L'effet Zéphirin est-il entrain de s'estomper ? En quelques semaines, sous sa houlette, l'opposition avait réussi à mobiliser du monde pour marcher contre la mise en œuvre du sénat au Burkina. Certains faits et gestes laissaient même penser que ces mouvements seraient le début de l'adoubement du chef de file de l'opposition, fort des 19 députés de son parti, comme candidat de l'opposition en 2015.
Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Zéphirin Diabré serait-il tombé dans le piège de Tolé Sagnon en lui répondant après la marche de la CCVC ou a- t-il délibérément choisi le moment pour dévoiler son idéologie ?
En tout les cas, il l'a dit haut et fort, mettant ainsi fin au jeu de cache-cache qu'il entretenait depuis le début de son aventure, quand on lui demandait s'il était de la gauche ou de la droite. En lui-même, sa déclaration tonitruante (je suis néolibéral et ce sont les néo libéraux qui dirigent ce monde) n'est pas inédite et ne peut émouvoir un observateur averti de la géopolitique. Mais, elle a été le début de la fracture avec ses camarades de l'opposition.
Zéphirin Diabréétait-il bien inspiré de clamer haut et fort qu'il est néolibéral dans un pays traditionnellement ancréà gauche, depuis les années 60 ? A-t-il penséà ménager ses camarades de la gauche qui ont battu le pavé avec lui et avec qui il élabore ses stratégies ? Manifestement, à cause de ses maladresses, la cohésion de l'opposition a fortement pris un coup. Il n'y a qu'à regarder la composition du Comité d'action pour le peuple (CAP) de Valère Somé, qui regroupe presque tous les partis de gauche de l'opposition. Pouvait-il en être autrement ?
Zéphirin Diabré venait de leur avouer que la gauche serait l'échelle qu'il utiliserait pour arriver au pouvoir afin d'appliquer une politique de … droite. Avouons que ce n'est pas acceptable, même si la politique est souvent l'art des compromis. L'unité de l'opposition n'aura duré que le temps de deux marches contre le sénat…
Issaka ILBOUDO