L'éclairage de l'Avenue de l'Union européenne était prévu pour être effectif ce mois de novembre. C'est la promesse qui avait été faite par le ministre de la Fonction publique, Vincent Zakané, qui représentait son homologue des Infrastructures et du Désenclavement le jour même où, suite à un accident mortel, les populations sont sorties pour manifester leur ras-le-bol par le blocage de la rue pendant toute la journée. C'était exactement le 4 juillet 2013. Malheureusement, à cette date du 14 novembre, au moment où vous lisez ces lignes, rien ne montre que ce délai qui avait été donné sera respecté.
Car, en effet, sur le terrain, aucun début de travaux dans le sens de cet éclairage n'est perceptible. Malheureusement, les nouvelles ne semblent pas très bonnes. Puisque, tout porte à croire qu'il faut encore attendre. Quoi ? Et jusqu'à quand ? Qu'est-ce qu'il faut encore attendre ? Du moment où du côté de l'Union européenne, le bailleur de fonds, on rassure que le financement est là ? Que faut-il donc attendre ? Que les gens sortent prochainement pour manifester encore leur mécontentement ? Est-ce encore vos procédures de décaissement qui sont passées par là ? Décidément, si c'est le cas, on a l'impression que ces procédures ne sont pas faites pour les Burkinabè. Franchement, elles semblent être en déphasage réel avec nos réalités. A moins qu'il y ait d'autres raisons que nous ignorons et qui les justifient. Si ce n'est pas le cas, alors qu'on nous explique.
L'avenue de l'Union européenne a tellement fait parler d'elle, dans le bon sens comme dans le mauvais, qu'il faut éviter d'en rajouter. Franchement, ça suffit ! Parce que, en vérité, personne, même le moindre technicien en ponts et chaussées ne peut imaginer un seul instant qu'on soit venu construire une si belle avenue, rentrée principale en venant de la capitale, Ouagadougou, sans le moindre éclairage. Vraiment, c'est incompréhensible ! Si bien qu'il a fallu que la mairie de la commune de Bobo-Dioulasso, trouve l'astuce de baptiser l'avenue au nom de l'Union européenne et que, à l'occasion de son inauguration, le maire fasse le plaidoyer auprès de son Représentant résident au Burkina, à l'époque Amos Tincani qui, heureusement, avait donné son accord pour le financement de l'éclairage. Mais ce financement devait être joint à celui de la route Sakoinsé - Boromo, actuellement en réhabilitation. Pour le reste, faisons grâce. Ce qu'on déplore tout simplement, c'est que jusqu'à nos jours, cette avenue n'est pas encore éclairée, plus de huit ans après sa construction. Alors que…
Monsieur le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, nous sommes au mois de novembre. Il faut refuser de donner raison à tous ceux qui disent que tant qu'on ne descend pas dans la rue, le pouvoir-là ne « mouve » pas. De juillet à novembre, vous avez sans doute eu le temps de travailler sur ce dossier qui, s'il n'est pas une urgence, n'en est pas moins une. C'est pourquoi, il est encore temps de donner un signal fort pour rassurer les usagers de cette avenue que vous ne les avez pas oubliés. Ou du moins, que votre promesse sera tenue. Même s'il y a des difficultés, c'est bien l'occasion d'en parler. Car, le silence, voyez-vous, donne l'impression qu'on méprise. Les populations veulent des actes et non des paroles. A défaut, néanmoins, qu'on leur parle, qu'on leur explique. Ce n'est pas plus compliqué que cela !
Dabaoué Audrianne KANI
L'Express du Faso