Le parti de la renaissance nationale, le PAREN, ne décolère pas contre la Commission électorale nationale indépendante, la CENI, et contre le pouvoir. Le premier pour avoir, dit-il, organisé l'une des pires élections de l'histoire du Burkina. Quant au second, son idée de création d'un Sénat est perçue comme un affront fait aux burkinabè. C'était à l'occasion d'une conférence de presse organisée au siège du Chef de file de l'opposition, le dimanche 2 juin 2013.
Au ‘'PAREN '' l'on n'a pas de mots assez durs pour faire le bilan des élections couplées législatives et municipales du 2 décembre 2012. D'entrée de jeu, c'est la biométrie qui en a pris pour ses incohérences supposées : « laboratoire de duperie et de tricherie » au coût exorbitant de 17 milliards de FCFA selon Tahirou Barry, le président du parti.
Pour étayer ses propos, la formation fondée par Laurent Bado a dressé un ‘'réquisitoire'' en huit points. Et qui vont de « l'octroi du marché d'impression des bulletins de vote à l'imprimerie Martin pêcheur dont le propriétaire est lui-même candidat à l'élection » aux accusations d'achat de conscience et de vote.
La CENI accusée
Le Président de la CENI, Barthélémy Kéré (bien que n'étant pas nommément cité) est également dans le viseur. Son institution étant coupable aux yeux des tercéristes d'avoir eu une attitude partisane dans les affaires Badini à Ouahigouya ainsi que dans l'affaire dite des doubles listes de candidatures à Gourcy.
Les retards dans la compilation par la CENI des résultats dans le Kadiogo, « les bulletins nuls entassés sans être régulièrement mis à la disposition du Conseil constitutionnel » ne sont pas en reste.
Le Conseil constitutionnel taclé Ce dernier, le Conseil constitutionnel, est lui-même indexé pour avoir proclamé les résultats provisoires sans la moindre explication sur les 21 recours introduits, en ignorance des décisions du Conseil d'Etat…
En somme, le bâton du PAREN n'a épargné personne. La conclusion étant que ces élections n'ont pas contribuéà la libre expression des électeurs. Et ce, contrairement aux affirmations du représentant de l'Union africaine dont le parti conteste le satisfecit apporté sur le déroulement des élections couplées au Burkina.
Perdue la bataille, pas la guerre
Au finish, ce parti qui, il y a quelques années, suscitait beaucoup d'espoir au sein de la population (foi d'un journaliste présent à la conférence de presse) est aujourd'hui en plein questionnement sur son avenir. Il n'a plus d'élu à l'Assemblée nationale et n'a obtenu que 29 conseillers municipaux sur l'ensemble du territoire national. Pour ses responsables, des réflexions sont en cours en ce moment pour mettre l'Homme qu'il faut à la place qu'il faut.
Quant au futur Sénat, il « vient une fois de plus confirmer l'entêtement bovin du régime de la IVe république à aller contre la volonté du peuple » aux dires des conférenciers. Cette nouvelle institution, selon eux, ne contribuera pas à consolider la démocratie.
Pour autant le parti ne perd pas espoir et s'associe à l'appel lancé par le Chef de file de l'opposition en faveur d'une mobilisation générale, pour « dire non aux politiques hasardeuses » telles qu'elles sont décrites.
Juvénal Somé
Lefaso.net