Au 21e siècle et malgré les avancées observées en matière de la santé, des femmes continuent de perdre la vie en voulant la donner. Un vrai traumatisme pour la femme et certainement pour l'homme, rien qu'à l'idée d'y penser.
Rosalie est une jeune fille de 25 ans. Pour sa première grossesse elle a dû en voir de toutes les couleurs au niveau des souffrances pendant les neuf mois, de la durée de la gravidité. Vomissements, douleurs de toutes natures, courbatures, manque d'appétit…étaient le quotidien de cette jeune dame qui heureusement, était très capotée par son bien-aimé. Issue d'une famille modeste mais avec un fiancéà situation stable, elle a été suivie par un spécialiste de la santé, en l'occurrence un gynécologue, durant toute sa grossesse. Comme il lui a été recommandé par les sages-femmes, elle a suivi toutes les étapes de consultations prénatales dans la meilleure des cliniques. Malheureusement, le jour de l'accouchement, alors que tout semblait parfait avant même qu'elle ne se rendre à l'hôpital, Rosalie fut taquinée par les vieilles de la cour (domicile). Des vieilles qu'elle ne reverra plus ici bas. Car, une fois admise dans la salle d'opération, elle devait subir une césarienne, Rosalie n'en est plus malheureusement ressortie ; ainsi que son bébé. Pour quelles causes ? Est-ce suite à des complications liées à la grossesse ? Ou encore de la mauvaise administration d'anesthésie ou de l'incompétence des agents de santé ? Des questions aux réponses non-élucidées, et le mystère est resté entier. « C'est l'œuvre de Dieu et l'homme n'y peut rien.
Courage, courage…», entend-on ça et là lorsqu'une femme meurt lors des couches. Jusqu'à quand va-t-on continuer ainsi ? En effet, à l'image de Rosalie, ce sont autant de femmes, qui bien portantes, toute la durée de leur grossesse, meurent lors de l'accouchement. Selon les chiffres du ministère de la Santé burkinabè, ce sont 2 000 femmes qui perdent la vie en voulant la donner chaque année au Burkina Faso. Les causes selon certaines organisations de lutte contre les mortalités maternelles et infantiles sont dues à des complications liées à l'accouchement et malheureusement à l'inaccessibilité des services de soins de santé par les femmes. En un mot comme en mille, la quasi-totalité de ces décès maternels auraient pu être évitée si toutes ces femmes avaient eu accès à des services de santéà temps et à des soins appropriés de qualité selon certains spécialistes. A y voir de près, elles sont privées de ces droits. Des organisations internationales s'échinent pour que se réduisent, voire disparaissent enfin, les cas de décès maternels, mais les résultats restent encore peu reluisants. De part et d'autre, des engagements sont pris dans le sens de la réduction de la mortalité maternelle au Burkina Faso avec à la solde, très peu de résultats positifs concrets. Même le président du Faso, Blaise Compaoré conscient de l'ampleur du drame pour « l'autre moitié du ciel » s'est lui aussi engagé dans la lutte en 2010. Sauf que, toujours selon des responsables d'organisations humanitaires dont « Amnesty international », l'opinion publique semble ne pas en faire une priorité.
Et les femmes continuent de perdre leurs vies, surtout les moins nanties qui sont systématiquement privées de leurs droits non seulement à l'éducation, aux soins de santé optimum et accessibles mais aussi au choix d'un planning familial et aux contrôles liés à la sexualité…. Dans tous les cas, si rien n'est fait, nous continuerons à enregistrer des cas de décès maternels et infantiles. Ce qui entrave considérablement le développement du pays. La balle est dans votre camp, vous, à vous, décideurs… car vous seuls détenez la volonté politique et les moyens pour endiguer le mal.
Bassératou KINDO