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Sénat : Blaise Compaoré pour un compromis républicain

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Il n'est pas bon que le fils du cordonnier soit mal chaussé. Blaise Compaoré, aujourd'hui une référence africaine, expert en médiation, facilitation et dialogue politique ne pouvait pas laisser des va-t- en guerre, furent-ils une minorité grouillante, poussé le pays vers une fracture irrémédiable.

La responsabilité dévolue au chef de l'Etat d'être garant de la constitution, lui incombe aussi celle de préserver l'unité nationale. Il ne peut choisir l'une sans l'autre. En instruisant le gouvernement de lui produire un rapport d'étape sur le processus d'opérationnalisation du Sénat, pour suite à donner, Blaise Compaoré après avoir affirmé qu' ?« ?une marche n'a jamais changé une loi ? », ajoute implicitement, avec le dernier communiqué de son cabinet ?, ?« Je reste à l'écoute des Burkinabè, en qualité de président de tous et pour tous. ? »

C'est là une posture de grand homme d'Etat même si ses contempteurs, le criticisme à fleur de peau vont y voir un dilatoire d'un gouvernement acculé. C'est de bonne guerre ? ! Tous ces requiem avant l'heure d'un Sénat si difficile à accoucher, déjà porté au caveau des mort-nés par tous ces preux chevaliers de la 25e heure de la République, née des cendres de la révolution dans les conditions que l'on sait , portée par le courage suicidaire de qui l'on sait, participent à cirer les pompes du nouveau chantre de l'alternance.

Quitus donc à Blaise Compaoré de continuer à jouer le rôle ingrat de réformateur incompris et de souffrir les quolibets des analystes à la petite semaine trop fiers de surfer sur les vagues des opinions démagogiques.

On a toujours tord d'avoir raison trop tôt. Mais l'histoire jugera, remettra chacun à sa place si tant est qu'elle a déjà démystifié des populistes manipulateurs de foules, d'opinions et de consciences au service du «ôtes-toi que je m'y mette. ? » ?

Suivez notre regard vers la lagune Ebrié, puis au tribunal de la Haye, des berges du fleuve Congo aux appartements obscurs d'une ville américaine et plus récemment, du palais d'El Orouba, au bord du Nil, à une résidence surveillée dans une caserne militaire du Caire ? ! Laurent GBAGBO, Pascal LISSOUBA, Mohamed MORSI sont passés par là. Points communs entre ces opposants historiques, ils avaient la rue, le verbe et la verve avec eux.

Pas la panacée aux problèmes existentiels des foules endoctrinées qui les sanctifièrent messie ou mahdi. Que Dieu nous préserve alors de tels chambardements, sources de bégaiements régressifs et douloureux de l'histoire.

Voilà qui donne toute sa portée proactive à l'écoute présidentielle des dernières clameurs de la rue. Dommage que certains y voient ruse et entourloupettes d'un régime aux abois. Non.

Il faut être sérieux et même si on n'aime pas le lièvre, lui reconnaitre de courir vite. Responsabilité et humilité, c'est là une posture d'autant plus remarquable du président du Faso que les récriminations de l'opposition ne sont pas plus fondées, légalement ni légitimement, que les propositions de reforme du gouvernement.

Mais la démocratie, selon A. Camus, ce n'est pas seulement la loi de la majorité, c'est aussi la protection de la minorité, surtout quand cette minorité est frustrée, agitée et belliqueuse comme le lépreux de feu Joseph Ouedraogo, dit Jo Oueder, qui ne peut traire la vache mais peut renverser la calebasse de lait.

Cette opposition électoralement lépreuse. Si elle ne doit pas effrayer le régime, ses gesticulations appellent à la prudence. De fait, des pêcheurs en eau trouble tapis dans l'ombre ou dans le sillage des partis d'opposition sont prêts à jeter le bébé de la République avec l'eau de bain des reformes.

Il faut appeler un chat, un chat. Ces pêcheurs en eau trouble, rêvent d'un Blaise Compaoré dans la situation d'un Mobutu, d'un Tandja, ou d'un Ben Ali. Les professions de foi républicain de Zéphirin Diabré n'engagent que lui et ceux qui y croient.

La dernière décision présidentielle, on l'espère, coupe l'herbe sous les pieds de tous les va-t- en guerre, même si de toute évidence, ils vont continuer de grenouiller pour préparer le grand soir et la nuit des longs couteaux. Qui sait ? ?

Le communiqué du cabinet présidentiel sur un nécessaire rapport d'étape dans l'opérationnalisation de la mise en place du Sénat met donc la balle à terre et dans le camp des antis Sénat. De quelques horizons qu'ils soient, mais plus particulièrement, du haut clergé catholique et des partis politiques de l'opposition, il est attendu un supplément d'objectivité.

Pourront-ils, comme Blaise Compaoré, sortir de leurs retranchements par trop politiciens pour un compromis républicain ? ? Si oui, c'est tout le Burkina qui y gagnera.

L'Hebdo du Burkina


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