Retrouvée assise dans son poste de travail, A.K, employée à la Filature du Sahel (Filsah) l'a échappé belle. Grâce à la « magnanimité» de ses patrons, la bonne dame qui dit souffrir de menstrues douloureuses a échappé de près au licenciement. Rappelons que son cas et le sort de Béma Sékongo (Tout de même difficile à défendre) étaient à l'origine du sit-in du 05 novembre 2013. Retour sur un des scénarios déclencheur de la vague de licenciement du 11 novembre 2013 et de l'arrestation suivi du transfert des 10 délégués syndicaux au parquet de Bobo-Dioulasso.
L'histoire relèverait d'un fait divers sous d'autres cieux. Le 27 septembre 2013, A.K, employée à la Filsah est surprise dans une position assise à son poste de travail. Pour «non-respect de son heure de pause», elle avait déjàécopé d'une mise à pieds de 3 jours en juillet dernier. Son chef, Moustapha Sama, lui adresse donc une demande d'explication. Le même jour, l'accusée répond au Directeur des ressources humaines de la Filsah, à travers la lettre d'explication ci-dessous :
« Vous m'accusée de m'avoir vu dans cette position (trouver en position assise). Ce n'est pas mon habitude mais c'est dûà un malaise. J'ai l'habitude d'avoir un cycle mensuel douloureux qui me donne des maux de reins ainsi que des maux de bas ventre. J'ai été une fois dans un centre médical (ABBEF) pour consulter mon mal mais ils m'ont fait comprendre qu'il n'y a pas de traitement précis, que c'est passager. Au début de mon cycle, j'ai une douleur atroce qui m'oblige à me courber sur la table ou bien à m'asseoir un peu avant que la douleur ne passe ».
Une semaine après la lettre d'explication de A.K, la sentence de l'administration tombe. Et elle se résume comme suit :
« Mademoiselle,
Par la présente, nous vous infligeons une mise à pieds de six (06) jours dès réception de cette lettre, pour violation de l'article 21 du règlement intérieur (trouvée assise à votre poste de travail).
Aussi, nous vous rappelons que le 15 juillet 2013, nous vous avons infligé une mise à pieds de trois jours pour non-respect de votre heure de pause.
Votre attitude récidiviste va à l'encontre des dispositions de notre Règlement intérieur et devrait conformément aux dispositions de l'article 26, être sanctionné par un licenciement. Cependant, le Directeur Général a, par magnanimité, décidé de vous accorder un dernier sursis en transformant votre licenciement en une mise à pieds de (06) jours. Toutes fois, nous vous recommandons vivement de vous ressaisir pour assurer une parfaite exécution de votre contrat de travail…».
Propagande oblige, le reste de l'histoire a été plus ou moins gonflé par d'autres personnes pour leurs causes. Mais tout de même, au vu de son explication, on ne peut que déplorer la situation de A.K. Parce qu'il est difficile d'admettre qu'une femme risque le licenciement pour un mal physiologique propre à son genre.
Ousséni BANCE
Lefaso.net