Face aux vagues déferlantes de la contestation, le Premier ministre burkinabè se veut serein. En témoigne sa sortie médiatique sur les antennes de la télévision nationale du Burkina. Une prestation en forme de one-man-show et au cours de laquelle Luc Adolphe Tiao a réaffirmé son soutien à son ministre la communication, ce, malgré la mauvaise presse dont ce dernier jouit au sien d'une partie de l'opinion nationale.
C'est un exercice d'autojustification auquel le chef du gouvernement s'est livré ce 21 juillet 2013 sur les antennes de la télévision nationale du Burkina. Il est ainsi revenu sur les points d'une actualité brûlante, en tentant à sa manière de défendre la position prise par son gouvernement en matière de gouvernance publique. Au contraire des partenaires sociaux qui eux, sont de plus en plus remontés contre ce qu'ils qualifient « d'incapacité»à résoudre leurs problèmes.
Mais le plus heureux dans cette tirade est sans aucun doute Alain Edouard Traoré. Et pour cause, le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement a été soutenu à bout de bras par le locataire du palais de Koulouba.
Gardien du temple par défaut
Alors même que ce dernier est fortement contesté y compris par les professionnels des médias eux-mêmes, à la fois pour ses méthodes et pour ses discours guerriers, LAT lui renouvelle sa confiance. Et voit plutôt en lui, un excellent collaborateur dont il est fier du travail à ses côtés.
Ni ses sorties de pistes récurrentes, ni l'affaire des véhicules de la RTB avec son lot de limogeages en cascades, encore moins celle toute récente de la manifestation de l'opposition du 29 juin 2013 dont les reportages ont été, de l'avis des agents de la télévision, charcutés, n'ont à l'évidence convaincu le Premier ministre de tourner la page.
Sacré veinard
Pour être chanceux, Alain Edouard Traoré l'est sans aucun doute. Et pour cause ; l'Homme est l'un des rares ministres du gouvernement Tiao avoir réussi l'exploit de ne pas se faire élire comme députéà l'Assemblée nationale, à l'issue des élections couplées municipales et législatives de décembre 2012. Et ce, en dépit des moyens matériels et financiers investis dans la campagne électorale. Même si à sa décharge, l'on dit que c'est Léonce Koné, le premier titulaire imposé par le CDP qui a raflé la mise.
En tout cas, malgré ce revers, il est maintenu dans l'équipe gouvernementale. Ceci pourrait-il alors expliquer cela ? Pour certains il semble bien que oui. Tout au moins logique quand on sait que Luc, Alain et quelques autres "gourous" du moment comme Béatrice Damiba, Assimi Kouanda, Laurent Sédogo, etc. sont issus du même groupuscule politico-idéologique du temps de la révolution.
Juvénal Somé
Lefaso.net