Quantcast
Channel: leFaso.net
Viewing all articles
Browse latest Browse all 82090

CONTRIBUTION CITOYENNE POUR UN BURKINA NOUVEAU POST 2015

$
0
0

2015 : Devoir d'alternance & opportunité a saisir pour un vrai changement, pour le renouveau national avec une vraie démocratie et un meilleur vivre-ensemble au Faso

1 – Du constat d'impuissance du peuple

a) Le pouvoir politique sert les intérêts d'une minorité d'ultra-riches contre l'intérêt général
b) Se servir du pouvoir confié par le peuple contre l'intérêt général est un abus de pouvoir
c) Un régime démocratique devrait avant toute chose protéger le peuple des abus de pouvoirs
d) La constitution n'organise aucun contre-pouvoir, le peuple n'est pas protégé et la situation ne peut qu'empirer

Notre régime protège en théorie le peuple et pourtant le peuple n'est pas du tout protégé. Comment une telle situation est-elle possible en démocratie ?

2 – Le Burkina est elle une démocratie ?

a) Dans une démocratie le peuple est souverain et gouverne dans l'intérêt général
b) La constitution de la Ve République transfère le pouvoir du peuple à des représentants
c) L'intérêt général n'est pas défendu par les représentants
d) La constitution ne prévoit pour le peuple aucun moyen légal de contester l'action de ses représentants
e) On doit donc logiquement renoncer au mot “démocratie” pour décrire le régime actuel qui prévaut au Faso

Venu au pouvoir pour « rectifier » la révolution de Sankara, ils nous ont basculés dans une IVe République qui, même techniquement n'est pas une démocratie, c'est un fait : le peuple n'exerce ni pouvoir ni contre-pouvoir. Mais la République laisse pourtant une charge importante au peuple : L'ELECTION DE SES REPRESENTANTS (Conseillers, Députés, …).

Pourtant l'élection ne change rien et chaque citoyen ressent profondément son impuissance politique. Pourquoi donc ce paradoxe ? L'élection n'est-elle pas synonyme de démocratie ?

3 – L'élection n'est pas la démocratie

En démocratie, l'élection n'est qu'un mode de désignation parmi tant d'autres. A l'origine de la Démocratie (dans la Grèce antique, Athènes), le mode de désignation était la sortition (le tirage au sort). L'élection, comme mode désignation, a été progressivement introduite et abusivement utilisé contre l'intérêt général.

Aujourd'hui en effet,
a) L'élection permet essentiellement de choisir parmi des candidats déjà présélectionnés par des partis politiques
b) Une campagne électorale coûte cher, se faire élire coûte très cher, si ce n'est par les moyens de l'Etat, le soutien de puissances d'argent est indispensable
c) Obtiennent donc des pouvoirs sans contre-pouvoir les membres d'un clan politique qui forment une oligarchie et sont redevables de leur élection à des puissances d'argent
d) A l'issu de telles mascarades et escroqueries appelés «élections », les prétendus «élus » deviennent les maitres du peuple dont ils devraient être les serviteurs.
e) La véritable démocratie n'utilisait pas l'élection mais le tirage au sort pour choisir ses serviteurs, pas ses maîtres
f) De plus la véritable démocratie confiait des pouvoir limités à ses serviteurs pour un mandat court g) Et enfin la véritable démocratie organisait des contre-pouvoirs efficaces

Conséquence de ces institutions en général et du tirage au sort en particulier, la véritable démocratie athénienne a permis pendant 200 ans que les pauvres soient toujours au pouvoir et jamais les riches. Ce qui n'a pas empêché la société athénienne de prospérer.

L'élection est utilisée au Faso depuis les indépendances et a toujours provoqué mécaniquement le résultat inverse : le pouvoir des riches toujours, le pouvoir des pauvres jamais. Vous en subissez chaque jour les conséquences.

L'élection n'a jamais été un outil démocratique et pourtant nous vouons un culte quasi religieux à l'élection. Il nous faut redécouvrir le tirage au sort et le mettre en pratique au Burkina Faso. Si tant est que nous voulons copier, autant copier l'original de la démocratie (c'est à dire la démocratie athénienne) plus que la photocopie (démocratie occidentale moderne)

Les citoyens burkinabé n'ont pas décidé d'eux-mêmes, un beau jour d'élire leurs représentants. Le principe de l'élection des chefs (qui devraient en fait être nos serviteurs) est inscrit dans notre constitution, la loi supérieure du pays. Savez-vous qui a écrit la constitution ? Eh bien, ce sont ceux-là même qui sont au pouvoir aujourd'hui. Comment peut à la fois être juge et parti et rendre un bon jugement ?

4 – Notre constitution est au cœur du problème : c'est la Cause des causes

a) La constitution doit établir les limites du pouvoir protectrices de l'intérêt général
b) Notre constitution a étéécrite par des personnes désignées par des hommes exerçant le pouvoir
c) Il y a conflit d'intérêt : celui qui a le pouvoir ne doit jamais déterminer les limites de son propre pouvoir
d) Toute personne intéressée au pouvoir ne doit pas participer à la rédaction de la constitution
e) La constitution doit donc être écrite par le peuple puis votée par lui.

Pour que peuple puisse écrire sa constitution, il devra confier cette tâche à une Assemblée Constituante. Pour désigner les membres de cette assemblée il ne faudra surtout pas passer par l'élection, mais par le tirage au sort. C'est par cette étape primordiale que passe le combat contre tous les abus de pouvoir, et C'EST POURQUOI LA REVENDICATION PRINCIPALE, LA CONDITION SINE QUA NONE, QUE NOUS DEVRIONS EXIGER DE TOUT CANDIDAT PRESIDENTIEL EN 2015, SE RESUME A CECI : « NOUS VOULONS UNE ASSEMBLEE CONSTITUANTE DEMOCRATIQUE, DONC TIREE AU SORT AFIN QU'UNE NOUVELLE CONSTITUTION SOIT ECRITE PAR ET POUR LES CITOYENS.

En effet, une constitution d'origine citoyenne est la seule revendication qui vaille pour pouvoir changer quoi que ce soit dans le fonctionnement actuel de notre société.

Pour ce faire, dès sa prise de fonction, le nouveau Président devra procéder à la mise en place d'une « Assemblée Constituante » véritablement représentative de la Nation dans toutes ses composantes. Les représentants de chaque composante au sein de cette assemblée constituante, devront être désignés sur une vraie base démocratique (c'est-à-dire par le tirage au sort).

L'Assemblée constituante travaillera durant toute la première année du Mandat présidentiel à la rédaction de la nouvelle « Constitution d'origine citoyenne ». De l'application de cette Constitution, découlera tout le reste.

Pour tirer au sort cette Assemblée Constituante on peut imaginer plusieurs techniques. Voici dans le texte ci-dessous, une proposition de processus qui aboutirait en une année à l'écriture d'une constitution protectrice de l'intérêt général.

5 – Ecrire une meilleure constitution

Plusieurs possibilités s'offrent à nous pour la mise en place de l'Assemblée constituante. Le but étant de garantir une réelle représentativité, on peut utiliser les méthodes généralement employées dans les sondages pour constituer les échantillons (ou panel). Mais il en existe certainement d'autres méthodes.

Ci-dessous, une autre proposition de processus constituant qui pourrait aboutir sans aucun doute à l'écriture d'une meilleure constitution. Mais on le rappelle, on peut sûrement faire encore mieux, et on peut lancer un site web avec Forum en ligne pour en débattre ensemble

Phase 1 : Sélection citoyenne.

a) Chaque citoyen à partir de 18 ans (?) désigne parmi ses connaissances 3 personnes (?) aux qualités compatibles avec l'intérêt général. Il ne s'agit pas forcement de compétence.
Les qualités recherchées seraient par exemple : honnêteté, bravoure, désintéressement, patience, ouverture au débat, capacité d'analyse etc. Nous en connaissons tous autour de nous.
b) Contrairement à une élection, personne n'est candidat. c) Toute personne peut être désignée à l'exclusion des parlementaires, ministres ou juges actuels.
d) Important : ceux qui auront écrit et voté la Constitution seront par conséquent inéligibles pour longtemps.
e) A l'issue de cette première étape, des personnes auront été de nombreuses fois désignées, d'autres peu, d'autres jamais.
Nous aurons alors une liste de 500.000, 1 million ou peut être 2 millions de personnes, composée de femmes et d'hommes de toutes origines et de tout statut social et qui ne sont candidats à rien.

Phase 2 : Tirage au sort.

a) De cette liste on retire les extrémités hautes et basses : ceux qui ont été très peu désignés et ceux qui auront été désignés de très nombreuses fois, ce qui évitera la désignation de figures médiatiques, de trop brillants orateurs, et la tentation de faire « campagne ».

b) Dans cette liste réduite (des centaines de milliers de personnes tout de même) sont tirés au sort ceux qui formeront l'Assemblée Constituante, 200 personnes par exemple.

c) Une personne tirée au sort peut refuser cette charge, on en tire alors une autre au sort jusqu'à ce que l'Assemblée soit constituée.

d) Vous obtenez ainsi l'Assemblée Constituante la plus désintéressée, et la plus représentative du peuple qui soit grâce au tirage au sort : beaucoup de pauvres, peu de riches, des femmes des hommes, des croyants, des athées, des chefs d'entreprise, des chômeurs, des agriculteurs, des intellectuels…

Phase 3 : Rédaction de la constitution.

a) L'assemblée Constituante ainsi formée aura plusieurs mois pour écrire le texte, entendre des experts de tous domaines pour éclairer ses débats. Par son travail chacun développera la compétence nécessaire pour participer aux discussions et faire ses propositions.

b) Chaque article est soumis aux votes de l'assemblée.

Phase 4 : Adoption par le peuple.

a) A l'issue du processus d'écriture, le texte de la nouvelle Constitution est soumis au peuple par référendum. b) Il y a certainement des modifications à faire, des idées à apporter, parlez-en autour de vous.

6 – Conclusion

En résumé : Pourquoi une nouvelle constitution ? Parce notre constituions est la cause de toutes les causes, c'est la principale supercherie, de la poudre aux yeux

Pourquoi une Assemblée Constituante tirée au sort ? Parce qu'elle permettra une meilleure représentativité sur une base non sélective et non discriminatoire

Comment imposer l'écriture d'une nouvelle constitution ? Dans tous les cas, une première étape pédagogique est indispensable. Le problème de l'élection et la centralité du tirage au sort en démocratie doivent être enseignés (ne comptez ni sur les élus, ni sur les médias pour le faire !). Chacun peut et doit comprendre la cause du problème, c'est pourquoi vous devez à votre tour faire passer le Message, le faire comprendre, débattre, et surtout convaincre autour de vous d'en faire autant pour que le virus de la vraie démocratie se propage.

Ce message, s'il rassemble des millions de personnes derrière lui peut tout changer. 1. Parce qu'il peut être compris par tous (si vous leur expliquez)
2. Parce qu'il s'attaque à la cause de tous les problèmes
3. Parce qu'il ne défend les intérêts de personne en particulier, donc de tous

En se rassemblant tous derrière cette revendication unique, chacun dit je veux pouvoir faire entendre ma voix, je veux qu'enfin l'intérêt général soit défendu et plus les intérêts de quelques-uns. En défendant cette proposition politique hors parti, vous vous réappropriez le débat politique qui a été laisséà un petit nombre.

Et surtout, vous l'avez maintenant compris, la seule possibilité de changement c'est de sortir d'un cadre institutionnel qui organise l'impuissance du peuple.

La plus grande qualité de ce message est peut être aussi son défaut : il est original. Il contredit des évidences ancrées en nous par toute notre éducation (mythe de l'élection, oubli du tirage au sort, sens du mot démocratie) et sera donc refusé par certains par simple réflexe. Mais ce message fait appel à l'intelligence de chacun pour comprendre sa logique. Vous êtes désormais responsable de sa diffusion.

Laissez libre cours à cours à votre imagination, libérez votre génie créateur pour des idées d'action efficace afin de « Diffuser le Message » !

Par Kambsi Yiangda, un Citoyen Balayeur (CiBal) à Bobo-Dioulasso kambsi.yiangda@outlook.com


Viewing all articles
Browse latest Browse all 82090

Trending Articles



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>