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Inondations récurrentes au Burkina Faso : Comment les éviter ?

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L'actualité de cette période de l'année au Burkina Faso, outre le Sénat, est également marquée par les fortes pluies que nous enregistrons depuis le début de l'hivernage. Pays sahélien, peu habitué aux fortes pluies, le Burkina Faso ces dernières années doit faire face aux inondations qui surviennent pendant la saison pluvieuse. Ainsi, le pays enregistre- t-il chaque année des pertes en vies humaines et des pertes matérielles. Quelles sont les causes de ces inondations ? Sont-elles évitables ? Eléments de réflexion…

Le mercredi 04 septembre 2013, au cours du conseil des ministres, Alain Zoubga, MASN (ministre de l'action sociale et de la solidarité nationale) a présenté une communication relative à l'état des lieux des inondations à la date du 31 août 2013. «Ainsi, au 31 août 2013, onze mille trois cents quatre vingt trois (11 383) sinistrés dont deux décès étaient enregistrés. Mille quatre cents vingt trois (1 423) ménages donc, sont affectés par ces inondations. Et sur les treize (13) régions que compte le Burkina, neuf (09) sont touchées par les inondations» selon M Zoubga.

Notons aussi, que la pluie qui s'est abattue sur la ville de Ouagadougou, le mardi 03 septembre 2013 dans la soirée, a inondé les quartiers comme Pissy et Gounghin.

Des causes multiples aux conséquences dramatiques.

Beaucoup de facteurs augmentent les risques d'inondation et par ricochet les conséquences. Nous pouvons retenir :
- Le manque et/ ou l'insuffisance des ouvrages d'assainissement pour drainer les eaux de pluie ;
- Le mauvais entretien des caniveaux existants : en effet, les populations y jettent des ordures qui finissent par empêcher l'eau de couler ;
- L'installation de ménages dans les zones dites inondables : malgré l'inondation du 01er septembre 2009 au Burkina et ses conséquences, beaucoup de personnes sont restées dans ces zones. L'Etat Burkinabé les avait dédommagées pourtant et les avait invitées à s'installer dans des sites d'accueil ; peine perdue puisque nombre d'entre elles ont refusé de se plier.
- La précarité des constructions : les couches sociales défavorisées disposent d'habitations de fortune qui les exposent en cas de fortes pluies…

Les conséquences de ces différents facteurs sont les pertes en vies humaines et d'importants dégâts matériels. La moindre pluie est ainsi source d'angoisses pour tout le monde.

Aussi, pouvons-ajouter y ajouter les maladies qui peuvent s'y adjoindre (les eaux de ruissellements transportent de nombreux déchets, donc beaucoup de maladies).

De la responsabilité de l'Etat…

L'Etat dans ses différents plans d'urbanisation doit inclure la réalisation de caniveaux pour éviter que l'eau stagne où il ne faut pas. Car cela finit par créer des nids de moustiques qui véhiculent certaines maladies notamment le paludisme, le choléra…

Il faut aussi pour la construction de certaines infrastructures (les ponts, les aménagements hydriques…), que l'Etat Burkinabé fasse appel à des professionnels pour des ouvrages de qualité. Des ponts cèdent un ou deux ans après leur construction.

L'Etat peut également voir dans quelle mesure subventionner certaines catégories de personnes dans la construction de leur logis car il est responsable de la sécurité des populations.

Egalement obliger les personnes vivant dans les zones inondables à rejoindre leur site d'accueil en leur proposant des mesures alternatives.

De la responsabilité des populations…

L'entretien des caniveaux incombe aux populations. Elles doivent s'organiser pour éviter d'abord qu'on y jette des déchets. Ensuite, avant la saison pluvieuse, elles doivent travailler à enlever les ordures s'il y en a.

A cela, on peut ajouter l'eau des toilettes, de vaisselle et de lessive déversées dans les rues. Ces différentes eaux finissent par dégrader le sol et faire des trous à certains endroits. Trous qui deviennent à leur tour des refuges de moustiques, donc de maladies.

Actuellement, l'appui du gouvernement aux personnes sinistrées se traduit en dons de vivres, de matériels de survie et d'abris dans les régions concernées. Les écoles accueillent le maximum de sinistrés. Bientôt, ce sera la rentrée des classes. Que deviendront alors ces sinistrés ? Quelles mesures prendra le gouvernement pour gérer les prochaines inondations de façon efficace et efficiente ? Bref autant de questions dont on aurait sans doute fait l'économie si certaines mesures essentielles avaient été prises et respectées en amont.

Patindé Amandine Konditamdé

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