L'opposition burkinabè a donc marché et tenu meeting le 29juin 2013, pour dire ‘'non'' au projet de création du Sénat et à la politique actuelle du gouvernement. Une semaine plus tard, c'est le pouvoir qui a mobilisé sa rue à lui. Entre les deux démonstrations de force, quelle pourrait être la position du Chef de l'Etat, Blaise Compaoré ? Son frère et conseiller François a pourtant brisé le silence en s'exprimant sur la question. Suffisant pour qu'une partie de l'opinion pense avoir entendu la voix du locataire de Kossyam.
Le 6 juillet 2013 François Compaoréétait présent à la marche dite de soutien aux idéaux de paix du Chef de l'Etat. Aux côtés des autres responsables du parti présidentiel, il a pris part aux activités prévues à cet effet.
A l'issue de la rencontre, et alors même qu'Assimi Kouanda le Secrétaire exécutif national du CDP tentait de calmer la polémique consécutive aux messages qui appelaient explicitement à sauter ici et maintenant le verrou limitatif des mandats présidentiels, le parrain des ‘'Fran CO boys and girls'' réservait sa réponse.
Finalement c'est sur les antennes d'une télévision privée qu'il s'est exprimé sur le sujet. L'on retiendra de ses propos qu'un article de la constitution ne saurait restreindre le choix des Burkinabè, en les privant de l'opportunité d'accorder leur confiance à la personne qui leur convient.
De François à Roch Marc
Cette position de François Compaoré n'est pas sans rappeler les propos de Roch Marc Christian Kaboré. L'ex- président de l'Assemblée nationale déclarait alors que la limitation des mandats était antidémocratique.
Interrogéà maintes reprises sur la question, Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, a jusque-là refusé de clarifier ses intentions. En cela, la sortie médiatique de François Compaoré pourrait constituer un tournant majeur dans la stratégie de communication adoptée.
Juvénal SOME
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