L'autorité au plus haut niveau a décidé que les tricycles ne doivent transporter que des bagages avec au maximum deux personnes à bord : le conducteur plus un « assistant ». En outre, le conducteur doit porter un casque et l'engin assuré puisqu'il doit régulièrement faire l'objet de visites techniques.
Une décision que l'autorité municipale a ventilée auprès de qui de droit : les propriétaires et conducteurs de tricycles. Mais, malgré tout, on a l'impression que plus on prend de décisions, plus les gens ne les respectent pas. Aussi, comme s'ils se foutaient de cette décision, les conducteurs de tricycles embarquent tout dans leur tracteur : marchandises diverses et personnes. Souvent au-delà du nombre requis. Et cela, à la barbe et au nez de ceux qui sont censés faire respecter la décision de l'autorité. Le jour qu'un incident se produira, on accusera Dieu, en disant tout simplement que « c'est sa volonté».
L'autorité a décidé que la seule (pour l'instant) source d'énergie pour les engins et les véhicules, c'est l'essence ou le gas-oil. Il est bien entendu qu'avec le temps, d'autres sources d'énergie peuvent être envisagées. Et ce sera d'ailleurs profitable à tous. Malheureusement et ce malgré cette décision, des taximen et des automobilistes continuent de circuler avec la bouteille de gaz dans le coffre. Et ce, au vu et au su de ceux qui sont autorisés à faire respecter la mesure prise par l'autorité. Comme s'il faut attendre le jour où l'irréparable va se produire pour dire que « c'est la volonté» de Dieu. Alors que celui-ci nous a donné tous les moyens pour nous prémunir.
Les stations de services d'essence sont devenues des gares pour transport en commun. En tout, pour l'instant, ce sont ces endroits qui sont préférés par les transporteurs en commun qui desservent les localités non loin de nos villes. Alors que tout le monde sait qu'il est très dangereux de regrouper des gens aux habitudes diverses autour d'une station d'essence. Le jour où l'irréparable va se produire parce que, par ignorance un voyageur à craquer une allumette, on dira que « c'est la volonté de Dieu » et que personne n'y pouvait rien. Et pourtant, on a tous les moyens pour mettre fin aux stationnements anarchiques, surtout dans et autour des stations d'essence.
Les Maliens ont tous les moyens pour s'entendre sur l'essentiel, remettre leur pays sur les rails de la démocratie et du développement. Malheureusement, les politiciens tergiversent sur des détails inutiles (mais qui préservent leurs intérêts personnels) pour ne pas aller à la réconciliation. Pendant ce temps, le peuple innocent au nom duquel chacun prétend se battre, souffre de presque tous les maux. Combien de Maliens sont réfugiés dans les pays voisins qui veulent enfin rentrer chez eux au pays ; rien que pour se sentir chez eux ? Combien de Maliens ont abandonné famille et richesses pour se « chercher » ailleurs qu'il suffit tout simplement que les politiciens disent oui pour qu'ils retrouvent le bercail pour participer à la construction de leur nation ?
Chez nous, l'opposition, le pouvoir, la majorité présidentielle, les organisations de la société civile et les syndicats sont à couteaux tirés autour du Sénat. Alors que dans les champs, en ce début d'hivernage, les populations laborieuses, celles qui nous nourrissent et qui nous permettent ainsi de « faire notre petit malin dans les villes » veulent de la pluie, des semences et des intrants pour mieux produire. Ce « peuple vrai » ne se préoccupe pas de nos joutes verbales. Alors qu'on cherche d'un côté comme de l'autre à l'embarquer dans cette « aventure » qui ne préserve que les intérêts de quelques personnes seulement. Après, on dira que c'est le ciel « qui ne nous a pas ouvert ses vannes » sinon, on devrait avoir suffisamment à boire et à manger. Alors que c'est bien nous qui ne nous sommes pas assez occupés de ces questions. Quand les camions circulent à des heures de pointe à l'intérieur de la ville, perturbant ainsi la circulation et occasionnent même des accidents, est-ce la volonté de Dieu ?
Comme on le voit, on a tous les moyens pour tout faire. N'accusons donc pas Dieu. Prenons nos responsabilités. A commencer par celui qui a la force avec lui et qui doit nous guider. Après, on verra le reste.
Dabaoué Audrianne KANI
L'Express du Faso