« Equilibre entre vie professionnelle et vie familiale » et « La gestion du temps » ont été les thématiques décortiquées par deux personnes ressources rompues aux questions sociales. C'était jeudi 13 juin 2013 à l'occasion de la 19éme journée internationale de la famille et de l'enfant lors d'une conférence publique. L'initiative est de la Direction générale de la promotion de la famille et des services spécialisés (DGPFS) en collaboration avec la direction provinciale de l'Action sociale et de la Solidarité nationale (DPASSN).
« Toujours entre deux avions, entre deux bus…, ou encore en séminaire, en atelier… les parents n'ont véritablement plus le temps à consacrer à la famille qui, éclatant à petit feu, donne lieu à la violence des enfants ». Ces mots, fort tristes, ont été prononcés par Dr Doti Bruno Sanou, historien dès l'entame de son exposé. Mais avant de s'appesantir sur le thème de la « gestion du temps », Nandi Somé/Diallo, Haut-commissaire de la province du Houet a procédéà l'ouverture officielle de la conférence en présence d'un nombre important d'acteurs civils et militaires. Pour elle, les familles au Burkina Faso évoluent dans un environnement défavorisé, marqué par un contexte de pauvreté. A cet effet, dit-elle : « 43 % de la population burkinabè vit sous le seuil de la pauvreté». Une réalité certes, mais qui selon le Haut-commissaire, ne peut être une raison à vouloir étouffer les fondamentaux d'une société primordiale, qu'est la famille. C'est pourquoi, a-t-elle apprécié« l'initiative de cette conférence sur les deux thématiques pour un réveil de conscience à même de redonner à la famille son lustre d'antan » est salvatrice. Dans la même dynamique, le directeur général de la promotion de la famille et des services spécialisés qui a situé l'objet de cette rencontre a rappelé qu'il s'agit d'interpeller le patronat et même les travailleurs, qu'ils ont une responsabilitéà mieux gérer leur famille et leur vie professionnelle. « Il ne faut pas chercher à trop gagner de l'argent au détriment de sa famille », a-t-il fait savoir. De plus en plus, la famille est en train de s'éclater, de se dissocier…. « Qu'ils soient alors du secteur formel et informel, des parents quittent très tôt le matin et ne reviennent que le soir, laissant les enfants seuls à la maison. Des conséquences ne peuvent qu'en résulter du fait de ces absences répétées », soutient Vininguesba Ouédraogo.
La question de la famille souffre de débat
« La question de la famille est peu abordée par les politiques », selon l'historien Dr Doti Bruno Sanou. Il est soutenu par El hadj Dr Mahamadou Ganama qui s'est attardé sur la question de « l'équilibre entre vie professionnelle et vie familiale ». On retient dans cette communication qu'il y a deux sortes d'absentéismes en famille : l'absentéisme masculin et l'absentéisme féminin qui ont un impact très négatif sur la vie de famille. « Le vide éducationnel auquel les enfants sont confrontés, l'absence de conciliation entre la vie professionnelle et familiale… sont des maux qui entravent le développement de nos sociétés », a-t-il mentionné. Et Dr Sanou d'ajouter que la violence est liée à un manque d'amour, alors que les parents n'ont plus de temps à consacréà la famille. « La famille est la société primordiale. Sans famille, il n'y pas de société. Malheureusement, c'est une question qui est très peu abordée. Les gens ne vivent plus l'esprit de la famille. Alors, quel que soit ce qu'on peut proposer en matière de gestion de temps, si on n'a pas une vision de la famille qui est la société primordiale, qui est le lieu d'humanisation, le lieu d'identification… cela serait un travail vain », dit-il. En somme, a-t-il poursuivi, pour remédier à de telles réalités qui tendent à devenir un phénomène, il faudra mettre en place une véritable politique de la famille. En entendant, des mécanismes à savoir des conseils juridiques existent dans un certain nombre de services publics, à en croire le DGPFS, Mr Ouédraogo. Des recommandations ont été formulées au terme de la conférence dans le sens de la promotion de la famille au Burkina Faso.
Bassératou KINDO