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Le procès de Nelson Mandela et de Walter Sisulu

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Le 11 juillet 1963 se tient le procès de Nelson Mandela et de son camarade Walter Sisulu. Ils sont tous deux avocats et responsables du Congrès National Africain (ANC). D'autres leaders de l'organisation sont aussi à la barre à Rivonia faubourg de Pretoria.

Il a admis devant le tribunal avoir suivi un bref entraînement en Algérie et envoyé des hommes en stage militaire pour qu'ils se préparent aux actions de sabotage. Il avait fait ce choix pour attirer l'attention du gouvernement sur les objectifs de l'ANC qui sont : la liberté et l'épanouissement pour les Africains, la lutte contre la pauvreté et l'indignité. Mandela termine son propos par une sorte de litanie qu'il égrène avec une émotion contenue : le long calvaire du peuple noir. « Nous voulons vivre là où nous avons du travail et ne pas être éjecté de là parce que nous n'y sommes pas nés. Nous voulons avoir un lopin de terre là où nous avons du travail. Nous voulons pouvoir sortir après onze heures du soir. Nos femmes veulent vivre avec leurs maris. Nous voulons surtout l'égalité de droit. » Après avoir lu cette déclaration, Mandela dit aux juges d'une voix posée : « Toute ma vie, j'ai mené cette lutte du peuple africain, j'ai lutté contre la domination blanche, mais aussi contre la domination noire. J'ai chéri l'idéal d'une société démocratique libre. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre afin de le réaliser. Mais si c'est nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir. » Walter Sisulu impressionne l'assistance par la maîtrise avec laquelle il répond au procureur. D'aucuns disent qu'il agissait comme s'il n'est pas sur le box des accusés. Mandela et ses camarades parlent en responsables.

Ils ont volontiers souscrit aux réponses d'un des membres d'Unkonto, Mkwayi. « Poussés à la contre-violence, nous avons organisé l'Unkonto. Mais le sabotage n'est pas le début de la guerre, c'est seulement une lettre d'invitation au gouvernement et à la minorité blanche pour la convention nationale. » MKwayi, Mandela, Sisulu et les autres camarades de l'ANC, à deux doigts de la sentence de la mort, s'expriment avec aisance. Ils sont condamnés à la prison à vie et aux travaux forcés à perpétuité. Plus d'une vingtaine d'années après, l'icône de la lutte anti-apartheid recouvre la liberté. Il est élu en 1994 pour un mandat de cinq ans qu'il n'a pas renouvelé.

Merneptah Noufou Zougmoré

MUTATIONS N° 32 du 1er juillet 2013.

Bimensuel burkinabé paraissant le 1er et le 15 du mois (contact:mutations.bf@gmail.com site web :www.mutationsbf.net)


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