Face à la presse le 7 septembre 2013 à Ouagadougou, le Comité de suivi et d'évaluation de la mise en place a expliqué et défendu le rapport circonstancié qu'il a remis au président du Faso le 30 août dernier. A l'occasion, le représentant de l'Alliance pour la démocratie et la fédération/ Rassemblement démocratique africain (RDF/RDA), Mathieu Hien, a affirmé que son parti est dans le consensus qui a sanctionné ledit rapport. Toute chose qui témoigne de l'adhésion du parti de l'éléphant à la mise en place du controversé Sénat.
L'ADF/RDA se réclame de la majorité présidentielle, ou à tout le moins, soutient le président du Faso. Avec cette position affichée, la participation dudit parti en juillet 2011 aux travaux du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) ne pouvait surprendre l'opinion. Et la logique voudrais qu'elle soutienne jusqu'au bout les projets de réformes institutionnelles préconisés par le CCRP.
Et contre toute attente, l'éléphant barrira contre le Sénat issu des travaux du CCRP. L'ADF/RDA a, en effet, voté contre le projet de loi relatif à la mise en place du Sénat. Par la suite, elle a, par lettre ouverte, demandé au président du Faso de renoncer à la mise en place du Sénat. Dans la foulée, l'opinion majoritaire voyait en ces divergences de vue, le chemin vers un divorce entre elle et le parti au pouvoir. Et l'opposition politique affiliée au Chef de file de l'opposition présageait du renforcement de ses rangs par le parti de Me Gilbert Ouédraogo.
Mais rien de tout cela. L'ADF/RDA se réclame encore de la majorité présidentielle. Mieux, elle a répondu à l'appel diligenté le 12 août dernier par le chef de l'Etat, pour la production d'un rapport circonstancié sur la mise en œuvre des réformes issues du CCRP. Et aujourd'hui, la position du parti par rapport au Sénat a viré ; et pour cause, le « consensus » l'a emballé.
C'est du moins, ce qui ressort des propos de Mathieu Hien, celui-là même qui a représenté le parti au sein du Comité de suivi et d'évaluation des réformes politiques. En effet, confie M. Hien, «En tant que parti de la majorité présidentielle, nous avons pris part aux travaux de suivi et nous avons contribué aux conclusions». Là, relève –t-il, «nos revendications que nous avons toujours défendues, c'est de faire en sorte que le Sénat soit suffisamment représentative, pour que ce soit un Sénat de qualité, un Sénat qui contribue à l'approfondissement de la démocratie». Et de préciser, «l'ADF/RDA a tenu à ce qu'il y ait le consensus ; ce qui a été fait».
A en croire Mathieu Hien, le parti de l'éléphant trouve de réels motifs de satisfaction dans le nouveau projet de mise en place du Sénat. La réduction du nombre de sénateurs (de 89 à 71) appelés à animer le Sénat nouvelle version, la prise en compte de la jeunesse (30 ou 35 ans) au rang des sénateurs, « l'élargissement du Sénat aux autres couches socio-professionnelles, aux autres formations et sensibilités politiques», consacrés dans le rapport, fondent, à en croire M. Hien, l'adhésion de l'ADF/RDA à la mise en place du Sénat.
Au-delà de ces raisons, précise-t-il, «nous, nous voulons la paix, la cohésion sociale dans notre pays ; nous voulons l'approfondissement de la démocratie pour le bonheur du peuple burkinabè».
Après tout, le dernier mot est attendu du président du Faso quant au contenu exécutable dudit rapport. Déjà, et à croire ses auteurs, des mesures sociales sont annoncées par le gouvernement conformément à une des recommandations qui y sont contenues.
Fulbert Paré
Lefaso.net