabré tranche profondément avec le caractère de certains hommes politiques qui refusaient en 2011 de reconnaître en lui le président du Faso. Alors qu'il était élu par les Burkinabé dans un scrutin auquel eux-mêmes ont pris part.
En acceptant de recevoir à la présidence du Faso les hommes politiques qui « veulent sa place », Blaise Compaoré se met très au-dessus des questions purement politiciennes. Et se positionne une fois de plus comme celui vers qui tout converge. Et il ne pouvait en être autrement car, en sa qualité de chef de l'Etat, garant des institutions républicaines, il est le symbole de la Nation, de l'unité. En outre, cette rencontre avec l'opposition est la preuve qu'il s'est résolument inscrit dans la recherche et le maintien de la paix sociale, de la concorde et de la stabilité nationale. En effet, Blaise Compaoré ne peut prôner le dialogue dans d'autres pays, dans d'autres démocraties et lui tourner le dos chez lui.
C'est pourquoi, cette occasion doit être saisie par tous les acteurs pour renouer véritablement le fil du dialogue sur les questions politiques qui intéressent tous les Burkinabé. Sans aprioris. Parce qu'en vérité, on peut se soupçonner mutuellement quand on va à un dialogue, quand on cherche le compromis. On ne peut non plus se soustraire de la vie de la Nation, de participer aux grandes questions nationales et revendiquer après sa place. Malheureusement, c'est bien très souvent ce que fait notre opposition. Si bien que les Burkinabè ne la comprennent pas toujours.
On espère donc que cette fois-ci, l'opposition va inscrire ses actions dans la dynamique de la participation et de la prise de positions dans les grandes questions nationales. Dans le respect de la légalité républicaine. Sans nécessairement chercher à saper les fondements déjà assez solides de la République. Car, c'est cela que les Burkinabè attendent d'elle : une force de proposition, de conquête véritable du pouvoir en attendant. En attendant que son heure sonne !
Dabaoué Audrianne KANI
L'Express du Faso