Une révision du statut du chef de file de l'opposition (CFOP) fait lentement son chemin. L'actualité de la réforme de cette loi vient d'être mise en lumière avec les travaux du comité de suivi des réformes politiques. Opposition radicale, opposition non affiliée au CFOP, opposition modérée etc. la situation est certes ambigüe dans le contexte. Et ce n'est pas nouveau.
Au nom de la Constitution, certains partis avaient fortement critiqué le fait de s'affilier au CFOP et de ne pas occuper de postes de responsabilité dans l'appareil, pour être paré de la tunique d'opposant. Mais ce qui est assez particulier, c'est la conséquence que pourrait avoir une telle révision de la loi. Va-t-elle exacerber l'ego des opposants et provoquer l'émiettement de leurs forces ? Ce qui est sûr, l'opposition n'a pas bonne presse dans l'opinion publique à cause du va-et-vient de certains de ses membres dans la majorité.
Comment en effet faire confiance à des hommes politiques dont le positionnement dépend du portefeuille ministériel et dont la rhétorique est fonction d'une frustration ? Avec de tels hommes politiques, les Burkinabè ne se retrouvent pas parce qu'ils estiment que finalement, la politique est l'affaire des plus rusés et non un sacerdoce pour servir le peuple.
Alors, la révision du statut du chef de file de l'opposition ne va-t-il pas accentuer le bal des opposants vers Kossyam, comme l'a laissé entendre un journal récemment ? Cela ne ferait que renforcer le crédit du président Blaise Compaoré…
Dominique NIKIEMA