Anatrans brûle, ou du moins 2000 tonnes des résidus d'anacardes de la société brûlent. Depuis 72 heures, les fumées en provenance de cette usine de transformation d'anacardes ont envahi une partie de Bobo et des villages environnants. A la suite des plaintes des riverains, le maire Salia Sanou, ses techniciens, le directeur régional du ministère de l'Environnement et du Développement durable, le commissaire central de la Police de Bobo-Dioulasso… ont effectué le déplacement ce vendredi 06 septembre 2013.
Avec ses 2.000 employés et des recrutements à venir, Anatrans semble être sur une autre planète dans le paysage industriel de la ville de Bobo-Dioulasso. Située non loin de ‘'Bobo 2.000'', l'entreprise fait face à un incendie dont l'origine accidentelle évoquée par la direction reste encore à déterminer au niveau de la police.
Ayant reçu des plaintes des villages environnants, le maire Salia Sanou est donc allé constater les faits. A l'image de bien d'autres personnes, il a fait le tour de l'usine. Regardant les sapeurs-pompiers se débattre contre l'incident.
Et au niveau du ministère de l'Environnement et du Développement durable, l'on s'interroge sur les conséquences. Le directeur provincial des Hauts-Bassins de ce ministère, Robert Somé, a promis de revenir à la charge pour s'imprégner de l'impact réel de l'incident.
Au niveau de la police, l'origine de l'incendie préoccupe. Avec le maire, des huissiers de justice, le Commissaire central de la police du Houet Abdoul Aziz Yonli et ses hommes ont également un regard sur l'affaire.
Anatrans en perte
Accusateur sur les origines de l'incendie, le maire de la commune de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou est resté sceptique vis-à-vis des premières explications par les responsables d'Anatrans. Sans le dire directement, Salia Sanou croit qu'Anatrans s'est débarrassé d'un stock dérangeant.
Ce qui a poussé, M. J. Auguste Boudo à improviser une conférence de presse. Et selon le Directeur général de la société Anatrans, l'incendie est accidentel : «c'est au cours d'un essai sur la fabrication du charbon avec les résidus de la transformation des anacardes que le stock a pris feu.
«Malheureusement, les intempéries étaient à notre défaveur ajoutera-t-il. Le vent a propagé le feu. On a été très vite débordés et on a du faire appel aux sapeurs-pompiers qui sont venus». Sur l'enjeu économique de l'incendie, Auguste Boudo déplore des pertes immenses : «Les deux milles tonnes de résidus brûlés sont des pertes énormes pour notre entreprise dit-il. Parce que ces rejets entrent dans la composition du charbon pour la cuisson.
En transformant ces résidus on peut en faire du gas-oil bio et actuellement on a une mission à Lomé pour acheminer le matériel de transformation des coques. Les coques rejetées par l'usine entreraient également dans la composition des colles utilisées dans la tuyauterie aéronautique. Les mêmes coques brulées contiennent du CNCL qu'on vend à 50.000 francs la tonne…» Pour le reste, Auguste Boudo dit avoir un dessein de prospérité, de mieux vivre pour les populations de Bobo-Dioulasso. «Nous ne sommes pas installés à Bobo-Dioulasso pour nuire aux populations » fera-t-il savoir. Contre l'incendie, Anatrans dit avoir engagé deux citernes de 60.000 litres pour appuyer les sapeurs-pompiers. Par ailleurs, Auguste Boudo et le maire invitent les populations qui souffriraient des conséquences de cet incident d'aller vers les services sanitaires pour qu'on puisse situer les responsabilités.
Ousséni BANCE
Lefaso.net