Suite aux instructions du Président du Faso, les membres du comité de suivi et d'évaluation de la mise en œuvre des Réformes Politiques consensuelles sont réunis depuis ce lundi 16 août 2013 à Ouagadougou, pour plancher sur la mise en œuvre du Sénat et faire des propositions visant une consolidation des institutions républicaines. C'est à huis-clos, loin des regards indiscrets des hommes de médias, qu'ils ont entamé leur rencontre en présence du Premier ministre Luc Adolphe Tiao.
Alors que les journalistes espéraient au moins assister à l'ouverture, ils ont été tous, à leur arrivée, dirigés vers une salle d'attente. Même les reporters d'images n'ont pas été admis dans la salle de conférences de Ouaga 2000 où se tient cette rencontre capitale relative à la mise en place du Sénat.
Après l'ouverture, le directeur de la communication et de la presse ministérielle du ministère en charge des réformes politiques, Alexandre Le Grand Zango, a été formel avec ceux qui tentaient le forcing : «Vous ne pouvez pas y accéder. C'est la décision qui a été prise. Je n'y peux rien. Quand on aura besoin de vous on vous fera appel. On vous appellera quand on décidera de tenir une conférence de presse. On est ouvert. Ceux qui voudraient avoir mon numéro de portable au cas où ils auraient besoin d'information, peuvent noter le 76 .. .. ..».
Finalement, c'est la brève interview accordée par le Premier ministre Luc Adolphe Tiao à sa sortie de la salle après l'ouverture qui tombe comme du pain béni pour les journalistes aux-aguets, parce que tout le monde n'a pas eu la chance d'en profiter.
Le dossier Sénat ramené devant les parties prenantes
Sur l'objet de la réunion, le PM Tiao plante rapidement le décor en ces termes : «Il s'agit de ramener la question du Sénat devant les parties prenantes qui l'avaient adoptée de façon consensuelle l'année dernière. Sur la base de ce consensus, le Président du Faso a engagé le gouvernement pour mettre en place le Sénat. Mais, dans la mise en place de ce Sénat il y a, vous avez vu, certains questionnements, certaines divergences. Comme il y a des questionnements, il a souhaité que nous puissions revoir avec le Comité de suivi pour revoir les questions qui sont vraiment l'objet de discussions et voir dans quelles mesures on peut y apporter des solutions».
Pour la suite Tiao assure qu'il n'est pas en mesure de présager de ce que dira le Comité de suivi. «Nous sommes dans une situation de wait and see, comme disent les Anglais», a-t-il laissé entendre. Toutefois, il souhaite que la présente réunion du comité de suivi et d'évaluations des réformes politiques accouche de propositions à même de «permettre à notre pays de continuer d'avancer, de renforcer son système institutionnel parce que c'est dans l'intérêt de notre pays, c'est dans le sens de renforcer le débat démocratique, de renforcer les institutions».
Le processus de mise en place du sénat suspendu ou pas ?
A la question de savoir si le communiqué de la présidence du Faso suspend le processus de mise en place du sénat ou pas, le Premier ministre Tiao a eu cette réponse : « Ah non ! ça suspend dans quel sens ? Je ne sais pas. On va attendre jusqu'à la fin de ce mois. Quand le Comité fera ses observations, en ce moment-là, nous saurons quelle est la décision qui sera prise. Mais, à l'heure actuelle, je ne peux pas m'avancer pour dire que c'est dans tel ou tel sens que le sénat va être ou ne sera pas».
Quant à savoir s'il faut s'attendre à une prochaine visite du chef du gouvernement sur le site du futur siège du sénat, M. Tiao a donné cette réponse : «Moi, je vais y aller. Mais, pour le moment, je vous dis que nous sommes préoccupés pour apporter des réponses aux questionnements de ceux qui se posent des interrogations sur le Sénat ». « Et nous souhaitons que nous puissions, en tant qu'acteurs parvenir à un consensus sur cette question» a insisté LAT avant de prendre congé des journalistes.
Ceux qui sont restés sur leur faim tentèrent d'obtenir plus d'informations auprès du ministre d'Etat chargé des Réformes politiques, Arsène Bongnessan Yé. Ce sera sans succès. «C'est mon patron qui a parlé. Je ne peux rien dire de plus», a répété le ministre Yéà ses ‘'harceleurs''.
Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net