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Barrages retour mondial 2014, Algérie-Burkina (1-0) :Le rêve se brise à Blida pour les Etalons

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En match retour des barrages de la coupe du monde de la FIFA, Brésil 2014, joué hier mardi 19 novembre, à Blida en Algérie, les Fennecs ont battu les Etalons sur la plus petite des marges, 1-0. Les Etalons qui s'étaient contentés d'un 3-2 lors de l'aller à Ouagadougou, se voient ainsi barrés par les Fennecs, mais non sans avoir livré un match héroïque.

Au vu du score étriqué du match aller, surtout les deux buts concédés, l'on savait que le retour allait être très difficile en territoire algérien. Le coach Paul Put a mis en place une tactique de jeu offensive, avec en attaque Jonathan Pitroipa bien que muselé, Préjuce Nakoulma, que venaient fortement soutenir Charles Kaboré et Jonathan Zongo, à chaque fois que l''équipe était en position offensive. En défense, Bakary Koné, Steeve Yago, Djakaridia Koné, Florent Rouamba, étaient bien en place. Il n'y a pas eu de round d'observation dès le coup d'envoi de l'arbitre, le Sénégalais Badara Diatta. Les Etalons sont même les premiers à afficher leurs ambitions, de ne pas laisser l'initiative du jeu à leurs hôtes. Ces derniers ouvraient du reste matinalement le score dès la 3e mn par le capitaine Charles Kaboré, mais dommage, l'arbitre avait sifflé bien avant une position avancée du buteur. Le but n'est donc pas validé, mais cela allait s'avérer plus tard le tournant du match que l'on n'imaginait pas. Pour cette première mi-temps, le jeu est équilibré entre les protagonistes, mais aussi engagé, avec des contacts physiques parois rudes. L'arbitre est cependant clément, se bornant à verbaliser les fautifs. Pitroipa, Nakoulma et surtout Charles ont été rudement agressés. Après le but refusé des Etalons, les Fennecs vont se signaler par une tête dangereuse de Medhy Grégory Lacen à la 20e mn qui passe près des montants de Daouda Diakité, et d'un tir écrasé de Islam Slimani à la 30e mn. Les deux équipes se dominent tour à tour, mais il n'y aura rien à se mettre sous la dent jusqu'à la pause. Dès le coup d'envoi de la 2e mi-temps, les Etalons observent une minute d'inattention sur une balle en profondeur algérienne, il s'ensuit un cafouillage, et le capitaine Madjid Bouguerra, face-à-face avec Daouda Diakité, trouve le chemin des filets burkinabè. Un but qui met en délire tout le stade Mustapha-Chacker, on jouait à peine 4mn, après le coup d'envoi, soit 49mn de jeu. Jusque-là, ce sont les Etalons qui étaient qualifiés, mais avec ce goal algérien, la donne venait de changer, ce sont les Fennecs qui avaient maintenant le ticket du Brésil. Il revenait maintenant aux visiteurs de courir après l'égalisation, pour inverser les choses. Le coach Paul Put éjecte du sang neuf, en faisant entrer simultanément des joueurs à vocation offensive, Aristide Bancé, Bertrand Isidore Traoré, et plus tard Alain Traoré. En effet, l'attaque va gagner un peu en dynamisme, mais les Algériens sont sur toutes les balles, pour empêcher les Burkinabè d'approcher leurs buts ; par moments, les blessures supposées ou réelles des Algériens viennent couper l'élan des Etalons. Il n'y aura vraiment rien de substantiel, sinon ce corner dans les dernières minutes du match qui s'apparentait à la balle de match. Un corner bien botté par Charles Kaboré, Alain parvient à reprendre, mais la balle s'écrase sur le montant. Ainsi, c'était l'ultime occasion pour les Etalons d'égaliser et de reprendre le ticket de mondialiste. Le score en restera là, 1-0, au grand bonheur des hôtes qui se congratulaient et des supporters qui n'ont pas hésitéà envahir même la pelouse. Le rêve des Etalons et de tout le peuple burkinabè se brise à Blida.

Barthélemy KABORE


Beyon Luc Adolphe Tiao, Premier ministre du Burkina Faso

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« Déçu ? Bien sûr que oui »

« Déçu ? Bien sûr que oui. Je m'attendais à une victoire. Surtout que les Algériens ont gagné sur le fil du rasoir. C'est ce qui fait un peu mal. En dehors de cela, il faut l'accepter. Les Algériens ont gagné et ils méritent aussi leur victoire. C'est vrai que cette défaite est difficile à digérer. Malgré tout, nous sommes fiers de nos Etalons. Ils ont donné le meilleur d'eux-mêmes. Nous avons manqué de chance. En dépit de la défaite, nous devons réserver un accueil triomphal à nos représentants. Ils n'ont pas démérité. Ils ont hissé haut le drapeau du Burkina Faso. Notre pays sera plus que jamais respecté. Nul doute que la prochaine fois sera la bonne. Mobilisons-nous pour continuer à soutenir les Etalons et bonne chance aux Algériens à la coupe du monde. Nous souhaitons d'ailleurs que toutes les équipes africaines qui iront au Mondial puissent valablement représenter le continent et qu'elles aillent le plus loin possible. Le gouvernement va continuer à appuyer le développement du football, surtout celui à la base. Faire de telle sorte que le vivier soit encore plus important. Et je suis sûr que dans quatre ans, nous allons voir notre pays aller encore plus loin ».

Propos recueillis par Yves OUEDRAOGO


Daouda Sanou Famozo (ancien Directeur technique national) :

« Nous avions eu notre Zambien, et eux aussi ont eu leur Sénégalais »

« J'ai des petits regrets parce que nous étions si proches. Après cela, il faut que nous analysions froidement. Quant au match en lui-même, lorsque vous voyez la composition de l'équipe, c'était difficile de voir comment nous allions marquer un but. Il y avait beaucoup de milieux de terrain à vocation défensive. Ça fait que l'intention inavouée était de les contenir, de les empêcher de jouer. Chose que nous avions réussi à faire. Maintenant sur les balles arrêtées il y a eu un manque de concentration et c'est ce qui a amené le but. Sinon, je pense que nous aurions pu jouer 90 mn et puis terminer sur un match nul vierge. Nous avions réussi à les contenir. Mais est-ce une option payante quand on sait qu'à l'extérieur, on bénéficie toujours d'un petit coup de pousse de l'arbitrage. Ce qui me fait dire que nous avions eu notre Zambien, et eux aussi ont eu leur Sénégalais. Je me dis qu'au jour d'aujourd'hui, nous devons en tirant les enseignements, avoir l'honnêteté de dire que nous n'avions jamais planifié une participation à la coupe du monde. Ça nous a trouvés en cours de chemin. Je pense que maintenant, le football burkinabèétant décomplexé vis-à-vis des autres, et avec le potentiel que nous avons, nous pouvons légitimement programmer et planifier pour le trophée de la CAN 2015. Je suis optimiste. Je pense que les joueurs que nous avons, beaucoup savent qu'après 2015, ils doivent songer à raccrocher. C'est le moment pour nous de profiter d'eux. 2015 est jouable pour le titre africain avec le groupe que nous avons. Sous réserve que les joueurs gardent le même mental, qu'ils aient la même ambiance et qu'à côté de cela, nous améliorons notre gestion et notre planification ».

Propos recueillis par Yves OUEDRAOGO


Ambiance morose à Ouagadougou

La défaite des Etalons du Burkina Faso face aux Fennecs d'Algérie a tué l'ambiance chaude de la population à Ouagadougou. Après le match, les rues étaient quasi -vides. De l'échangeur de l'Est au rond-point de la Patte d'Oie en passant par l'échangeur de Ouaga2000, aucun supporter ne tenait encore le drapeau du pays. Plus de voiture, ni de moto habillées en rouge-jaune et vert en circulation. Le bruit des sifflets, des vuvuzelas, où encore les klaxons d'avant-match étaient "morts". C'est à Gounghin que quelques "maquis"étaient toujours bien animés. D'autres groupuscules s'étaient formés et chacun tentait de donner des explications à la défaite. D'autres accusaient l'arbitre d'avoir officié le match en faveur des Algériens. Certains critiquaient le classement fait par Paul Put. Pour d'autres, l'équipe n'a pas mouillé le maillot. L'atmosphère délétère s'est créé depuis l'ouverture du score par les Fennecs. A chaque point où les gens suivaient le match, c'était le silence total. Plus d'applaudissements ni de cris de joie. Et pourtant, avec l'espoir de voir l'équipe nationale participer à une phase finale de la coupe du monde, la population s'était réveillée avec les couleurs nationales. Elèves, fonctionnaires, commerçants, nombreux sont ceux qui possédaient un maillot, une perruque, ou un fanion aux couleurs de la patrie. Les stations-radios de la place passaient les chansons dédicacées à l'équipe nationale. Même une partie de l'UNSE a sillonné des artères de la ville avec un mini-orchestre, et a visité la RTB et les Editions Sidwaya.

Pengdwendé Achille OUEDRAOGO

Sidwaya


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