Le pape François au Burkina ? Non pour l'instant, mais sa représentation y est. A l'occasion de l'installation du président du Conseil régional des Hauts-Bassins, le Dr Alfred Sanou, il a été permis aux invités de voir un masque à l'effigie du pape. Tout un symbole et peut-être une occasion de rappeler, une fois de plus, la force de la cité de Guimbi Ouattara.
En plus de partager des sanctuaires avec des musulmans, les bobos (ethnies) ont reçu la prouesse d'ouvrir leur tradition à l'autre religion révélée du monde, le christianisme. Et c'est pour rendre hommage à l'engagement au service du Christ d'un des leurs qu'il a été permis de voir un masque à l'image du pape François.
Equilibre entre animisme, catholicisme et islam, c'est peut-être de là que Bobo tire sa force et son secret. En tout cas, la ville et surtout les bobos ne manquent pas de faire preuve de leurs éclectismes. A chaque fois que l'occasion le permet, l'on suggère aux religieux de faire une prière commune.
Une attitude qui a le mérite de rappeler que toutes les pratiques, révélées ou animistes, ont une seule finalité. Obtenir le meilleur auprès d'une créature divine qu'il soit Allah, Jéhovah, Jésus-Christ…
Mieux, ce qui se passe à Bobo peut être considéré comme un cas d'école pour différentes régions du monde ou l'extrémisme et l'intolérance sont de mise. Parce qu'à Bobo, l'on est arrivéà faire la part des choses. A trouver le juste milieu sans porter préjudice à un groupe. Ainsi, l'on se réserve, dans la mesure du possible de transgresser des interdits des différentes religions.
Ousséni Bancé
Lefaso.net