Au cours de la conférence de rédaction ce lundi 8 juillet, quelques-uns de mes collègues s'inquiètent en ces termes : « chef, il ne vous arrive pas d'avoir peur, de temps en temps ! ». « Pourquoi avoir peur, qu'ai-je fait de si grave pour avoir peur ? », ai-je répondu.
La réaction est tout de suite immédiate : « quand on lit les réactions des internautes sur le net, ça fait peur. Parce qu'il se peut que des gens vous fassent du mal ; en vous provoquant par exemple en ville pour un oui ou pour un non ». « Je crois que chacun est libre de ses propos et à mon sujet, je ne fais que défendre la paix dans une ville comme Bobo… Si pour cela, des gens veulent s'attaquer physiquement à ma personne, ce n'est pas à moi de les en empêcher. Dans tous les cas, je l'aurai voulu que je pourrais rien leur faire. Et puis, si cela devait arriver parce que je n'épouse pas les mêmes points de vue que certaines personnes, je n'y peux rien non plus ». Ai-je conclu. Puis nous sommes passés à autre chose.
A cet effet, dans l'édition de ce lundi 8 juillet, voici ce que nous écrivions par rapport à des gens venus de Ouagadougou et qui instiguaient des jeunes à sortir pour manifester sur l'avenue de l'Union européenne alors que toutes les garanties sont données pour que cette route soit éclairée très prochainement. « Jusqu'à hier dimanche 7 juillet, et ce depuis ce jeudi 4 du même mois, des individus, dont certains seraient venus de Ouagadougou (des artistes engagés dit-on), chercheraient à inciter des gens pour marcher et réclamer l'éclairage de l'avenue de l'Union européenne.
Alors que toutes les voies de dialogue pour convaincre, que toutes les preuves ont été données et que les engagements pris pour l'urgence de l'éclairage de cette belle avenue, ironiquement baptisée « avenue de la mort »à cause des nombreux accidents qui s'y déroulent, certains persistent et signent. Si ce n'est donc pas la bagarre que ces organisateurs d'une quelconque marche « cherchent », c'est que c'est à Bobo-Dioulasso qu'ils veulent nuire » (sic !). Puis nous avons poursuivi : « La réalité est là qu'il faut nécessairement et impérativement éclairer cette avenue-là. Et les fonds sont disponibles pour cela. Mais de làà exiger que ce soit tout de suite et maintenant (en une seule journée sinon…), il y a « anguille sous roche ».
Tout le monde a bien compris et applaudi la manifestation d'humeur des vrais usagers dans la nuit du 4 juillet, de 01 heure à 7 heures le matin. Tous ceux qui ont récupéré le mouvement ou qui tentent aujourd'hui de le faire, ont alors d'autres objectifs qui sont très loin de ceux des vrais usagers de cette route que nous sommes. Quand des manifestants dressent des tentes sur la voie publique et s'y installent parce qu'ils veulent qu'on vienne l'éclairer, et pendant toute une journée, ce ne sont plus des revendications. Et ce, d'autant plus qu'ils refusent tout dialogue. C'est pourquoi, il est peut-être important de rappeler à cette catégorie de manifestants et à tous ceux qui, « tapis dans l'ombre », leur apportaient du pain, des repas et du « café corsé», que s'ils ont d'autres contentieux à solder avec d'autres personnes, qu'ils aillent chercher un autre terrain ».
L'erreur, si c'en est une, que nous ne devrions pas commettre, c'est quand nous écrivions : « Tout le monde est malheureux du décès de ce jeune homme dans la nuit du 4 juillet. Sa famille porte le deuil. Il est donc plus important d'implorer le Tout-puissant de lui accorder sa miséricorde que de récupérer « cette douleur »à d'autres fins. Franchement, nous n'avons pas besoin de tels comportements et mentalités ici à Bobo-Dioulasso. Que ceux qui peuvent nous aider à construire cette ville le fassent sincèrement. Au cas contraire, qu'ils s'abstiennent de détruire le petit peu que nous avons pu avoir par nos impôts et nos taxes. Nous méritons la paix, qu'on nous l'accorde ». C'est tout !
Hier mardi, des délégations des secteurs 24 et 25 sont allées chez le gouverneur de la région lui présenter les excuses des vrais usagers et des riverains de l'Avenue de l'Union européenne.
Dabaoué Audrianne KANI
L'Express du Faso