"Au titre de la présidence du Faso, Madame Salamata Sawadogo/Tapsoba, Mle 30 117 N, Magistrat, grade exceptionnel est nommée Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso en Afrique du Sud ; Madame Kombi Aline Koala/Kaboré, Mle 26 983 B, Professeur de lettres, 1ère classe, 12ème échelon est nommée Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso à Dakar, République du Sénégal ; Madame Clémence Traoré/Somé, Economiste gestionnaire est nommée Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso à Accra, République du Ghana ".
Ces nominations datent du Conseil des ministres d'avant les vacances gouvernementales, en date du 3 août 2013. Et le moins qu'on puisse dire, sans doute, c'est que les vacances s'annonçaient à merveille pour ces dames qui venaient, de se voir hisser au firmament des postes diplomatiques après des postes ministérielles et sans doute bien d'autres.
De ce fait, ces femmes intellectuelles, ont encore eu une promotion comme on le constate aisément à travers ces nominations faites par le président du Faso, Blaise Compaoré. Très bonne initiative, faut-il le reconnaître, de la part du premier magistrat du pays des hommes intègres, qui démontre sa ferme volontéà promouvoir la cause féminine à l'intérieur comme à l'extérieur. Le premier responsable du pays, à bien y voir, ne batifole pas. Il semble « mettre, comme dira l'autre, les hommes et les femmes qu'il faut à la place qu'il faut ». Ces dames qui ont toujours été présentes, silencieusement ou activement, dans l'arène politique aux côtés des hommes, ont sans doute apporté, comme elles le pouvaient, leur contribution au développement.
Quoi donc de plus normal pour elles, de bénéficier de la reconnaissance et des considérations des plus hautes autorités de la Nation. La valorisation du capital humain est sans conteste fondamentale, voire même indispensable pour tout développement. Un développement qui passe " absolument " par la femme. Et le chef de l'Etat semble en avoir la conviction. Cependant, sans être opposéà la promotion de ces femmes qui n'est pas d'ailleurs une première au regard de tout l'arsenal de programmes et autres fonds disponibles pour l'amélioration des conditions de vie des femmes au Burkina, on a l'impression que les politiques à ce niveau stagnent. L'étude réalisée par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) sur le bilan des impacts des différents fonds ou programmes spécifiques d'amélioration des conditions de vie des femmes au Burkina en juin 2010, montre une situation peu reluisante.
Par exemple, seulement 8,33 % des projets et programmes de développement sont orientés uniquement vers les femmes. Alors qu'il suffirait de le faire pour que la femme sorte enfin de son statut de laissée-pour-compte. Exemple : pour l'impact des projets et programmes visant l'amélioration des conditions de vie des femmes, le pourcentage de femmes reconnaissant une nette amélioration est de 61,76 % pour le revenu monétaire ; 79,41 pour les conditions de santé ; 84 % pour l'éducation de leurs enfants en termes de scolarisation, et 51,72 % de femmes pour l'achat des biens et services.
Malheureusement, sur 100 responsables de projets, 75 reconnaissent avoir des problèmes pour intégrer le volet femme dans la conception et l'exécution de leurs programmes ou projets de développement. C'est dire ainsi que la bataille n'est pas encore gagnée quant à la promotion véritable de la cause féminine. Contre vents et marées, sous la pluie, sur les chemins des champs, des pauvres femmes traînent encore la souffrance. Que faire donc ? Alors que le développement presse !
Bassératou KINDO
L'Express du Faso