A Bobo, Ouaga, Koudougou, Ouahigouya, on est visiblement plus contre que pour. A Ténakourou on n'en sait rien. Et pourtant, le sénat, restera dans la mémoire collective comme étant un « machin divisionniste ». A l'actif de la deuxième chambre du parlement burkinabè, une insidieuse fracture sociale. A laquelle le « Blaiso time » donnera longue vie ou y remédiera.
Comme en football ou l'ultime instant des matchs de Manchester United dépendaient très souvent des choix de son coach, le Burkina reste scotché au libre arbitre du locataire de Kossyam. La remise annoncée des travaux du comité de suivi et d'évaluation de la mise en œuvre des Réformes Politiques consensuelles retient le souffle de tout le monde.
Comme la gestion des fins de match de l'écossais. Après 27 ans (1986-2013) à la tête de Manchester United et de bons et loyaux services, lui a rendu le tablier. En s'offrant au passage le temps de choisir son successeur (David Moyes), un autre écossais.
Comparaison n'est pas raison mais après pratiquement le même temps de gestion, Compaoré est encore au pouvoir. Et le court normal de la constitution burkinabè voudrait que l'enfant de Ziniaré cède son fauteuil à un autre en 2015. Naturellement, on devrait, il devrait donc se plancher sur son probable successeur, comme Fergusson l'a fait.
En attendant, c'est la mise en place du sénat voulu par le président et entériné par les travaux du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) de 2011 qui a embrasé la paix sociale. Obligeant l'auteur « Des marches n'ont jamais changé une loi dans le monde », à saisir le comité de suivi de mise en place de la deuxième chambre burkinabè. Depuis, les Burkinabè vivent en attente des orientations de Kossyam.
Chez les anti-sénat, l'euphorie à l'annonce de ce que l'on prenait comme des mesures de suspension du sénat a laissé place au suspense. On ne sait trop que faire ou que dire au niveau de l'opposition. Qui espère jubiler plus tôt que de redescendre sur l'arène après le 30 août.
Comme à l'annonce du départ de Sir Alex Fergusson, les tractations vont bon train sur la suite a donné aux évènements. Et chacun, comme par devoir à la patrie s'est senti interpelé. Du général Marc Garango à Seydou Traoré en passant par le désormais monsieur sénat, Maxime Kaboré, des burkinabè se sont fait entendre.
Reste maintenant à Blaise Compaoré, comme à Alex Fergusson pendant plus de 26 ans de trancher. Et d'opter de faire plaisir au supporter ou à un projet dont lui seul détient les tenants et les aboutissants. Comme quoi, l'univers footballistique peut se rapprocher de la réalité d'un pays, en occurrence Manchester United et le Burkina Faso…
Ousséni BANCE
Lefaso.net