Longtemps annoncés et attendus, les états généraux de l'enseignement supérieur au Burkina Faso auront lieu du 13 au 15 juin prochains à Ouagadougou. Que doit-on attendre de ce grand forum ? Des réponses dans cet article.
Depuis la création du Centre d'études universitaires (CEU), embryon de l'Université de Ouagadougou (1974), l'enseignement supérieur public burkinabè a connu en 40 ans, d'importantes restructurations. Aujourd'hui, en plus des universités de Ouagadougou, de Ouaga II, de Koudougou et de Bobo-Dioulasso, l'enseignement supérieur public burkinabè s'est décentralisé avec la création des centres universitaires polytechniques de Fada N'Gourma, Ouahigouya et Dédougou.
Si ces profondes mutations témoignent de la dynamique de l'enseignement supérieur burkinabè, on constate cependant que depuis quelques années, l'enseignement supérieur burkinabè va mal. Il y a comme un grand malaise qui s'est saisi des universités publiques burkinabè.
Incompréhensions entre acteurs de la communauté universitaire, manque d'infrastructures, chevauchements d'années académiques, insuffisance d'enseignants, insuffisances des prestations sociales, grèves et crises à répétitions… Aujourd'hui, les institutions universitaires se trouvent fragilisées au point d'hypothéquer l'avenir des universités burkinabè. Et la situation est telle que pour l'ensemble des acteurs et des partenaires, il faut une thérapie de choc. Comme le dit l'adage, « aux grands maux, les grands remèdes ».
C'est du reste, fort de cela que les plus hautes autorités du pays ont décidé de mener des réflexions profondes sur les universités d'où la tenue des états généraux de l'enseignement supérieur.
« L'objectif général de ces états généraux consiste, au regard des difficultés avérées, à rechercher les voies et moyens pour promouvoir un enseignement supérieur de qualité au Burkina Faso », lit-on dans les termes de références des travaux de ces états généraux.
Ceci étant, que peut-on attendre de ces états généraux ? D'après le document de référence, ce grand forum sur l'enseignement supérieur devrait aboutir à six importantes conclusions, notamment les solutions aux problèmes de gouvernance dans les Instituts d'Enseignement supérieur (IES), un plan d'offres de formation, un mécanisme et des indicateurs de suivi-évaluation du système Licence-Master-doctorat (LMD) et une stratégie de généralisation de l'utilisation des TIC dans les IES, ainsi qu'un plan stratégique de recrutement et de formation des ressources humaines d'une part et un plan de construction et d'équipement des infrastructures d'autre part, un plan stratégique de développement de la recherche, de la coopération et du partenariat, un plan de financement et d'autonomisation de la gestion des IES et une politique de la promotion des œuvres universitaires et enfin une stratégie de développement de l'enseignement supérieur privé.
Pour ce faire, six commissions seront installées et les travaux se dérouleront sous forme de communications, de travaux en commissions et de plénières.
Pour le Directeur général de l'enseignement supérieur et de la Recherche, Pr Salaka SANOU, l'attente est grande : « Ce qui est sûr, c'est qu'au sortir de ces états généraux, nous devrions trouver des solutions à long terme pour notre enseignement supérieur au Burkina Faso. Je pense que c'est l'objectif global visé, c'est-à-dire trouver des solutions à l'enseignement supérieur au Burkina Faso pour nous sortir de l'hésitation, du racolage, du bricolage, parce que jusqu'ici nous bricolons »
DCPM/MESS